Accusé d'avoir préparé des attentats : Samir Azzouz acquitté par un tribunal de Rotterdam
Un islamiste maroco-néerlandais âgé de 18 ans, présenté par les autorités comme un dangereux terroriste, a été acquitté de ces accusations mercredi par un tribunal de Rotterdam (sud-ouest des Pays-Bas), et condamné à trois mois de prison pour infraction aux lois sur les armes.
Arrêté en juin 2004, Samir Azzouz a été libéré en fin d'après-midi. Il était accusé d'avoir préparé des attentats contre le Parlement, l'aéroport d'Amsterdam Schiphol ou encore une centrale nucléaire aux Pays-Bas. Le procureur, qui avait réclamé sept ans de prison, a annoncé son intention de faire appel.
Le tribunal de haute sécurité de Rotterdam a acquitté Samir Azzouz de toutes les charges liées au terrorisme, estimant qu'il n'y avait "aucun preuve directe qu'il préparait un crime réel", a déclaré la présidente, la juge Sonja de Pauw Gerlings.
Le tribunal a donc suivi le réquisitoire des avocats de la défense, qui avaient demandé un acquittement en dénonçant la faiblesse des preuves retenues à son encontre et des accusations fondées sur des "intentions supposées".
A l'énoncé du verdict, l'accusé, vêtu d'une tenue de sport blanche et coiffé d'un petit bonnet blanc, a esquissé de larges sourires.
Il était resté silencieux tout au long de son procès, commencé le 24 février.
Samir Azzouz avait été arrêté après un hold-up dans un supermarché qui, selon les autorités, aurait dû financer ses préparatifs terroristes. Mercredi, il a été également acquitté des accusations de complicité dans ce braquage.
En fouillant son appartement après son arrestation, la police avait découvert des plans de la centrale nucléaire de Borssele, du Parlement ou de l'aéroport de Schiphol, de même qu'un silencieux et des chargeurs.
Le tribunal a estimé que "les cartes, dessins, notes, chargeurs, silencieux et lunettes de vision nocturne (...) étaient sans aucun doute destinés à commettre un crime", sans qu'aucun lien puisse être fait avec un projet concret et réel.
"Les pamphlets, les vidéos, et les informations trouvées dans l'ordinateur (de Samir Azzouz) sont douteux, mais ne permettent pas au tribunal d'en conclure autre chose qu'un intérêt au-delà de la moyenne pour la violence religieuse extrémiste", a déclaré Mme de Pauw Gerlings.
Le procureur avait tenté de lier Samir Azzouz au meurtrier présumé du cinéaste Theo van Gogh, Mohammed Bouyeri, ou d'autres membres du groupe Hofstad, un réseau terroriste, pour lequel une dizaine de suspects ont été inculpés.
L'accusation d'appartenance à un réseau terroriste n'avait cependant pas été retenue, faute de preuves suffisantes à ce stade.
Samir Azzouz avait été arrêté une première fois en 2003 après avoir tenté de se rendre en Tchétchénie pour participer à la "guerre sainte", mais il avait été libéré faute de preuves.