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Quoique mis en minorité à la Knesset : Sharon sauvé par la désunion de l'opposition

09 Juin 2004 À 17:31

Le Premier ministre israélien Ariel Sharon était privé de majorité mercredi, après la démission de deux membres du gouvernement opposés à son plan de retrait de Gaza, mais il ne semblait pas menacé de perdre le pouvoir dans l'immédiat faute d'un front uni de l'opposition.
«La coalition ne dispose plus que du soutien de 59 députés (sur 120), mais l'opposition n'est pas en mesure de mobiliser en un front uni de 61 députés pour faire tomber le gouvernement», a affirmé mercredi Gideon Saar, le chef du groupe parlementaire du Likoud, le parti de M. Sharon. La plupart des commentateurs partagent ce diagnostic.
Mardi, la coalition d'A. Sharon a subi un nouveau coup dur avec la démission d'Effi Eitam, ministre de l'Habitat, et de Yitzhak Lévy, vice-ministre auprès du bureau du Premier ministre, tous deux membres du Parti national religieux (PNR), porte-voix des colons.
Ces responsables ont quitté la coalition pour protester contre l'adoption dimanche par le gouvernement d'un plan de retrait de la bande de Gaza prévoyant l'évacuation des 21 colonies israéliennes installées dans ce territoire.
En revanche, un deuxième ministre du PNR, Zévoulon Orlev (Affaires sociales) qui a voté contre le plan, est resté au gouvernement en arguant que le retrait de la bande de Gaza ne commencerait qu'en mars 2005 et que, d'ici là, le PNR pouvait exercer son influence plus efficacement au sein du gouvernement pour faire échouer tout le projet.
Trois autres députés du PNR sur les six que comptent cette formation (en Israël, les ministres restent députés) sont également plutôt favorables au maintien de leur parti dans la majorité, selon les commentateurs.
Sur le papier, Sharon dispose donc du soutien des 40 députés du Likoud auxquels s'ajoutent les 15 parlementaires du Shinouï, parti centriste laïque, partisan du plan de retrait et 4 quatre députés du PNR.
Pour faire tomber le gouvernement, l'opposition doit mobiliser une majorité absolue d'au moins 61 députés. Une tâche qui s'annonce difficile tant l'opposition parait divisée. Le Parti travailliste (21 députés), favorable au plan, est prêt à soutenir le gouvernement sur ce dossier au Parlement. L'extrême droite représentée par l'Union nationale (7 députés), dont les deux ministres ont été destitués vendredi par A. Sharon, est farouchement opposée au moindre démantèlement de colonie.
Les formations arabes et de gauche, tout en étant favorables au principe d'un retrait, ne sont pas prêtes à soutenir le gouvernement.
Selon la radio militaire, M. Sharon ne court pas de danger immédiat. Par contre, le Premier ministre pourrait être en grande difficulté lors des votes du budget, à l'automne.
La radio a évoqué le scénario d'une possible entrée du Parti travailliste au gouvernement à la suite de négociations qui pourraient commencer avant les vacances parlementaires, fin juillet.
Le chef des travaillistes, Shimon Peres, n'a pas écarté l'idée et a réaffirmé qu'il était prêt à accorder un «filet de sécurité» au gouvernement. Lundi les travaillistes s'étaient déjà abstenus lors du vote de plusieurs motions de censure.
«On ne peut que se féliciter lorsque le Likoud renonce à son rêve trompeur du Grand Israël, accepte de démanteler des colonies et la création d'un Etat palestinien», a affirmé M. Peres.
Dans la bande de Gaza, l'aviation israélienne a mené un raid dans la nuit de mardi à mercredi, détruisant deux ateliers métallurgiques à l'entrée du camp de réfugiés de Chatti, selon des sources sécuritaires palestiniennes qui n'ont pas fait état de blessés.
En Cisjordanie, selon des sources militaires, l'armée israélienne a arrêté durant la nuit 14 Palestiniens recherchés.
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