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Une fillette palestinienne tuée à Rafah au 5e jour de l'opération «Arc en ciel» : un nouveau Jénine à Gaza

Une fillette palestinienne de trois ans et demi a été tuée par balles samedi à Rafah, au cinquième jour de l'opération de l'armée israélienne qui y a cependant allégé son dispositif.

22 Mai 2004 À 17:03

La fillette a été mortellement atteinte de deux balles dans la tête dans sa maison du quartier Brésil du camp de réfugiés de Rafah, visée par des tirs de soldats israéliens qui ont ensuite démoli partiellement l'habitation, selon des sources médicales et des témoins palestiniens.

Son décès porte à 43 le nombre de Palestiniens tués dans l'opération «Arc-en-Ciel» lancée mardi par l'armée à Rafah dans le sud de la bande de Gaza, à la frontière avec l'Egypte.

Le directeur de l'agence de l'Onu pour l'aide aux réfugiés de Palestiniens (Unrwa), le Danois Peter Hansen, s'est rendu au quartier Brésil pour évaluer les dégâts de l'opération israélienne.

«Je m'attends à constater d'importants dégâts, de nombreuses personnes devant réaliser ce qu'elles ont perdu après la levée du couvre feu», a déclaré M. Hansen à l'AFP. «Je m'attends à voir beaucoup de colère et de désespoir».
Il a rencontré des habitants au milieu des ruines de leur maison détruites qui lui ont dit leur colère face à l'impuissance de la communauté internationale à stopper l'opération israélienne.

«En terme de pertes en vies humaines en une période si courte, c'est pire que tout ce dont je peux me souvenir», a ajouté M. Hansen.

«Cela semble s'approcher de ce qui s'est passé à Jénine», a-t-il poursuivi en allusion à l'opération israélienne «Rempart» de 2002 en Cisjordanie, où 52 Palestiniens, des civils en majorité, et 23 soldats israéliens avaient été tués en dix jours de combat.

M. Hansen devait ensuite se rendre dans les écoles de Rafah où ont été relogés les habitants dont les maisons ont été démolies par l'armée.

Les chars israéliens étaient déployés dans la amtinée à Rafah aux abords du quartier de Tal Al-Sultan théâtre de violents combats et d'où les forces israéliennes se sont retirées la veille. Des tireurs embusqués israéliens ont pris position sur des terrasses alentour.

La nuit a été relativement calme et au lever du jour, des tirs sporadiques ont été entendus. Les journalistes ont été interdits par les soldats d'entrer dans le quartier.

Des centaines d'activistes palestiniens armés se trouvent à Tal Al-Sultan sans possibilité d'agir depuis quatre jours, a dit à l'AFP un membre des Brigades des Martyrs d'al-Aqsa, un groupe armé lié au Fatah du dirigeant Yasser Arafat.

«Nous nous planquons dans les ruelles, mais il y a trop de troupes. Avec les tireurs embusqués sur les toits, nous ne pouvons nous risquer dans les rues et placer des charges», a ajouté Alaa, qui ne dévoile que son prénom.
Des ambulanciers du Croissant rouge palestinien disent attendre de pouvoir entrer à Tal Al-Sultan.

«Il y a une coordination entre le Croissant rouge et l'armée (israélienne) pour évacuer les morts mais nous avons encore des problèmes pour avoir accès aux blessés. Nous ne savons pas exactement combien de blessés se trouvent encore sur place», dit l'un des ambulanciers.

Le chef d'état-major, le général Moshé Yaalon, a déclaré que l'opération visant à repérer et détruire les tunnels servant à la contrebande d'armes creusés sous la frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte «prendrait encore quelques jours». Un tunnel a été découvert jusqu'ici, selon lui.

Par ailleurs, un Palestinien de 18 ans blessé par des tirs israéliens à Rafah lors des premiers jours de l'Intifada en octobre 2000 a succombé, portant à 4.080 le nombre de tués depuis le début du soulèvement, dont 3.091 Palestiniens et 918 Israéliens.
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