LE MATIN
17 Septembre 2004
À 15:48
On s’y attendait plus ou moins après les échos qui nous parvenaient du club, faisant état de la volonté des responsables de donner au Wifaq une notoriété nationale, voire internationale. Deux maîtres-mots se dégageaient de certaines confidences : pragmatisme et performance. Deux impératifs incontournables mais qui ont toutefois un … prix.
Un tel label suppose préalablement une organisation et des moyens financiers conséquents pour encadrer un potentiel humain intrinsèquement compétitif et faciliter ainsi la tâche au management afin de piloter une stratégie qui s’appuie sur une vision prospective. Une trilogie vertueuse sans laquelle toute ambition ne serait que pure chimère.
Cette opération est déjà entamée si l’on juge par les travaux d’aménagement que connaît actuellement le club aiguillé par une nouvelle direction aguerrie à la gestion pour avoir passé plusieurs années au sein de la CDG. Dans la foulée, une école de tennis pour les jeunes vient d’ouvrir ses portes la semaine dernière mettant fin à des décennies d’attente. Car il faut se le dire, tout l’investissement du monde ne saurait donner au club son rayonnement en l’absence de virtuoses. Cette carence explique d’ailleurs le cantonnement du Wifaq dans le rôle de figurant depuis son ouverture au début des années 80. Il a fallu attendre la fin des années 90 et l’éclosion d’une étoile, Habiba Ifrakh, pour que le club escalade quelques échelons et retrouve une certaine notoriété relative au sein de la grande famille tennistique.
Ce pur-sang a grandi dans le terroir et reniflé à plein poumon sa terre battue depuis son jeune âge. Une référence en somme qui continue de briller en dépit du manque de moyens. Et ce n’est pas la fameuse championne arabo-africaine, Bahia Mouhtassin, qui dirait le contraire, elle, qui a été menacée par cette Séréna Williams montante au moment où Bahia ne trouvait plus une concurrente à sa taille. La naissance de cette étoile a ragaillardi et décomplexé plus d’un adhérent du Wifaq et rassuré que ce club est capable de jouer dans la cour des grands pour peu que ses jeunes bénéficient de l’encadrement
idoine.
L’espoir est devenu donc réalité. Le Wifaq a engagé un staff technique de grande qualité. Il a jeté son dévolu sur l’ex-champion du Maroc et d’Afrique des jeunes dans les années 80, Khalid Afifi, qui dispose d’un CV flatteur. Ce technicien patenté qui arrive de France était directeur sportif de plusieurs académies à l’Hexagone pendant plus de 15 ans, fort de diplômes de haut niveau. A ses cotés, le préparateur Ahmed Ghadjati, diplômé d’Etat en France. Bref, un jalon de plus pour le tennis national.