Fête du Trône 2006

Entretien avec Mme Yasmina Baddou, secrétaire d'Etat chargée de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées «Le Code de la famille nous met en position de leadership»

Mme Yasmina Baddou qui préside la délégation marocaine à la 49e session de la Commission sur les droits de la femme au siège de l'ONU à New York a fait une intervention remarquable mardi en plénière dans la grande salle de l'Assemblée générale. A cette sé

02 Mars 2005 À 16:50

Le Maroc, nous l'avons vu, est très sollicité à l'occasion de cette session de la commission sur la condition de la femme. Votre intervention a été saluée par Mme Nicole Ameline et les participants à la réunion des pays francophones. Quel est votre sentiment ?
C'est simple, je n'ai jamais été aussi fière d'être marocaine. Nous pouvons sentir de manière très concrète la place et l'aura du Maroc, grâce notamment à la réforme de la moudawana. Nous avons pris, en effet, le leadership parmi les pays arabes et musulmans. Comme vous avez pu le voir lors de la réunion de la francophonie, mon intervention a été applaudie.

C'est en fait le Maroc qui a été salué et la présidente de la séance, Mme Nicole Ameline qui m'a trouvé modeste, a même tenu à souligner que notre pays a réalisé des progrès dont nous pouvons être très fiers. Cela confirme l'image que reflète aujourd'hui le Maroc. C'est justement pour cela que nous avons tenu qu'il soit présent en force. Tous les départements ministériels, surtout ceux qui ont des points focaux sont représentés, ainsi que des ONG, car c'est aussi grâce à leur travail que ces progrès ont pu être réalisés et il ne faut pas oublier que les avancées futures dépendent de ce partenariat. D'autres ONG qui ont obtenu leurs accréditations par leurs propres moyens sont également présentes. Donc la délégation marocaine est assez importante et cela permet à notre pays de participer à une grande partie des travaux qui se déroulent en marge de la conférence.

Une délégation importante, une participation honorable du Maroc...Quel est l'objectif de cette mobilisation ?
L'objectif, c'est d'abord de dire que 10 ans après Beijing, le Maroc a tenu ses engagements internationaux. Nous voulons dire aussi que dans un pays arabe musulman, la religion n'était pas un frein à l'amélioration de la condition de la femme en montrant que le Code de la famille s'inspire de la charia et qu'on peut très bien concilier entre un statut avancé de la femme et les principes de notre religion. Il y a donc ce message à faire passer en plus de l'image du Maroc, que nous voulons mettre en avant.

Le Maroc se prépare à lever les réserves qu'il avait émises sur la CEDAW, la convention sur l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes. Pouvez-vous nous en parler ?
Je peux déjà vous dire que c'est en bonne voie. Il y a une commission aujourd'hui composée de tous les départements concernés et qui relève du Premier ministre qui doit statuer sur cette question. Auparavant, c'était le ministère des Droits de l'Homme qui avait compétence pour intervenir. Il faut savoir qu'il y a en plus de la CEDAW, une convention sur les droits de l'enfant sur laquelle la commission a déjà statué.

Le Maroc qui avait émis une réserve sur un article de cette convention va la lever et la remplacer par une déclaration.
Quant à la convention CEDAW, il y a des réserves qui sont levées ipso facto avec le nouveau Code de la famille. Celui ci abroge implicitement ces réserves. Considérons donc que c'est fait. Il reste toutefois un article sur la nationalité. Nous attendons de voir l'évolution de ce dossier, mais je pense que cela ne posera pas de problème.

Au programme également
• Une table ronde réunissant les hauts représentants des gouvernements, notamment des premières dames et les ministres de la Condition féminine, ainsi que les responsables chargés des questions d'égalité entre les sexes à l'ONU et dans les organisations non gouvernementales et celles de la société civile a eu lieu lundi en début d'après- midi. Il y était question de passer en revue les progrès accomplis par les pays participants. La liste des intervenants étant longue, les interventions ne devaient pas dépasser 5 minutes.

• Sept groupes interactifs de discussion proposent d'examiner de manière plus détaillée les questions liées aux politiques, notamment la prise en compte de l'égalité des sexes dans le domaine macroéconomique, les liens entre l'application du Programme d'action et de la Convention pour l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes ainsi que la façon dont les jeunes — femmes et hommes — perçoivent l'égalité des sexes à l'avenir. Les petites notes d'information accrochées ça et là se multipliaient au fur et à mesure. Difficile de suivre toutes les activités tellement elles sont nombreuses. On se rattrape à la pause déjeuner.

• Le restaurant de l'ONU fait office de salle de networking. La pause déjeuner est en effet idéale pour échanger des cartes visites et établir des contacts. On y croise des personnes de toutes les nationalités. Impressionnant, ce monde en miniature.

• Des centaines de documents sont exposés dans le hall du 1er étage. Des chiffres et des données, mais aussi des affiches, des prospectus et même des CD comme celui sur les femmes d'Iran. Tout est bon pour se faire connaître.
• L'ADFM a fait circuler une pétition pour le droit de vote des femmes saoudiennes.

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