Spécial Elections 2007

Wydad, FAR et Raja porte-drapeaux du football africain : l’imposante présence du Maroc au sein de l’Afrique

Les trois clubs que nous avons pu toucher ont été les plus titrés, les plus représentatifs et les plus constellés d’étoiles de football qui brillent encore en dépit du temps.
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13 Mai 2004 À 21:20

Wydad, FAR et Raja n’ont pas connu une trajectoire similaires mais elles ont toutes été les dignes représentants d’un football qui a illuminé Europe et Afrique par son rayonnement inégalabe.

Si le Wydad demeure de l’avis de tous le club le plus ancien, il n’en demeure pas moins que son riche passé, ses multiples consécrations en tous genres lui confèrent le statut de “monument” , de “patrimoine” voire d’ “institution”.
A l’occasion de l’approche du jour fatidique du 15 mai, jour du choix de la FIFA, du pays hôte de la Coupe du monde 2010, nous avons approché les présidents de ces trois clubs prestigieux pour une présentation, certes, empreinte d’ coup de cœur mais dont l’objectivité demeure au-dessus de toute ambiguïté. Ces clubs, à l’instar de leurs paires partout dans le monde ont connu des moments de gloire, d’émotions intense, de déceptions et de traversées de déserts sans que cela, pour autant, ne puisse ébranler leur foi en leur moyens ni en leurs hommes et surtout en leur pays

M.Abdelilah El Manjra (président
du Wydad) : “ le patrimoine ”


“ le Wydad a vu le jour en 1937 curieusement par une section de …natation ! une année après c’est la section du football qui voit le jour. Pour moi, le WAC est un monument, un patrimoine qu’il est de notre devoir de préserver contre les actions du temps, la convoitise, la cupidité, l’ambition destructrice des uns et des autres. Celui qui doit porter le maillot du Wydad doit le faire avec honneur. Le Wydad a fait de la résistance à sa manière à un moment où le colonialiste était tout puissant. Dans son escarcelle la kyrielle de titres de champion du Maroc, de détenteur de Coupes du Trône, de titres africains, d’afro-asiatiques, de championnat d’Afrique du Nord, l’équivalent de la Champions League, de nos jours etc. est impressionnante.

C’est une longue histoire de distinctions en tous genres dont il faut être fier. Malheureusement, certains de nos joueurs ne mesurent pas la valeur du club auquel ils adhèrent, ne mouillent pas le maillot qu’ils endossent. Leur seul soucis est l’argent. Pour remettre les choses à leurs vraies places, j’ai pris des décisions irrévocables. J’ai remercié Boujemâa Kessab et Imad Bencheikh. Et je tiens à le répéter. J’ai remercié ces deux joueurs qui représentent un modèle de correction et de bonne éducation. Leurs salaires seront maintenus jusqu’à la fin de l’année. Toutefois le poids des ans ne pardonne pas. Ils seront remplacés par des jeunes. J’ai limogé DeCastel, le coach, deux joueurs : El Kaoutar du RB et Damien le Yougoslave, réduit de 50% le salaire de 5 joueurs qui se prennent pour des stars mais en fait, ils ne sont rien. Ces décisions pourraient être levées si d’ici la fin de l’année je constate une amélioration. Sinon nous leur montreront que le Wydad n’a pas besoin d’eux ! j’ai amené Mustapha Cherif et Hassan Benabicha. Ce sont des enfant du club. Ce ne sont pas de bouche-trous. S’ils donnent satisfaction ils seront maintenus dans leurs fonctions.

Quant au comité des Sages, il a été choisi par les sections, il sera consulté pour tout projet qui concerne le Wydad. A mon arrivée la situation était catastrophique. J’ai dû trouver d’urgence un entraîneur et remédier à une situation désespérée. Le public boudait. Je ferai le maximum pour amener très bientôt deux joueurs un 9 et 10 de très haut niveau : brésilien, argentin, camerounais ou nigérian. Quant aux membres du comité, ils travaillent en harmonie. Le président du WAC doit prendre les choses en mains. Car il y a derrière le Wydad des milliers de familles qui jubilent quant leur club gagne et pleurent lorsqu’il perd. Il faut les prendre au sérieux ! je veux servir mon club de la meilleure des façons. Patientez, le WAC de l’année aura un titre !! ”

Haj Abdeslam Hanat (Président du Raja)
“ le spectacle ”


“ depuis sa création le Raja est devenu le club le plus populaire. Sans pour autant pour glaner des titres. Tout cela se faisait dans l’école du Père Jego qui était un féru du foot latino américain. Au moment où il n’y avait pas de moyens audiovisuel, il lisait beaucoup et suivait l’évolution du foot dans le monde avait opté pour cette manière de jouer. Un jeu qui était basé sur le spectacle et les passes courtes, les techniques individuelles. Cela faisait la joie des milliers de spectateurs qui se déplaçaient en masse là où le Raja jouait car le spectacle était garanti ! Après cette période faste, mais malheureusement, il n’y avait pas de titres. Ce n’est qu’en 1974 que le Raja a rempoté son premier titre sous forme de la première Coupe du Trône de son histoire.

Par la suite on a remporté d’autres Coupes du trône. En 1988 premier titre de champion dans la foulée en 1989 le premier titre africain arraché du cœur de la ville d’Alger face au Mouloudia d’Oran. Après ça plus rien ! en 1992 une équipe de gestionnaires a pris le relais pour diriger le club : sa mission assainir les finances du club et le restructurer sur le plan administratif et organisationnel et ce travail de longue haleine et permis d’avoir des bases solide pour la relance du football rajaoui sans pour autant renier notre façon de jouer et être réaliste et opter pour les titres. Cela a commencé en 95 surtout après la fusion avec le club de l’OC ; fusion qui nous a apporté ne manne financière et des joueurs de haut niveau. Et depuis la machine est lancée.

Depuis 95 les titres pleuvent ! Ce n’est pas là le fruit d’un hasard ; mais celui d’un travail en profondeur, sérieux et qui a fait de nous le club le plus rayonnant d’Afrique. Le Raja est connu dans toute l’Afrique grâce à un très bon travail de communication. Le Raja est connu également de par le monde puisqu’il a fait une brillante Coupe du monde des clubs. C’est un club tout ce qu’il y a de sérieux ; nous avons une structure, une administration, une équipe dirigeante qui se voue corps et âme à sa mission. Au delà des hommes c’est le Raja qui est sur les rails. Et quels que soient les hommes qui seront à la tête du Raja, ils doivent continuer davantage à développer ce grand club.

Notre élimination est cité en exemple. Dans le dossier Coupe du monde il n’y a pas que les compétitions. Il y a l’infrastructure sportive comme terrains de compétition, d’entraînements etc. et ce n’est pas un hasard que le Raja a été intégré dans le circuit de la visite de la Commission de la FIFA. Pou cette saison nous avons déjà glané deux titres. Nous sommes en course pour le titre et pour la coupe du Trône. Nous sommes en pourparler très avancés avec la Wilaya pour avoir un terrain en dehors de Casablanca pour permettre de déménager l’équipe première et quelques équipes compétitives et garder les terrains de l’Oasis et Tessema pour la formation.

Dans un avenir très proche nous allons opter pour le Professionnalisme qui est la seule issue pour avancer. Si les textes de la fédé le permettent. Notre élimination est due a un arbitrage défectueux Casablanca et une mauvaise première mi-temps au retour à Dakar. Mais les tirs au pénalties, vous savez, peuvent pencher d’un côté comme d’un autre.

M.Noureddine Kanabi ( président des FAR) les FAR équipe phare !

“ les FAR ont été crées par feu Sa Majesté Hassan II en 1958 avec l’idée de donner l’exemple à toutes les autres équipes c’est-à-dire qu’en prenant de simples joueurs qui n’étaient pas des stars, avec une certaine discipline, une méthode d ‘entraînement, une hygiène de vie et une organisation on pourrait avoir une très bonne équipe. Et c’est ce qui s’est passé ! les FAR vont remporter la première Coupe du Trône de leur carrière (en 1959) alors qu’ils étaient en seconde division. Après ce sont 10 titres de champion du Maroc et 9 Coupes du trône. Nous sommes les premiers à être champion d’Afrique, les premiers à remporter la Coupe Mohammed V en compagnie du gotha du football mondial, nous avons même battu des équipes prestigieuses comme le Real de Madrid, Saint Etienne. L’équipe des FAR a, toujours, été le pourvoyeur de l’équipe nationale.

Le public affirme toujours que “ lorsque les FAR marchent bien l’équipe nationale marche bien ”. Mis à part ces dernières équipes nationales qui sont à majorité formées des joueurs professionnels. En 1986 lorsque le Maroc fut le premier pays arabo-africain à passer au second tour, il y avait 7ou 8 internationaux des FAR.


En 1970 c’était un joueur des FAR qui était capitaine d’équipe, Driss Bamous. Au vu de toutes ces réalisations, on peut affirmer que l’objectif de feu Sa Majesté Hassan II était atteint les FAR sont devenus la locomotive. C’est grâce à eux que beaucoup d’équipes ont commencé à travailler et à s’organiser. Actuellement et parmi les directives que nous a données feu Sa Majesté Hassan, c’est d’être la disposition de toutes les équipes et de les aider au maximum. C’est ce que nous avons toujours fait. Nous avons fourni des cadres à des équipes qui en faisaient la demande à titre gratuit, on soigne les joueurs qui sont blessés dans les cas graves en prenant en charge leur rééducation. Et si vous allez maintenant au centre vous trouverez un joueur d’une certaine équipe qui est en train de se faire soigner. Et notre aide s’étend dans le monde sportif.

On fournit joueur et encadreurs a titre gracieux (on les prête ou on les mutes mais lorsque nous avons besoin de joueurs, nous sommes obligés de “ casquer ” (rires).On le fait dans le cadre de très bon rapport avec les autres. Pourquoi il y eut un recul . tout simplement parce qu’auparavant les FAR assuraient aux joueurs un travail. Un avantage que seules les FAR avaient. Mais depuis toutes les autres équipes le font. Et les autres équipes travaillent maintenant plus pour leurs régions. Notre travail à nous se fait travers tout le Royaume. Notre public est partout !à l’extérieur on fait plus le plein que chez nous ! comme nous n’avions pas de centre de formation pour les jeunes, ce qui explique ce passage à vide. Mais nous avons redressé la barre avec la création du centre des jeunes où près de 50 éléments soigneusement sélectionnés à travers le Maroc de 14 à 19 an. Ils font sport et étude.

Ce qui ne peuvent aller à l’école nous leur apprenons un métier dans des écoles professionnelles. Les jeunes sont choisis selon leur talent. Ils alimentent l’équipe première ou il est prêté et s’il a un niveau intéressant, il est recruté au niveau de l’armée. Nous sommes habitués à aller à Bordeaux dans un tournoi de jeunes. Et la première fois on m’a déconseillé de partir de peur de recevoir des tannées. Mais je suis tout de même parti. Et les jeunes pour leur première sortie ont gagné, fait match nu et perdu. Pas mal pour un début ! la différence résidait dans le travail. La seconde fois ils ont été éliminé en demi-finale par les USA. L’année dernière, ils ont gagné le tournoi face à des équipes comme le PSG et des clubs espagnols ce qui fait que le travail commence à donner ses fruits.

Tout récemment nous avons organisé un tournoi avec 12 équipes des moins de 17 ans avec la participation du PSG, Neuchâtel (Suisse) et Bordeaux avec lequel nous avons des liens depuis longtemps. Nous sommes avons perd en finale contre le PSG lors de la séances des tirs au but. Et ‘est là où nous avons vu la différence entre nos équipes et les étrangers ; sur le plan technique nous sommes irréprochables mais sur le plan culture tactique physique, ils étaient supérieurs. Une équipe comme ça dans notre championnat serait facilement parmi les 10 premiers. Les joueurs étaient très costauds. Une masse musculaire importante et des gabarits impressionnants. C’est un côté qu’il faut travailler chez nous.

Leur menu est chois par des médecins et nous axons les entraînements sur la musculation. Les FAR ne manquent de rien et nous axons toute notre attention sur le travail. J’ai mis Fethi Jamal, l’entraîneur national des jeunes à la tête du centre de formation et j’ai fait venir M. Goura qui en connaît un chapitre sur le recrutement.

Nous avons un centre magnifique. Mais il est militaire. Il a une double mission. Sa raison d’être est de former les moniteurs et les moniteurs-chefs pour les centre de l’armée : bac plus deux ! seconde mission d’être le centre nationale des équipes nationales militaires. Comme vous le savez nous participons aux jeux mondiaux militaires, une sorte de J.O militaire !

Avec 6 ou 7 disciplines (boxe, athlétisme, volley, foot, équitation, le taekwondo, le judo). Notre centre nous oblige a créer d’autres disciplines comme le tennis, le rugby, natation. C’est un centre qui vient compléter Moulay Rachid et les autres centres de concentrations. Nous avons deux terrain d’entraînements, un terrain synthétique, un hôtel pour nos équipes des FAR, sa superficie est de 8 hectares. Nous avons été obligés d’abattre 2000 arbres mais nous en avons planté 3000 !! c’est un endroit pour la concentration pour notre équipe nationale. Et souvent il y a également les équipes nationales des jeunes, espoirs, cadets, juniors etc. une fois M. Hidalgo a dit qu’on ne peut avoir pareil terrain où tout est concentré. Même en Europe.

On a un accord avec la FRMF pour les équipes nationales et c’est toujours dans le cadre des vœux de feu Sa Majesté Hassan II. En attendant la construction du centre que M.Blatter a inauguré.

Je rappelle qu’il n’y a pas que le football, nous sommes champion du monde de cross 13 fois. Chaque année on est sur le podium même quand on n’est pas champion avec les Ghazi, Haddou Jadour, et même présentement avec la championne du monde actuelle Zhor El Kamch qui une militaire de carrière en transmission. Et puis quand dans tous les pays du monde il y a une ossature de l’équipe de FAR mais quelques éléments de renfort sont présents comme le cas de Platini, Rocheteau à l’image du célèbre bataillon de Joinville transféré en Bretagne.
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