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2.125 militaires américains tués en Irak depuis l'invasion en mars 2003

03 Décembre 2005 À 14:25

Quatorze soldats américains ont été tués en 48 heures dans la province rebelle d'Al-Anbar, à l'ouest de Bagdad, ce lourd bilan illustrant l'escalade de la rébellion malgré les opérations militaires lancées pour la mater.

L'inquiétude restait grande samedi quant au sort de cinq otages occidentaux, dont quatre, enlevés il y a une semaine jour pour jour, sont menacés de mort par leurs ravisseurs si les détenus dans les prisons irakiennes et américaines du pays ne sont pas libérés avant le 8 décembre.

Des 19 militaires américains morts en Irak depuis le début de la semaine, quatorze ont été tués dans Al-Anbar en 48 heures, dont dix Marines dans une explosion jeudi à Falloujah (50 km à l'ouest de Bagdad).

La mort des Marines est intervenue au lendemain du discours du président américain George W. Bush sur l'Irak dans lequel il a affirmé que «l'Amérique ne pliera pas devant des poseurs de bombes et des assassins tant que je serai votre commandant en chef».

La Maison Blanche s'est déclarée «attristée» par la mort des dix Marines. Selon le Pentagone, 2.125 soldats américains et personnel assimilé militaire sont morts en Irak depuis l'invasion du pays en mars 2003.

Pourtant, l'armée américaine a déjà lancé, en coordination avec les soldats irakiens, plusieurs opérations dans Al-Anbar, dont cinq dans son chef-lieu Ramadi depuis le 16 novembre, «pour mater la rébellion et préparer le terrain aux élections du 15 décembre», selon un communiqué militaire. Actuellement, elle mène deux opérations, «Lance» à Ramadi et «Marteau de fer» dans la région de Hit, plus à l'ouest. Au total, quelque 3.000 soldats américains et irakiens y participent.

«Grâce aux opérations dans la région de Ramadi et dans l'ouest d'Al-Anbar, les attaques menées par des terroristes d'Al-Qaëda ont diminué de 60% le mois dernier», ajoute le texte.
Jeudi encore, un soldat américain a été tué à Ramadi (110 km à l'ouest de Bagdad) dans une attaque, selon l'armée.

Le Parti islamique, la principale formation politique sunnite en Irak, a condamné les opérations militaires menées «sous la couverture de traquer les terroristes» et il a appelé à «leur arrêt immédiat».

«Nous mettons en garde contre ces actions qui aggravent la situation et élargissent le fossé» entre le gouvernement irakien et la population, a-t-il dit dans un communiqué.

Par ailleurs, la chaîne qatariote Al-Jazira a rapporté vendredi que les ravisseurs de quatre otages occidentaux menacent de les tuer si tous les détenus dans les prisons en Irak ne sont pas libérés avant le 8 décembre.
Les ravisseurs, qui se font appeler «Les Brigades des Epées du droit», ont donné aux gouvernements irakien et américain moins d'une semaine pour répondre à leurs exigences, selon la chaîne satellitaire, qui cite un communiqué reçu avec une vidéo montrant les otages.

Selon Al-Jazira, les ravisseurs ont fait mention des détenus «dans les prisons du ministère de l'Intérieur irakien» et ceux «dans les prisons de l'occupation», dont Camp Bucca, dans le sud de l'Irak, et Abou Ghraëb, près de Bagdad. Tom Fox, 54 ans, Américain, Norman Kember, 74 ans, Britannique, et deux Canadiens, James Loney, 41 ans, et Harmeet Singh Sooden, 32 ans, tous travaillant pour l'ONG chrétienne Christian Peacemaker Teams (CPT), ont été enlevés à Bagdad par ce groupe jusqu'ici inconnu.

Une archéologue allemande, Susanne Osthoff, 43 ans, a d'autre part été kidnappée, le 25 novembre avec son chauffeur irakien dans le nord de l'Irak Dans une cassette vidéo diffusée il y a quelques jours, les ravisseurs ont demandé à l'Allemagne de cesser toute collaboration avec le gouvernement irakien et menacé de tuer leurs deux otages, dans un «un court délai».

Le gouvernement britannique a dit «garder l'espoir» d'une libération de Norman Kember, malgré la menace proférée par ses ravisseurs.
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