Spécial Elections 2007

Bendaoud Ghiadi, le bombardier

18 Septembre 2005 À 14:36

Ceux qui ont connu Ghiadi, ce feu follet de la prestigieuse équipe de la Renaissance de Settat, ont gardé de ce joueur deux qualités : la vitesse et la puissance. Des qualités qui lui ont conféré le statut de véritable vedette au sein d'une formation constellée, pourtant, d'étoiles à l'image de feu Slimani, Alaoui, Maati, Befoul, Gabari pour ne citer que ceux-là.

Né le 1/1/1944, Ghiadi a maintenant 60 ans ! Si le poids des années lui a retiré vitesse et force de frappe, il n'est pas arrivé à lui enlever cette spontanéité qui l'a toujours marqué, cette simplicité qui a toujours distingué ce joueur d'exception.

Sa fabuleuse carrière a débuté à l'âge de 16-17 ans ! Sa force de frappe, ses qualités physiques comme celles de ses coéquipiers ont ébahi tous ceux qui ont connu « Nhaïda » (surnom donné affectueusement à la Renaissance Sportive de Settat par ses nombreux supporters) à ses débuts.

Parce qu'il fut un joueur unique, ses qualités intrinsèques lui ont permis de « sauter » des classes. Il débuta dans la catégorie des cadets. Impressionnant ses moniteurs, ces derniers, à l'unanimité, l'envoyèrent dans la catégorie des juniors…trois mois après son inscription chez les cadets.

Au terrain Sidi Abdelkrim à Settat, (fin des années 50, début des années 60) il fit montre de son talent, en deuxième division, aux côtés de noms prestigieux que le football national a connus. Des noms qui allaient briller de mille feux, non seulement en championnat national mais au sein de l'équipe nationale.
Ghiadi se souviendra toujours de ses équipiers d'acier. Lorsqu'il évoque leurs noms, ceux qui sont encore en vie ou ceux qui nous ont quittés, une note de tristesse enroue la voix et une larme passe dans les yeux d'un homme qui a gardé un physique de 20 ans !

Les efforts de la RSS allaient être couronnés de succès en 1965 avec la consécration tant attendue, l'accession avec des hommes de la trempe de Mokhtar Bourdâa, un président inoubliable et un des cinq frères qui ont défendu avec panache les couleurs du club fanion de Settat lors des années 40 en l'occurrence, Ahmed, Amre, Ali.

Ces hommes ont laissé des souvenirs impérissables au sein du football settati comme ceux laissés également par les Alj, Abderrazak notamment, passionnés de Nahda!!

Employé au départ de l'ONCF, le travail de nuit (période de 5 ans où il souffrit le martyre) ne lui laissa pas beaucoup de temps pour exercer son sport favori. C'est un autre Settati, haut cadre de l'administration des PTT, Abderrahmane Ghazali qui allait lui trouver un poste au sein du ministère de l'Agriculture appelé alors CT1004 Paysannat comme aide-comptable ; poste au sein duquel il monte en grade pour terminer comptable ! Son capital-but n'est pas à négliger.
Avec une pointe de vitesse surprenante, il a fait souffrir tous les défenseurs qui avaient la lourde tâche de le surveiller.

Que ce soit en première ou en deuxième division ! Il a marqué plus de …50 buts en division inférieure et lorsqu'il accéda en première division, son talent de buteur invétéré ne le quitta pas. Il devint co-premier buteur avec un autre chasseur de but du Mouloudia d'Oujda, Azzaoui ! «J'ai terminé en tête des buteurs en 67-68 avec 18 buts mais on m'annonça qu'il y a également un autre buteur qui a marqué des buts, celui de la prestigieuse formation du Mouloudia d'Oujda ! » La génération de joueurs talentueux qui l'avaient accompagné, Ghiadi se les rappelle toujours.

Il y avait les gardiens Gabari et feu Brahim Bousaroual puis Jabrane, Benjdia, Nitane, Bedda, Mouslim, feu Silmani, Alaoui, Maati,Belfoul, Fakiri, Kandil, Driss et Brahim Aïn El Hayat, feu Hilmi, Doukkali, Tahar, feu Bouchaïb Set, feu Bensghir… Ceux qui l'ont toujours accompagné sont Slimani, Alaoui, Maati (la Triplette, quoique Slimani soit un super défenseur), Belfoul, Fakiri, Amre et Zaïm Boudrâa, Kandil, Fakiri, Mouslim, Abouali, Bedda, Gabari. Ghiadi côtoya des entraîneurs de renom à la tête desquels figure l'inoubliable Abdellah Settati, fervent parrain des jeunes talents : « Il reste pour moi le meilleur ! », reconnaît l'ex-ailier droit international. Il y avait aussi, Haj Larbi Benmbarek, « la Perle noire », avec lequel la RSS remporta son seul titre de champion du Maroc en 68-69, Moulay Ali, Lombardo l'Italien, Hassan Akesbi, Markovic, Labsir, et enfin notre confrère et néanmoins coach, Ahmed Sabri.

Bendaoud Ghiadi porta le maillot du onze national, celui de la sélection de la Police (aux côtés de Bedda, Slimani, Alaoui, Maati, My Driss des FAR) : «Nous avons remporté la rencontre contre la sélection algérienne emmenée alors par un joueur d'un rare talent, Lalmas, dans les prolongations. Le match fut arbitré par l'ex-arbitre international, Abdelkrim Ziani» se souvient-il ! En tous les cas, la RSS occupe une grande place dans le cœur de Ghiadi qui termina cette entrevue avec nous par cette célèbre phrase des trois mousquetaires « Tous pour Un et Un pour Tous ! ». Lui, il dit «Tous pour Settat et Settat pour tous ! »

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