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Aujourd'hui, deuxième anniversaire de la chute de Bagdad et du régime de Saddam Hussein

Le mercredi 9 avril 2003 a symbolisé la chute du régime de Saddam Hussein, après plus de 30 ans d'un règne dictatorial. En fin de matinée, des soldats américains, avec chars et blindés, sont entrés à Bagdad, progressant rapidement vers le centre-ville. Un

08 Avril 2005 À 18:50

Des casernes du parti Baath ont été mises à sac et des armes ont été volées. Des scènes liesse et de pillages s'en sont suivies dans plusieurs quartiers de la ville. Les manifestants ont mis le feu aux locaux du Comité olympique irakien, dirigé par Oudaï, le fils aîné de Saddam Hussein. Les ministères du Pétrole, de l'Irrigation et de l'Education ont été pillés. Mais l'événement marquant restera l'épisode de la destruction d'une statue monumentale de Saddam Hussein, renversée par un blindé américain, épaulé par des dizaines d'Irakiens, place Al-Ferdaous, en plein centre-ville. Après sa chute, la statue de bronze d'une dizaine de mètres de haut a été piétinée par la foule euphorique.

Les chaînes de télévisions américaines ont interrompu leur programme pour retransmettre cet événement synonyme de victoire pour leur armée.
L'opération «Liberté de l'Irak» qui allait ensuite devenir la seconde guerre du Golfe, aavit été lancée trois semaines plus tôt, Saddam Hussein ayant refusé d'obtempérer à l'ultimatum unilatéral de Georges W. Bush le sommant de quitter le pouvoir et de partir en exil. La « raïs » apparaît peu après en tenue militaire à la télévision irakienne, appelant à la résistance «aux envahisseurs».
Le soir, les forces terrestres américano-britanniques franchissent la frontière à partir du Koweït, rencontrant peu de résistance jusqu'à l'approche de Nassiriyah (375 km au sud-est de Bagdad), deux jours plus tard.

Le 25 mars, les forces américaines traversent la ville, verrou crucial vers Bagdad, et franchissent l'Euphrate, mais sont ralenties par de violents combats et des tempêtes de sable.
En une semaine, les premières unités américaines, qui essaient de contourner les villes, arrivent à moins de 100 km de la capitale irakienne.

Cette cavalcade, menée à travers des zones désertiques, se heurte à une forte résistance devant Najaf (160 km au sud de Bagdad). Le 31 mars, les premiers combats directs avec des unités de la Garde républicaine, le noyau dur de l'armée irakienne, ont lieu près de Kerbala (110 km).

Au sud, l'incursion britannique dans le centre de Bassorah, la deuxième ville du pays, se fait très lentement jusqu'au
7 avril. Cependant, le bombardement de la capitale irakienne et des grandes villes continue, faisant de nombreuses victimes civiles.
Au 16e jour de la guerre, les Américains s'emparent de l'aéroport international Saddam de Bagdad, à 20 km de la ville. Une trentaine de chars et blindés américains venant du Sud-Ouest entrent dans Bagdad le lendemain à l'aube. Le 9 avril, les Américains arrivent sans encombre sur la place Al-Firdaous, devant l'hôtel Palestine où la statue de Saddam Hussein est renversée par un blindé américain, épaulé par une centaine d'Irakiens. La chute de la capitale et du régime n'a pas mis fin aux combats qui continuent à faire des victimes dans l'un ou l'autre des camps.

Entre-temps, le dictateur déchu a été appréhendé le 13 décembre 2003 et croupit dans une de ces geôles qu'il avait construites pour y accueillir les opposants à son régime en attendant son procès ; l'Irak qui a élu son "Parlement” le 3 janvier dernier, essaye de se doter d'un gouvernement et d'une nouvelle Constitution, et les Irakiens continuent à s'interroger sur leur avenir à l'ombre de l'occupation étrangère et au rythme des attentats-suicides et des "règlements de compte” inter-communautaires.

Histoire d'une invasion armée

Mars 2003
20 : début de l'opération «Liberté de l'Irak»; les premiers bombardements américano-britanniques sur Bagdad commencent vers 5H35, heure locale. Ils visent des bâtiments officiels. Plusieurs puits de pétrole sont incendiés dans le sud de l'Irak.
Le Parlement turc vote l'ouverture de l'espace aérien du pays à l'aviation américaine.
Vers 20H00 locales, les forces terrestres américano-britanniques passent à l'attaque en franchissant la frontière, à partir du Koweït.
21: les Royal Marines britanniques prennent le contrôle des stations de pompage de pétrole de la péninsule de Fao, dans le sud de l'Irak.

Début des bombardements intensifs (opération «Choc et stupeur»).
La ville de Bassora (1,2 million d'habitants), dans le Sud de l'Irak, est privée d'eau potable et d'électricité: les combats ont détruit les lignes à haute tension, privant d'alimentation électrique la station de pompage d'eau potable.
23: de violents combats opposent les forces américano-britanniques aux soldats irakiens dans les villes d'Oum Qasr, Nassiryah et Bassora, au Sud du pays. Dans la soirée, des images d'Américains tués ou faits prisonniers par les Irakiens, sont diffusées par la télévision qatariote Al-Jazira.
24: la population de Bassora est menacée par une crise humanitaire en raison des coupures d'eau et des combats, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

25: les forces alliées prennent le contrôle d'Oum Qasr, ville portuaire sur le Golfe.
4 000 Marines traversent l'Euphrate à Nassiriyah au milieu d'intenses combats.
26: 1000 soldats de la 173e brigade de l'armée américaine sont parachutés dans le Kurdistan irakien.
28: la résolution permettant la reprise du programme humanitaire «pétrole contre nourriture» pour l'Irak est adoptée à l'unanimité par le Conseil de sécurité de l'Onu.

Les combattants kurdes effectuent une avancée importante en direction de Kirkouk, au Nord de l'Irak, après l'abandon par l'armée irakienne de plusieurs positions visées par des raids américains. Des combattants kurdes soutenus par des forces spéciales américaines prennent le contrôle de villages tenus par le groupe islamiste Ansar al-Islam.

Une explosion, d'origine non identifiée, sur un marché populaire à Bagdad fait une cinquantaine de victimes civiles.
29: quatre soldats américains sont tués par un kamikaze à un barrage routier installé par l'armée au nord de la ville de Nadjaf.
30: le chef d'état-major interarmées américain, le général Richard Myers, rejette les critiques portées contre la stratégie militaire américaine, soulignant que les dirigeants du Pentagone avaient toujours envisagé une guerre assez longue.
Avril
1er: un raid américain sur la ville d'Al-Hillah (80 km au sud de Bagdad), coûte la vie à 33 civils dont des femmes et des enfants.
3: les troupes américaines pénètrent dans Nadjaf.
4: les troupes américaines prennent le contrôle de l'aéroport Saddam Hussein, à 20 km au sud-ouest de Bagdad.
5: l'incursion dans Bagdad, par le sud-ouest, d'une trentaine de chars américains ne rencontre pas de résistance.
6: les Britanniques annoncent avoir pris le contrôle de la majeure partie de Bassora.
L'aviation américaine bombarde un convoi américano-kurde dans le nord: 18 Kurdes sont tués dont le frère de Massoud Barzani (PDK).
Les forces américaines encerclent Bagdad.
7: les Américains prennent trois palais présidentiels dans le centre de Bagdad.
9: les Américains contrôlent la plus grande partie de Bagdad. La statue de Saddam Hussein, place Al-Ferdaous au centre de la ville, est symboliquement renversée par un blindé américain. C'est la fin du régime de Saddam.
Mai
1er: George W. Bush déclare dans une allocution prononcée depuis le porte-avions Abraham Lincoln, au large de la Californie, que «l'essentiel des combats est terminé en Irak».


L'enlisement, une mauvaise surprise pour les Américains

En déclenchant la guerre contre l'Irak, le 20 mars 2003, les Etats-Unis croyaient qu'ils allaient en finir rapidement avec un nombre très réduit de pertes. iIs ont réussi à renverser le régime baâssiste, avec leur entrée à la capitale, Bagdad, le 9 avril de la même année, mais leur jugement s'est avéré faux, car ils se sont enlisés dans le bourbier irakien. Deux ans après cette date, il ne se passe pratiquement pas de jour sans qu'un ou des GI'S soient tués. Le bilan des pertes américaines ne cesse pas de s'alourdir alors que le processus politique pour installer un régime démocratique capable de gérer et stabiliser le pays n'a pas encore abouti aux résultats escomptés.
L'enlisement est certain, et le Pentagone estime que beaucoup reste à faire. Il reconnaît que la tournure prise par les événemens a été une mauvaise surprise pour les responsables américains. Cette guerre affecte sérieusement les Etats-Unis car les pertes sont énormes alors qu'au niveau économique plus de 150 milliards de dollars dépensés n'ont pas pu apporter le dénouement souhaité par Washington. Au contraire ils ont accentué les déséquilibres macroéconomiques américaines, tout compte fait on pourrait parler d'un quasi-revers pour les Etats-Unis.

Plus de 1.680 morts parmi les forces de la coalition


La Force multinationale (FMN) dirigée par les Etats-Unis a perdu plus de 1.680 hommes en Irak depuis le déclenchement de la guerre le 20 mars 2003, dont plus de 1.500 depuis le 1er mai 2003, date de la fin officielle des combats. Beaucoup plus difficile à évaluer est le nombre de victimes irakiennes, qui varie selon les sources entre 17.000 et 100.000 morts.


La guerre a bousculé les équilibres dans la région

Deux ans après l'invasion américaine de l'Irak, le monde arabe en regain de démocratisation mais reste confronté à des risques de déstabilisation politique sur fond de menaces terroristes.
L'entrée en guerre d'une coalition dirigée par les Etats-Unis en Irak contre l'ancien dictateur Saddam Hussein, a donné le signal à deux mouvements contradictoires et d'inégale ampleur.
Elle a étendu le champ d'action du terrorisme à certains Etats, comme l'Arabie saoudite ou le Koweit, et provoqué, sous la pression américaine, une timide ouverture démocratique, notamment en Irak, en Egypte et en Arabie saoudite, alors que les Palestiniens ont accéléré la démocratisation de leurs institutions.
L'impréparation américaine à l'après-Saddam Hussein, marquée par le démantèlement de l'armée et les renseignements de l'ancien dictateur, a ouvert un boulevard en Irak devant les groupes armés, irakiens, islamiques ou arabes.

Les attentats y sont quotidiens contre troupes américaines, forces de sécurité irakiennes, civils et mêmes les symboles politiques du "nouvel Irak".
Les étrangers, notamment les journalistes, cibles faciles, con ribut à la guerre médiatique que se livrent les belligérants sur les chaînes satellitaires qui ont aussi bouleversé à leur façon le paysage politique régional désormais partiellement soustrait au monopole des Etats.

La chute du régime irakien a poussé à une amorce de démocratisation des régimes de la région, marqués jusque-là par la lourde présence d'un appareil politique dominant, servant de paravent à des pouvoirs militaires et policiers.
L'Irak a entamé le premier sa marche vers la démocratie.
Pour la première fois depuis plus de 50 ans, des élections multipartites libres se sont tenues le 30 janvier, remportées par les chiites majoritaires dans le pays et jusque-là opprimés par le régime (sunnite) de Saddam Hussein.
L'Egypte, qui reçoit une aide américaine annuelle de quelque 2 milliards de dollars, a suivi, en instaurant pour la première fois de son histoire, le suffrage universel direct et la multiplicité des candidatures pour la présidence de la république dirigée depuis 24 ans par Hosni Moubarak.

Depuis le renversement de la monarchie en 1952, le chef de l'Etat était coopté par l'armée avant d'être plébiscité par la population.
L'Arabie Saoudite, dominée par le pouvoir des princes d'une même famille, a organisé, pour la première fois de son histoire, un scrutin municipal. Même si les femmes étaient interdites de participer, ces élections sont un début.
La contestation a fait tâche d'huile dans les riches Emirats pétroliers du Golfe.
"Malgré les réticences des régimes en place, la démocratie est en marche au Proche-Orient", commentait récemment Amr El-Choubaki, analyste du Centre d'études stratégiques du journal Al-Ahram.

Les Etats-Unis affirment que leur politique dans la région a payé.
Au Liban, l'opposition, traumatisée par l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, dont elle accuse le régime pro-syrien et la Syrie, a défié la forteresse militaire syrienne dans le pays et réclamé une "nouvelle indépendance".
Placée déjà sous la vive pression de la résolution 1559 de l'Onu et accusée par les Etats-Unis de ne pas faire assez pour un retour à la stabilité en cer un retrait en deux temps du Liban, vers la Békaa libanaise proche de sa frontière, puis à l'intérieur de ses frontières.

"Israkl ne remplacera pas la Syrie au Liban", a proclamé le quotidien égyptien Misr Al-Yom, exprimant une crainte partagée par le puissant Hezbollah chiite libanais et un allié de Damas, qui avait poussé l'armée israélienne à se retirer complètement du Liban sud en 2000.
Cependant, la victoire électorale chiite en Irak, voisin de la République islamique d'Iran, chiite, fait craindre l'émergence d'un nouveau pouvoir régional chiite face aux sunnites, qui détenaient jusqu'ici le monopole des pouvoirs au Proche-Orient.

L'Irak renaît de ses cendres

Alors que les violences et attaques déchiraient quotidiennement le pays, des élections nationales ont été organisées le 30 janvier 2005.

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