Spécial Marche verte

Changer d'école, ce n'est pas si facile

14 Septembre 2005 À 15:00

A chaque rentrée scolaire, les parents sont souvent confrontés à plusieurs problèmes inhérents à l'école dont celui du transfert des élèves d'un établissement scolaire à un autre, suite au changement d'adresse. Si certains d'entre eux sont transférés sans grandes difficultés, d'autres éprouvent un énorme stress en cherchant à se faire inscrire dans une école ou lycée proche du lieu de leur résidence. Pour s'inscrire, ils doivent appartenir à la même zone géographique que l'école.

Hassan, père de deux écoliers témoigne : «Pour faire inscrire mes enfants dans cette école proche de chez moi, le directeur m'a demandé de fournir des tas de papiers. Et puis, pour avoir les livrets scolaires, il a fallu attendre plusieurs mois». Le livret ou dossier scolaire ne suit pas toujours l'écolier à l'établissement scolaire dans lequel il se fait réinscrire.

Au moment de l'inscription, le transfert de ce dossier scolaire ne se fait pas automatiquement quand un élève passe d'une école à une autre.
Halima, mère d'un enfant, habitait Kénitra avant de déménager à Mohammedia. Après avoir inscrit son fils dans une école de cette ville, elle a dû attendre une année avant qu'elle aille, elle-même, chercher le dossier scolaire. Elle se rappelle du calvaire : «Le directeur de l'école de Kénitra m'avait dit que le dossier scolaire de mon fils a été envoyé à la délégation de cette ville. Quand j'étais allée voir le délégué, celui-ci m'a promis que ce dossier serait à la délégation de Mohammedia, la semaine prochaine». Constat : «une année passée, le dossier scolaire n'est toujours pas arrivé à l'école.

L'institutrice inscrivait toutes les notes et les remarques concernant mon fils dans la fiche d'un autre élève. A la fin, j'étais obligée d'aller chercher le dossier scolaire qui se trouvait encore à l'école et non pas à la délégation de Kénitra». Le directeur de cet établissement scolaire lui a directement remis le dossier, sans qu'il passe par aucune délégation de l'éducation nationale.

Salma, qui a voulu inscrire son fils et sa fille dans une école autre que celle où ils étaient auparavant, est passée par la même épreuve. Elle précise : «Je viens d'acheter une maison dans un quartier situé dans le territoire de la préfecture de Hay Hassani. Auparavant, j'habitais à la préfecture de Aïn Sbaâ. Pour faire inscrire mes enfants à l'école la plus proche de mon domicile, j'ai été contrainte de passer par l'académie de la région et la direction de l'école.

C'est très stressant». «Et l'on n'arrête pas de nous dire que les pouvoirs publics optent pour une école publique de qualité, gratuite dans tout cycle et niveau, de l'élémentaire au supérieur, qui assure l'égalité des chances entre tous, égalité effective entre les sexes, et respecte la diversité culturelle et linguistique. Une école qui prend également en considération les personnes ayant des besoins spéciaux», enchaîne Abderrahim, père d'une écolière. A noter que l'Etat marocain consacre 28,4% de son budget au secteur de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur. Cet effort représente 6,6% du PIB. La part de l'éducation atteint près du tiers du budget de fonctionnement de l'Etat et 8,6% du budget d'investissement.


Inutile de rappeler que l'éloignement des bâtiments scolaires constitue, et de loin, la première cause de non scolarisation imputable à l'école (lorsque l'école primaire n'existe pas à proximité), ou de déscolarisation précoce (lorsque le changement de niveau implique un changement d'établissement auquel l'accès va demander un bien plus long trajet). Aujourd'hui, il est surtout question de remédier aux défaillances et dysfonctionnement et la gestion optimale du système éducatif. A cette fin, les priorités de maîtrise des défis d'avenir doivent être centrées sur la construction d'une capacité de gestion efficace, l'amélioration de la qualité de l'enseignement et la réduction de l'échec scolaire, ainsi que sur l'élargissement des capacités d'accueil.


Il est donc indispensable de repenser l'action du ministère de tutelle dans le sens de l'amélioration de la qualité des prestations de services offerts aux élèves.

Le système éducatif en évolution Plus de classes, plus d'élèves et des progrès en vue

L'analyse de la situation du système éducatif à l'issue des quatre années écoulées de la décennie nationale d'éducation et de formation (2000-2009) permet de relever la nature des progrès réalisés, les réformes institutionnelles introduites, les difficultés rencontrées, les faiblesses et les limites à la réalisation satisfaisante des politiques et programmes éducatifs devant découler des stipulations de la Charte Nationale d'Education et de Formation

Le préscolaire
L'enseignement préscolaire est dispensé par une multitude d'établissements et d'acteurs. Il comprend, outre les établissements modernes autorisés, le Msid, le Kouttab et autres institutions. Cet ordre d'enseignement, ouvert principalement aux enfants âgés de 4 à 5 ans, a marqué une régression. En effet, les effectifs inscrits dans les établissements autorisés et recensés par le MENJ sont passés entre 1999-2000 et 2003-2004 respectivement de 817.054 à 684.783 élèves. Ainsi, on note une décroissance annuelle moyenne de l'ordre de 5% par an au niveau national, contre 8,7 % en milieu rural et 1,7 % en milieu urbain.

Le primaire
Entre 1999-2000 et 2003-2004, l'enseignement primaire public a connu une augmentation de 8.385 salles de classe additionnelles dont 85 %, en faveur du milieu rural. Autrement dit, la capacité d'accueil en nombre de salles de classe a augmenté de près de 2096 salles en moyenne annuelle. Globalement les cantines scolaires y sont passées de 11.183 en 1999-2000 à 15.350cantines en 2003-2004 dont, pour cette année, 94,4 % se localisent en 31.390 cantines ont donc été créées par an en moyenne. Les effectifs scolarisés dans l'enseignement primaire public et privé ont atteint au niveau national 4.070.177 élèves en 2003-2004 contre 3.669.605 en 1999-2000, soit un accroissement annuel moyen de 2,62%. Au cours de cette période, l'accroissement des effectifs scolarisés était plus fort en milieu rural lieu urbain puisqu'il s'est élevé respectivement à 3,9% et 1,4% en moyenne par an.

Concernant les enfants âgés de 6 à 11 ans scolarisés dans cet ordre d'enseignement, leur effectif total a connu une croissance annuelle moyenne de 2.3% au niveau national, en passant respectivement de 3.026.040 à 3.316.216 élèves. Ce ratio s'élève à 3,2% en milieu rural et à 1,6% en milieu urbain.
Le taux de scolarisation global de cette catégorie d'âge est passé de 79% en 1999-2000 à 92,2 % en 2003-2004 contre respectivement 69,5 % et 87,8% en milieu rural 90 % et 96,6 % en milieu urbain.

Quant au rapport moyen des filles dans l'ensemble des effectifs d'élèves scolarisés et âgés de 6 à 11 ans, il se situe, au cours de la période 2001 à 2004, à près de 47.3 % au niveau national, 48,9 % en milieu urbain et 45,5 % en milieu rural. Les effectifs d'élèves scolarisés dans le secteur de l'enseignement primaire privé sont passés de 171.679 élèves en 1999-2000 à 223.227 élèves en 2003-2004 soit un taux d'accroissement annuel moyen de l'ordre de 60.8%. Au cours de cette période, la part annuelle moyenne des élèves inscrits dans l'établissement de ce secteur par rapport aux effectifs globaux du primaire s'élève à 7.5%.

Le secondaire collégial

Au sens de la Charte Nationale d'Education et de Formation, l'enseignement secondaire collégial, d'une durée de trois années, est destiné aux jeunes issus de l'enseignement primaire et titulaires du certificat d'études primaires.
Globalement, l'enseignement secondaire collégial public et privé assure la scolarisation de 1.161.319 élèves en 2003-2004 contre 992.225 en 1999-2000, soit un taux d'accroissement annuel moyen de 4%. En milieu urbain, ce taux atteint 2,6% contre 11% en milieu rural. La part annuelle moyenne des élèves scolarisés dans le milieu rural avoisine, de 2000-2001 à 2003-2004, près de 18%.

Le taux de scolarisation des enfants âgés de 12 à 14 ans est passé au niveau national de 58% en 1999-2000 à 68,8% en 2003-2004, de 83,2% à 87,3% en milieu urbain et de 34,8% à 50% en milieu rural. La part moyenne des filles par rapport aux effectifs globaux de cette catégorie de scolarisés atteint entre 2001-2004, près de 44% au niveau national, 17,6% en milieu rural et 47,15% en milieu urbain.

L'enseignement secondaire collégial public est dispensé dans des collèges, les annexes de collèges et des lycées. En 2003-2004, la carte scolaire collégiale se compose de 1.155 collèges, 51 annexes de collèges et 183 lycées abritant un enseignement collégial dont respectivement 395 (34 %), 29 (57 %) et 55 (30 %) établissements se trouvent en milieu rural.

Le secondaire qualifiant
Dans ses structures actuelles, l'enseignement secondaire qualifiant au sens de la Charte Nationale d'Education et de Formation, dispense au cours d'un cycle de trois ans les études préparant aux baccalauréats en lettres, sciences expérimentales, sciences mathématiques et techniques.

Au niveau national, les effectifs des élèves dans l'enseignement secondaire qualifiant public et privé sont passés de 441.557 élèves en 1999-2000 à 603.321 en 2003-2004, soit un taux d'accroissement annuel moyen de l'ordre 6,35%.
Source : ministère de l'Education nationale
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