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Ballon d'Or 1995 : George Weah, l'enfant des bidonvilles, toujours en lice

06 Novembre 2005 À 21:43

George Weah, ancienne star du football européen, en lice pour le second tour de la présidentielle libérienne face à l'économiste Ellen Johnson Sirleaf, a promis de redresser son pays déchiré par 14 ans de guerre civile. L'ancien «Ballon d'Or 1995», aujourd'hui âgé de 39 ans a, pendant près de 20 ans (1983-2003) collectionné les titres individuels et collectifs pour devenir l'une des plus grandes vedettes africaines du football.

Prix fair-play pour avoir financé sa sélection nationale, ambassadeur de l'Unicef, le rayonnement de Weah footballeur dépasse de loin le cadre du ballon rond. S'il est aujourd'hui candidat à la présidentielle, Weah, qui a eu 13 frères et soeurs, affirme ne pas oublier ce qu'est «être pauvre au Liberia» : il a été élevé dans le bidonville de Clara Town à Monrovia par sa grand-mère après avoir été abandonné par ses parents. «La seule éducation qu'il a reçue était celle du football.

Sa seule salle de classe: un terrain poussiéreux près de chez lui. Mais rapidement, l'élève est devenu maître», clame un clip électoral qui fait son apologie. Doué, Weah commence sa carrière dès 15 ans chez les «Young Survivors» (Jeunes Survivants), un club bien nommé dans un pays où la violence est généralisée.

Il vit du commerce de la rue en vendant des bonbons puis, petit à petit, réussit à se hisser au niveau national. En 1987, commence sa carrière de globe-trotter au Cameroun au Tonnerre de Yaoundé, ensuite en France où il débarque en 1988.

A Monaco (1988-1992), puis au Paris SG (1992-1995), il séduit avant de s'envoler vers le Milan AC en 1995 où il devient l'attaquant vedette d'un des plus grands clubs d'Europe.Fin 1995, il est élu Ballon d'Or - pour la première fois attribué à un joueur non-européen - et désigné joueur de l'année par la FIFA.

Sportif consacré, Weah convainc aussi hors des terrains.Weah reconnaît toutefois aujourd'hui que ces années étaient difficiles.»Je rentrais de l'entraînement et quand j'allumais la télévision, il y avait des images de gens qui fuyaient le Liberia, qui mouraient et je me suis alors dit: Qu'est-ce que je peux faire pour mon pays?».

En 2000, Weah, quelque peu usé, est poussé vers la sortie du Milan AC et émigre vers l'Angleterre, à Chelsea puis Manchester City, avant de revenir en France, à Marseille, et de terminer sur un lucratif contrat dans les Emirats (2001-2003).

Désormais, le candidat Weah, investi par le Congrès pour le changement démocratique (CDC), souhaite rattraper le temps perdu et ambitionne de pacifier son pays, supprimer la corruption et installer la croissance, même si ses adversaires n'oublient pas de mettre l'accent sur son faible niveau d'études.

La campagne présidentielle fut un exercice difficile pour le novice Weah, mais il a su s'adapter et se transformer progressivement en tribun crédible.

Il a bâti une campagne populiste sur un message qui a surtout porté auprès de la jeunesse, laquelle ne tient aucun compte de son absence d'éducation secondaire et de son inexpérience politique, que ses adversaires ont souligné avec insistance avant le premier tour.

En réponse à ses détracteurs, il a pris l'habitude d'assimiler l'éducation aux qualités morales, mettant en relief son vécu de globe-trotteur et d'homme d'affaires basé à New York.
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