AFP
25 Juillet 2004
À 17:09
M. Vanunu, l'homme qui a révélé les secrets nucléaires de l'Etat hébreu, soutient en outre qu'Israël serait impliqué dans l'assassinat du président américain John F. Kennedy. L'ancien employé de Dimona, libéré de prison en avril après 18 ans d'incarcération, s'inquiète que cette centrale nucléaire construite dans le sud d'Israël il y a 40 ans, devienne en cas d'accident «un deuxième Tchernobyl» par «l'infiltration de radiations nucléaires qui menacent des millions de personnes dans les pays voisins».
Il se réfère à la catastrophe provoquée par l'explosion en 1986 à la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, qui avait fait plus de trois millions de victimes selon les autorités de ce pays. «La Jordanie doit soumettre ses habitants dans les régions frontalières avec Israël à des examens médicaux pour s'assurer de leur éventuelle irradiation et leur administrer les médicaments nécessaires», ajoute-t-il. Les autorités israéliennes ont interdit à M. Vanunu de parler à des médias étrangers, de sortir du pays et il doit avertir à l'avance la police de ses déplacements, depuis sa sortie de prison.
Dans ses propos publiés par al-Hayat, extraits d'une interview à paraître lundi dans le supplément hebdomadaire de ce journal, M. Vanunu évoque en outre une possible implication de l'Etat hébreu dans l'assassinat de Kennedy en 1963, mais sans fournir la moindre précision. Selon des «indications quasi-sûres», Kennedy a été assassiné «en raison de pressions qu'il a exercées sur le chef du gouvernement israélien de l'époque, David Ben Gourion, pour qu'il fasse la lumière sur le réacteur nucléaire de Dimona», dit-il.
M. Vanunu a en outre affirmé que ses révélations sur le potentiel nucléaire israélien «sont suffisantes pour considérer Israël comme un danger réel qui menace l'ensemble du Moyen-Orient». Il a en outre critiqué la visite début juillet du chef de l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) Mohamed ElBaradei en Israël. «Il aurait dû refuser de visiter Israël (dès lors) qu'il n'était pas autorisé à inspecter le réacteur nucléaire» de Dimona, a dit l'ancien détenu.