Hommage à une figure emblématique du cinéma et du théâtre au Maroc : Hammadi Ammor, une vie au service d'une passion
On ne présente plus Hammadi Ammor. Ce comédien qui a investi la scène artistique depuis de très nombreuses années et qui a su, incarner, des rôles aussi différents que complets, est l'une des figures les plus emblématiques de notre paysage audiovisuel. L'
10 Mars 2005
À 16:03
Des artistes ont assisté à cette manifestation et notamment le compositeur et interprète Haj Younès, l'actrice Fatima Kheir, l'humoriste Mohammed Azzam, le réalisateur Hakim Nouri et l'acteur Abdelkader Moutaa. Tout au long de deux heures, émotions, rires, discours à vocation éducative, ont rythmé ce vibrant hommage. Un hommage marqué aussi par un scoop: le réalisateur Hakim Nouri prépare le deuxième opus de «Fiha El Malha ou soukar ou mabghatch tmoute». Prenant la parole, Thami Ghorfi, président de l'ESCA, a exprimé son respect envers le comédien et insisté sur les vraies valeurs qui permettent aux hommes et aux femmes d'exister, et notamment la culture.
L'animateur, un étudiant de l'ESCA, est ensuite revenu sur la carrière de Hammadi Ammor. La biographie fut ainsi, agréablement, ponctuée par des anecdotes, des blagues et des confidences de l'acteur. Hammadi Ammor a ainsi déclaré : « A une époque, j'ai déserté le théâtre pour le commerce car, comme vous le savez, dans notre pays, on arrive difficilement à vivre que de cala. Mais, très vite, je suis revenu à ma passion car c'est elle qui m'enrichit véritablement.»
Des témoignages filmés ont été, par la suite, diffusés. Abdelrahim Bargache a salué «cet homme modeste qui malgré le succès a su garder sa simplicité. Un acteur qui mérite largement l'hommage qui lui est rendu en ce 8 mars». Des déclarations de personnes moins célèbres ont aussi été projetées. Un anonyme a exprimé son admiration pour cet «acteur qui ne revêt aucune dimension socio économique, qui s'adresse à tout le monde mais qui malheureusement ne suscite pas tout l'intérêt qu'il devrait.»
Un avis partagé par l'actrice Fatima Kheir, qui a fait ses débuts aux côtés de Hammadi Ammor : «Je remercie les étudiants de l'ESCA d'avoir osé organiser cette cérémonie, de faire ce que les médias auraient dû faire il y a longtemps…». L'actrice a salué celui qui «avait pris un risque en me choisissant à une époque où je n'étais ni connue ni reconnue».
Le réalisateur Hakim Nouri a rendu hommage à l'acteur avec un grand A : «Hammadi Ammor n'est pas seulement un acteur de comédie. Il sait aussi incarner d'autres personnages, plus graves. C'est un grand acteur avec un large éventail d'interprétation».
L'acteur Abdelkader Moutaa a, quant à lui, couvert son maître, son modèle, d'éloges «il m'a tout appris, à voir avec mes oreilles et non avec mes yeux» évoquant les talents de diction de Hammadi Ammor ; avant d'ajouter «c'est un bonheur de jouer avec lui, je me sentais en sécurité. Même quand il ne dit mot, il travaille, transmet une énergie.» Le compositeur et interprète Haj Younès a ensuite exprimé tout son enthousiasme et son respect envers l'acteur marocain, « à ses côtés je suis aux anges», tel un enfant innocent. Le musicien s'est ensuite adressé directement à Hammadi Ammor : «tu es trop modeste, tu ne te rends pas compte de ta valeur.»
La cérémonie est allée crescendo en émotion. Hammadi Ammor a adressé un message de courage et de persévérance aux étudiants : « Aujourd'hui, vous représentez l'avenir, vous devez être forts. C'est quand vous allez sortir que tout va commencer.
Il ne suffit pas d'être dans l'école la plus prestigieuse du Maroc pour réussir, il faut travailler, avoir de l'audace et de l'ambition». Hammadi Ammor a encouragé les étudiants à devenir «une génération création». L'acteur, sous le coup de l'émotion, a ensuite reçu le diplôme honorifique de l'ESCA et un superbe portrait de lui-même. L'hommage s'est clôt comme il avait commencé…en musique : Les Dakka Marrakchia du début de la cérémonie ont laissé la place au son envoûtant et harmonieux du luth de Haj Younès.