Spécial Elections 2007

Ahmed Chahidi, la force des triceps

09 Septembre 2005 À 15:26

Ce sympathique enfant du Youssoufia n'a pas laissé le monde d'un petit patelin affecter son ambition, atténuer son enthousiasme, ni interférer sur ses rêves. Ahmed Chahidi a assisté, voire pris une part prépondérante dans la naissance de championnes du monde et la " fabrication de championnes du monde " en arts martiaux !

Né un 15 juin 1972 à Youssoufia, Ahmed n'ayant pas ce penchant qu'avaient les jeunes de son âge pour le football, va s'adonner aux sports de combats. Son physique longiligne 1m72 pour 56 kg, lui permettait de pratiquer ces sports sans pour autant faire de lui une terreur. Mais les entraînements, le sérieux, la détermination vont le transformer en un champion craint de ses adversaires.

Sa force de frappe, sa stratégie dans les combats vont en faire un des combattants redoutés de sa catégorie, celle des 60 kg en principe.

Sa vie sportive débutera, pour le moins étrange, aux côtés d'un autre champion Omar Yahya au club Takadoum sis à Derb Soltane à …Casablanca !! A la différence des autres combattants qui entameront leurs carrières par la pratique du karaté, Chahidi, lui commencera par le taekwondo. Il n'y brillera pas comme prévu. Pourquoi ? La raison en est simple : Ahmed, le sociétaire du club Youssoufia, ne pouvait résister à l'appel de la …savate.

Il va élire domicile à la salle de l'OCY, petite enceinte par son importance, mais grande par ses réalisations, qui a vu naître un grand nombre de champions et championnes non seulement en arts martiaux mais en plusieurs autres disciplines. Son assiduité et son sérieux vont lui valoir le respect de ses paires et de ses élèves (hommes et dames, garçons et filles).

Outre son palmarès éloquent, il va prendre une part importante dans la " confection " de plusieurs championnes du monde dont la toute récente, Nawal Bouzlaf.

Dans la savate, il va exceller à telle enseigne que les ficelles qu'il a apprises dans ce monde à part, vont lui permettre de monter sur la plus marche du podium à maintes reprises.

Son palmarès débute en 1994 alors que la discipline était gérée par une commission nationale attenante à …la boxe dirigée, alors de main de maître, par son inoubliable président Haj Belyout Bouchentouf.

De 1999 à 2000 il s'occupera des filles pour le plus grand plaisir des responsables qui découvriront avec Ahmed plusieurs combattantes de talent. Cela ne l'empêchera pas de préparer son premier championnat du monde dames de savate à Paris dans une manifestation d'envergure à laquelle ont pris pat pas moins de 36 pays.

Les Françaises en grande forme avaient tout gagné. En 2001, les choses vont prendre une tournure toute nouvelle puisqu' Ahmed Chahidi va remporter son premier sacre, celui de champion d'Afrique en battant en finale (60kg), en Algérie, un Algérien du nom de Tahar Ben Rahou, mis KO au premier round.

Toujours en 2001 Chahidi n'a pas pu briller au Jeux Méditerranéens de Tunis puisque blessé en demi-finale. La malchance continuera de le poursuivre, sans relâche, pour le priver du titre de champion du monde en 60 kg toujours.

Il se consolera du titre de vice champion du monde. Ce n'est que partie remise pour un garçon pétris au potentiel très intéressant. Un an après, en 2002, la Belgique verra la naissance d'un nouveau champion du monde, le Marocain Ahmed Chahidi. Le jeune combattant du Youssoufia, ayant pris une revanche sur le sort, allait mettre en jeu son titre en 2004 pour le perdre en Bulgarie.

Toujours en 2004 les responsables nationaux, pour le récompenser pour services rendus et profiter de son grand savoir vont lui confier le poste d'entraîneur national. Il ne va pas tarder à redevenir champion du monde, mais cette fois en tant que coach aux côtés de la jeune Nawal Bouzlaf, une championne du terroir.

Mais le tatami lui manque ainsi que la compétition. Il reprend les gants en 2005 pour remporter deux titres le premier, un championnat du monde de savate en mars puis dans la foulée en avril le titre de champion du Maroc de full contact.
Copyright Groupe le Matin © 2025