Relations maroco-brésiliennes : vers la conclusion d'un accord de préférence fixe
Le nouvel ambassadeur du Brésil au Maroc, Carlos Alberto Simas Magalhaes, a été présenté aux représentants des différents médias lors d'un point de presse organisé mercredi à Casablanca par le consul honoraire du Brésil, Azzedine Kettani.
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De cette rencontre, il se dégage une idée intéressante. Celle de conclure un accord de préférence fixe entre le Maroc et le Brésil. La proposition brésilienne, qui est au stade de l'idée seulement, sera officiellement faite lors de la visite du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mohamed Benaïssa, qu'il devra entreprendre probablement le premier semestre de cette année.
L'intérêt des Marocains au Brésil ne date pas d'aujourd'hui. Il remonte à plusieurs années. Aujourd'hui, les relations maroco-brésiliennes connaissent un développement considérable et le nouvel ambassadeur qui est économiste de formation compte accorder la priorité aux relations commerciales entre les deux pays. Arrivé le 15 décembre dernier dans notre pays, Simas Magalhaes a tenu à préciser que les relations entre le Maroc et le Brésil sont excellentes et fructueuses. Pour promouvoir davantage ces relations, «S.M. le Roi Mohammed VI a l'intention de rendre visite à certains pays de l'Amérique du Sud pendant l'année en cours. Le Président du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, a déjà envoyé un émissaire spécial, l'année dernière, avec une invitation pour que le Souverain rende visite au Brésil à l'occasion de la réunion de haut niveau des pays sud américains et de la Ligue Arabe», a souligné l'ambassadeur brésilien. Sur le plan commercial, le Brésil favorise la conclusion d'un accord de préférence fixe qui permet aux pays en développement de conclure des accords basés sur des concessions mutuelles. Ce type d'accord relativement simple peut s'appliquer dans le cas des relations bilatérales entre le Maroc et le Brésil en associant des listes de produits choisis. Cette procédure est évolutive d'une année à l'autre.
L'objectif final est la libéralisation totale du commerce entre les deux parties avec la conclusion en second lieu d'un accord de libre-échange et un dernier instaurant la création d'un marché commun dans la zone douanière commune. Selon, l'ambassadeur du Brésil «ce type d'accord que nous sommes sur le point de conclure avec l'Inde et l'Afrique du Sud est bénéfique pour les deux parties. Car, il existe tout un univers d'opportunités à explorer dans le cadre de cet accord qui permet aussi de prendre en compte les sensibilités respectives».
A noter que le Brésil est le principal fournisseur latino américain du Royaume et le septième à l'échelle mondiale, après la France, l'Espagne, les Etats-Unis, l'Allemagne, l'Italie et l'Arabie Saoudite. Alors qu'il est le deuxième acheteur latino américain, après le Mexique, et le quinzième à l'échelle mondiale.
Les échanges commerciaux ont connu un accroissement assez remarquable: le volume global de ces échanges était, au cours des sept premiers mois de l'année 2003, de plus de 346 millions de dollars dont plus de 156 millions à l'exportation et plus de 190 millions à l'importation.
Quant aux produits échangés, le Maroc achète, principalement du Brésil, du bois, du sucre, des machines et appareils mécaniques, des huiles, du tabac, des véhicules automobiles, des tracteurs, du fer, de l'acier, du caoutchouc et ses dérivés, des semences et graines de fruits. Inversement, le Maroc a principalement vendu au Brésil : du phosphate et ses dérivés, du sel, des instruments mécaniques, des huiles et des produits d'horticulture.
Le Maroc est donc le troisième marché arabe du Brésil. Aujourd'hui, La Chambre arabo-brésilienne de commerce joue un rôle prépondérant dans la promotion des échanges entre les deux peuples. Au niveau des échanges à caractère culturel, l'ambassade du Brésil dispose d'un Centre culturel à Rabat et le Maroc a un autre à Brasilia.
En tant que consul honoraire du Brésil chargé de Casablanca, Mohammedia et Settat, M. Kettani essaye de faire en sorte que les Marocains, qui cherchent des débouchés et des sources d'approvisionnement, puissent nouer des contacts fructueux par l'organisation de rencontres entre les opérateurs économiques et culturels des deux pays.