Hachimi Youssef, l'ambition dans les gants
LE MATIN
30 Avril 2005
À 18:41
A l'image de tous les autres boxeurs nationaux, le jeune Hachimi Youssef est issu d'un quartier populaire de la ville de Casablanca. Plus exactement à Aïn Sebaâ où il passe la plupart du temps de longs moments à cogner dans un «putshing -ball» ou à s'entraîner durement sur un ring. Hicham n'aura pas besoin de nous révéler le secret d'un tel acharnement à brûler les étapes. Il a hâte de devenir le grand champion professionnel, celui qui veut être comme Rahilou.
Né en 1985, le jeune Hachimi Youssef est sur le point d'avoir ses vingt ans – Passionné par la boxe, son souhait était de porter des gants et de monter sur le ring.
Cette occasion, lui a été offerte à l'âge de 15 ans. Ayant goûté à la joie de boxer, rien n'arrêtera Hachimi, aujourd'hui favori pour remporter le titre de champion d'Afrique dans la catégorie des 54 kg.
Sa vraie carrière sportive a débuté en 1999 lorsqu'il était encore junior. Ses premières belles performances étaient les titres de champion du Maroc dans cette même catégorie, titres qu'il a remportés respectivement en 2001, 2002, 2003, et 2004.
Ayant évolué dans des poids légers, mouche, mi-mouche et coq, le jeune casablancais ne tarde pas à être choisi par le sélectionneur pour représenter le Maroc dans une compétition internationale.
A Rabat la saison passée, il décroche sa première médaille de bronze lors du Trophée Mohammed VI.
A partir de cette belle réalisation, les ambitions de cette star montante se feront de plus en plus grandes.
A Fès, il remporte la médaille d'argent, au championnat d'Afrique zone nord, une deuxième place sur le podium qui lui assure la qualification au championnat d'Afrique qui se déroule actuellement à Casablanca.
Encadré par Achik Abdelhak, le sociétaire du club Municipal d'Aïn Sebaa s'entraîne durement. Cinq jours sur sept, il est là dans la salle à soigner sa technique de combat, sa condition physique et son mental.
Lorsqu'il n'est pas à Aïn Sebaâ, il est pris en charge par son entraîneur national Hanafi qui peaufine sa préparation en vue des grands galas.
Ce jeune boxeur et à l'image de tous les autres a ses points forts et ses points faibles. Sur un ring, il doit son efficacité à la manière dont il joue.
C'est quelqu'un qui boxe à mi-distance, il préfère, préparer ses attaques à distance avant de déployer son arsenal de coups droits, de crochets.
Cette année, notre pugiliste totalise une trentaine de combats dont trois à l'échelon international. Cela lui serait- il suffisant pour réaliser son premier rêve celui de remporter son premier titre africain dans la catégorie des 54 kilos ?
Aussi faut-il retenir que Youssef aura pour obstacle le redoutable algérien Bouziane Malik, champion en titre, un boxeur qu'il a déjà rencontré.
Pour le Marocain, le moment est très propice pour passer à l'avant plan des boxeurs du continent dans cette catégorie. La victoire tant escomptée «est réalisable» me confia Youssef pendant qu'on assistait ensemble au combat de l'Algérien face au Malgache Jean Richard.
Lui demandant pour quelle raison la boxe marocaine ne parvient pas à se montrer dominante sur l'échiquier continental, notre boxeur n'a pas tardé à nous répondre : «Les moyens et le manque de compétition à un très haut niveau, sont deux facteurs qui nous empêchent de rivaliser avec les plus grands boxeurs du monde». De l'avis de ses entraîneurs ce jeune boxeur ne cesse de s'améliorer.
Le moment est-il arrivé pour que le Marocain réussisse son premier «grand coup» ?
Si c'est le cas, il aura à penser le plus sérieusement du monde à remporter une médaille d'or aux Jeux Olympiques, constituant son rêve le plus cher.