Un avion spécial affrété pour le festival des gnaoua, musiques du monde Othman Chérif Alami : «Les promoteurs du tourisme doivent s'inscrire dans l'initiative d'Essaouira»

M. Othman Chérif Alami, vous êtes président d'Atlas Voyages et, également, au cœur du Festival annuel d'Essaouira des Gnaoua, musiques du monde. Comment vous vous organisez cette année pour y prendre part?

Pour nous, c'est toujours un grand honneur et un grand bonheur de participer au Festival d'Essaouira. Notre démarche procède d'une adhésion renforcée à cet événement musical et culturel pour diverses raisons. Dès que nous avions été approchés par Mme Neila Tazi de A 3 Communication, nous avons immédiatement accepté d'y participer. Nous avons proclamé notre ferme engagement de mettre en place un avion charter spécial Royal Air Maroc qui va faciliter le transport de nombreuses personnes, des visiteurs nationaux et internationaux désireux de s'y rendre. C'est notre manière de soutenir le festival d'Essaouira, de mettre à la disposition du public nos moyens et nos ressources…
Notre vol décollera le vendredi 25 juin entre 8h 15 et 21 h 00 pour être à Essaouira 45 minutes après. Il repartira ensuite le dimanche 27 juin, après le dernier concert du festival, c'est-à-dire à 18h00 pour arriver à Casablanca vers 22 h. Ce charter est commercialisé au meilleur coût que nous avons pu obtenir auprès de Royal Air Maroc. Nous proposons aux visiteurs le prix raisonnable et compétitif de 2190 dirhams TTC. Ce vol contribuera ainsi au rapprochement entre la capitale économique et la cité atlantique et culturelle d'Essaouira Mogador. Nous participons également au festival par la commercialisation d'un certain nombre de chambres et dans certains hôtels et au sein de riads de la ville.
Ce festival, qui mobilise les autorités de la ville, les associations, la jeunesse marocaine en général, est pour moi un grand espoir de l'avenir de cette jeunesse, qui exprime son ouverture et son ardeur à s'ancrer dans les valeurs de la tolérance et de l'amitié. Cela nous rappelle notre jeunesse, quand nous allions aux divers festivals et que nous exaltions les valeurs de fraternité et baignions dans le bonheur. Alors, je peux vous dire qu'Essaouira incarne non seulement l'espoir mais aussi, surtout, la proximité culturelle.
-Au niveau de la promotion du tourisme national, Essaouira joue-t-elle un rôle ?
Essaouira, c'est un exemple unique et extraordinaire. Elle démontre la capacité que possèdent le festival de faire participer et de faire vibrer toutes les générations confondues dans un même mouvement d'harmonie. Voici donc une manifestation socioculturelle, mais économique également puisqu'il ne faut pas oublier ses retombées commerciales, c'est une fête dans la communion où se déploient plus de 400 000 visiteurs pendant trois jours, qui adhèrent à la musique gnaoua, tout à fait particulière et ancestrale. De telles actions créent une dynamique économique, les organisateurs du festival, l'Association Essaouira-Mogador, les autorités locales et les promoteurs de la ville agissent de concert pour faire de cette manifestation l'élément moteur, dynamique et durable pour favoriser l'ancrage de la cité dans une tradition culturelle universelle. Comme pour les Iles Canaries, l'Espagne, la Costa del Sol, ce sont les propres habitants de la ville qui deviennent les promoteurs du tourisme local et national en mettant à niveau les potentialités de la cité, en construisant des ateliers. Il faut renforcer également cette dimension européenne d'Essaouira, ce rapport de l'Europe en Essaouira. Je pense que le festival a pris aujourd'hui sa vitesse de croisière, il atteint une dimension internationale et joue le rôle de pont culturel entre les continents. Pour la ville, pour le Maroc c'est un immense et précieux acquis.