Spécial Elections 2007

Roland-Garros : Gaudio, le deuxième argentin vainqueur en grand chelem

En remportant l'édition 2004 des Internationaux de France de tennis, Gaston Gaudio est devenu le deuxième Argentin seulement vainqueur d'un tournoi du Grand Chelem, dimanche à Roland-Garros.

07 Juin 2004 À 16:04

Mais tandis que Guillermo Vilas, vainqueur à Roland-Garros et à l'US Open en 1977, puis aux Internationaux d'Australie en 1978 et 1979, faisait figure d'épouvantail, il eut quant à lui longtemps peur de son ombre. N'empêche que, en dépit de sa modestie, il a réussi là où le terrible combattant David Nalbandian avait échoué en finale de Wimbledon, en 2002.

Des sept ou huit Argentins qui tiennent le haut du pavé dans le tennis mondial sur la terre battue et ailleurs, il est sans doute le plus effacé. Petit dernier d'une famille de trois enfants, il a commencé à jouer au tennis à l'âge de six ans, fut le N.2 junior de son pays en 1996, passa professionnel cette année-là, mais ne comptait toujours que deux maigres victoires à son palmarès, à Barcelone et à Majorque, en 2002, avant son succès parisien.

A la base de la transformation de celui qu'on surnomme "El Gato" (le chat), il y a le travail qu'il a entrepris depuis longtemps avec un psychologue, comme l'avait fait Guillermo Canas avant lui. "Vraiment, je ne pensais pas arriver à cela et il m'a beaucoup aidé", ne cesse-t-il de s'étonner à 25 ans.

Parmi les conseils de ce psychologue, il y avait celui de cesser de souffrir à cause de ses mauvais résultats et de prendre du plaisir sur les courts. "Avant la finale, j'ai demandé conseil à (John) McEnroe. Il m'a donné le même", a-t-il raconté.
Du plaisir, il en a pris au point de rire en pleine tension du cinquième set, tandis que Guillermo Coria traînait sa peine. Mais il a aussi pleuré, comme il l'avait déjà fait après sa victoire sur Nalbandian lui ouvrant les portes de la finale.

Pour cette finale, il n'avait pas demandé à ses parents de venir, pensant que cela le rendrait encore plus nerveux qu'il ne le fut dans les deux premiers sets. "Ils savent qu'ils sont dans mon coeur. Je dois tout à mon père et je lui dédie ma victoire", a-t-il déclaré en se souvenant que ce père avait survécu à une grave maladie mettant sa vie sérieusement en danger.
Copyright Groupe le Matin © 2025