Fête du Trône 2006

Rita Saher a conquis le public d'Assilah : une virtuose du piano qui a la grâce divine et le talent

Un moment de grand art, c'est celui qu'a offert la pianiste marocaine Rita Saher au public d'Assilah, dans le cadre du programme artistique du 26ème Festival culturel international de la petite l

Haute technicité et esthétique du geste

09 Août 2004 À 18:31

Artiste jusqu'au bout des ongles, Rita Saher allie dans son jeu, haute technicité et esthétique du geste. «Elle joue de tout son être», dira une spectatrice encore sous le charme. Son corps suit le mouvement d'une musique qu'elle puise dans le répertoire des grands classiques et qu'elle interprète avec brio. Les notes de la musique de Franz Schubert et de Frédéric Chopin trouvent la grâce sous les doigts d'or de cette fée au talent assuré.

«Rita Saher fait la fierté des Marocains », soulignera la présentatrice de cette soirée magique. On n'en dira pas plus. A l'âge de 14 ans, l'enfant prodige qui avait débuté ses études de musique à l'école Salmon à Casablanca, sera admise parmi huit jeunes pianistes sélectionnés à travers le monde à l'occasion de la commémoration du centenaire de Chopin, en présence de musiciens de renommée internationale.

Elle avait alors obtenu les félicitations du jury et du public.
Une consécration qui ouvre très tôt le chemin vers la célébrité pour cette jeune femme qui consacrera pas moins de quatre concerts au public marocain. Un public dont elle sonde les réactions, avec l'anxiété manifeste, à chacune de ses représentations.

Son attache pour le pays n'est pas feinte. Ses choix musicaux se porte, d'ailleurs souvent, sur des œuvres qui se rapprochent de la musique et de la culture arabo-andalouse. Pour ses trois concerts produits il y a quelques mois à peine à Rabat, Casablanca et Marrakech, elle avait choisi de jouer trois pièces d'Ibéria, une œuvre - dont elle dit qu'elle est monumentale - du compositeur espagnol Isaac Albéniz.

C'est une œuvre qui a «une place particulière dans mon cœur», déclarait-elle alors devant la presse. «Ils ont été composés à Paris, et comportent un sentiment de mélancolie et de nostalgie du pays, c'est pour cela qu'ils sont très sincères.

Car je me sens très proche de la musique espagnole, la culture andalouse en général est très proche de la culture arabe et marocaine». Une confession intime d'une jeune femme que la célébrité appelle à voler vers les horizons internationaux.

A 21 ans, Rita Saher qui entreprenait sa licence de concertiste professionnelle à l'école normale de musique «Alfred Cortot» de Paris, a la détermination d'une vraie battante. Dans cette ville universelle où elle côtoie des étudiants venus d'origines diverses, elle se consacre totalement à ses études de piano. Un travail acharné et appliqué qui ne lui laisse pas le temps de goûter au plaisir qu'offre la vie parisienne.

Rita Saher a de l'ambition. Une ambition qui est à la mesure de son véritable talent.

Mais elle a aussi l'espoir de faire le bonheur de son public marocain dont elle confesse rechercher la reconnaissance. Elle tient aussi et surtout à faire la fierté de ses parents qui son ses véritables mentors et supporters. Son père, lui-même luthiste, suit ses pas avec attention.

C'est lui qui préparera les concerts de sa petite fille pendant que celle-ci se concentrait sur ses répétitions. Sa maman, présente au spectacle donné dimanche soir à Assilah, n'avait qu'un mot à la bouche : « Je suis fière de Rita».
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