Il y a 5 000 ans Imazighen
Le nom des Libyens se trouve inscrit dans les documents les plus anciens de l'histoire égyptienne, vers 3.000 avant J.C, peut-être même avant cette date et les Libyens, c'est-à-dire Imazighen d'aujourd'hui possèdent une histoire vieille de plus de cinq mille ans.
Téhénou, Lybiens, Imazighen
Le pays des Libyens s'appelait chez les Égyptiens Tehenou. Cette désignation est un peu arbitraire, car nous n'en connaissons que les consonnes T-h-n-w parce que les Égyptiens n'écrivaient pas les voyelles (comme les Touareg aujourd'hui). Un seul "Libyen" a dû s'appeler à peu près Teheni et plusieurs d'entre eux Teheniou (en égyptien : T-h-n-y-w).
Nous employons le nom Libyens pour désigner tous les Berbères ou Imazighen de l'Antiquité qui se trouvaient à proximité de l'Egypte. Il y avait aussi une tribu particulière les Libou dont l'appellation avait été généralisée par les Grecs de la Cyrénaïque de sorte que nous parlons aujourd'hui des Libyens en général sans distinction de tribu.
Il serait plus correct d'appeler les Berbères par leur nom, à savoir Amazigh au singulier et Imazighen au pluriel, c'est-à-dire les "hommes libres" ou les "nobles", car le nom de Barbari s'appliquait dans l'Antiquité aux peuples qui ne parlaient ni le grec, ni le latin. Aussi des peuples qui possédaient une haute civilisation, comme les Égyptiens, les Babyloniens ou les Perses étaient des Barbari aux yeux des Romains.
Voici quatre documents :
La palette du roi Scorpion
Le premier document mentionnant la Libye est un fragment d'une palette en schiste du roi « Scorpion », un des prédécesseurs du roi Menés qui régnait peu avant 3.000 avant J.C.
la surface est divisée en quatre bandes horizontales dont la première est remplie d'une rangée de bœufs, la deuxième d'une rangée d'ânes et la troisième d'une rangée d'ovins. La quatrième bande est remplie d'une rangée d'arbres et d'un groupe hiéroglyphique composé du signe signifiant « terre étrangère » dans lequel on a planté un bâton courbé, arme des Libyens. Le tout se lit Tehenou « terre des Libyens ». C'est le document le plus ancien connu à ce jour en écriture égyptienne. Le nom du roi que l'on peut traduire nr, "poisson" et mr, "ciseau" est écrit dans un serekh, ancêtre du cartouche.
Le tout représente d'après Georg MOLLER le butin ramené par le roi « Scorpion » d'une expédition victorieuse contre le pays de Tehenou où il y avait des bœufs, des ânes, des ovins et des arbres. Le cylindre d'ivoire d'Hiéraconpolis
Le petit cylindre d'ivoire porte le nom du roi Narmer, connu par sa fameuse palette en schiste conservée au Musée du Caire. Notre document provenant d'Hiéraconpolis, l'ancien Nekhen, 85 km au sud de Louxor, comporte trois rangées de prisonniers barbus que le roi terrasse. Le groupe du milieu, un curieux mélange d'écriture symbolique et hiéroglyphique se lit parfaitement « Le dieu Horus est vivant.
Le roi Narmer, protégé par la déesse « Vautour » de la ville d'Elkab a conquis le pays de Tehenou et abat les prisonniers. »
La palette du roi Narmer
Cette palette votive en schite noire est conservée au Musée du Caire, finement travaillée, elle possède une hauteur de 64 cm. Deux lignes horizontrales divisent la surface du verso en trois parties inégales.
Tout en haut nous voyons deux têtes de la déesse Hathor à cornes et oreilles de vache, déesse du ciel. Au milieu se dresse un dessin schématique du palais royal dans lequel s'inscrit le nom du roi. Un "silure" se lit nar et un "ciseau" se dit mer, ce qui donne Narmer.
La partie du milieu montre le roi, debout, portant la couronne de la Haute-Egypte, terrassant un ennemi à l'aide d'une massue, c'est une boule en pierre trouée à travers laquelle on a passé un bâton. Son vêtement assez court, maintenu par une seule bretelle et une ceinture à frangues de laquelle pend une queue d'animal, laisse une grande partie de son corps nu. Derrière lui, un serviteur porte ses sandales.
Devant le roi, le dieu Horus sous la forme d'un faucon lui amène de prisonniers du pays du papyrus, c'est-à-dire du Delta. Tout en bas nous voyons deux ennemis s'enfuyant, désignés par deux hiéroglyphes difficiles à interpréter.
Le recto de la palette est divisé en quatre bandes. On voit tout en haut les têtes de la déesse Hathor avec le palais du roi. En dessous se trouve le roi qui porte la couronne rouge de la Basse Egypte, entre deux serviteurs, précédé de quatre hommes portant des symboles posés sur de longues tiges, devant 10 ennemis exécutés dont la tête coupée est placée entre leurs jambes.
Au milieu, deux panthères dont les cous exagérément longs s'entrelacent pour former au milieu un creux rond où l'on pilait le fard. Tout en bas, un taureau, probablement le roi, détruit une forteresse ennemie à coups de cornes. Cette palette nous permet de préciser l'importance du roi. Le travail est d'une extrême finesse, étonnant pour l'époque. Le motif des longs cous entrelacés est d'origine mésopotamienne.
Les Libyens du pays de Tehenou du temple du roi Sahourê
Le document suivant est beaucoup plus récent. Il date du règne du roi Sahourê, deuxième roi de la cinquième dynastie (2442-2430 avant J.C). Une copie du relief se trouve dans le temple funéraire d'un autre roi, de Phiops II, de la sixième dynastie (2221-2157 avant J.-C).
Il s'agit d'un relief exécuté avec soin dans la meilleure tradition de l'art égyptien. Il comprend huit bandes superposées. En haut, la déesse Seshat, maîtresse de l'écriture, note le nombre des prisonniers et du bétail que le roi avait ramenés du pays de Tehenou.
Les restes d'une scène de la première bande ont dû montrer le roi terrassant le chef libyen, scène traditionnelle. Ses proches s'adressent à Sahourê (non visible) et implorent sa clémence. Les bandes suivantes nous montrent le bétail capturé : plus de 123 400 bœufs, 223 400 ânes, 32 413 caprins et 243 688 ovins.
Autres tribus Libyennes
A côté des Libyens de Tehenou que nous connaissons à travers des représentations égyptiennes, il y avait aussi les Temehou, avec lesquels il ne faut pas les confondre. La première représentation que nous possédions de cette tribu provient du tombeau du roi Sethos Ier dans la Vallée des Rois (1303-1290 avant J.-C.) : ils étaient blonds, avaient les yeux bleus et le teint clair, ils portaient un long manteau, ouvert sur le devant, et des plumes d'autruche dans les cheveux.
Par la suite les noms des tribus se multiplient. A l'époque Ramesside nous rencontrons les Libou ou Libyens, les Meshwesh ou Mâ, les Qeheq mentionnés sous Ramses II et Ramses III ainsi que les Isebeten. Ce dernier nom correspond à celui des Isebeten, tribu ancienne du Hoggar qui ignorait l'usage des métaux et vivait encore à l'âge de pierre quand les ancêtres des Touareg actuels pénétrèrent dans le pays. Une fraction des Isebeten s'est jointe aux Dag Ghali, tribu targui qui possède encore des droits de chasse au Hoggar. Les anciens Isebeten étaient également chasseurs.
Ensuite il y avait les Baqal, les Qeyqesh, les Mehesoun, peut-être les Massules des Romains, et les Païat des textes coptes. Hérodote (vers 450 avant J.-C.) nous donne toute une liste de tribus libyennes vivant à l'ouest de l'Egypte.
Ascension des Lybiens dans l'Egypte antique
Les Libyens entrent dans l'histoire d'Egypte comme ennemis, comme envahisseurs. Ceci n'est peut-être pas exact en ce qui concerne la province du Fayoum qui semble avoir été toujours libyenne avant d'être intégrée au royaume d'Egypte sous Sésostris II (vers 1897-1878 avant J.C).
Frapper le pays de Tehenou était un acte dont plusieurs rois se glorifiaient. En effet, les Libyens des petites oasis ne pouvaient pas se mesurer avec les Égyptiens, de loin supérieurs en nombre. Si Sahourê ramène un riche butin du pays de Tehenou, il s'agit certainement du Fayoum, oasis dans laquelle se trouvait un lac, aujourd'hui Birkat Qâroun, qui s'appelait encore à la 12e dynastie shet Temeh « lac des Libyens » (HOLSCHER 1937 : p. 49). Si les Libyens étaient souvent vaincus au cours de leurs premiers contacts avec les Égyptiens, leur courage a dû impressionner ces derniers, car on les trouve à partir du Nouvel Empire comme soldats dans l'armée égyptienne et même comme officiers.
Mes en Mâ « Maître des Meshwesh » était le titre d'un officier de haut rang.
Par la suite les Libyens accèdent même à la royauté. Deux des 30 dynasties étaient d'origine libyenne, la 22e et la 23e (946-720 avant J.-C.) et leurs rois s'appelaient de préférence Sheshenq, Osorkon et Takeloth (comp. le nom de T-k-l-th dans une inscription numidique).
Au vu les documents examinés, nous constatons que l'histoire des Imazighen ou Berbères commence au seuil même de l'histoire égyptienne, vers 3 000 avant J.C, et non tardivement avec les Grecs ou les Romains et encore moins avec les Arabes.
Il s'agit, dans ces documents, toujours du pays de Tehenou, la Libye dans le sens des historiens grecs, c'est-à-dire des pays situés à l'ouest de l'Egypte. Les habitants s'appelaient en égyptien Teheniou ou hatiou-â n Tehenou, « princes de Libye ». Cette dernière dénomination rappelle le nom propre de la nation, Imazighen qui signifie également les hommes libres ou les nobles.
Algérie:Gouvernement-Aârouch : l'accord
Mise en place d'un mécanisme conjoint chargé du suivi et de la mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur par l'Etat dans le cadre de la Constitution et des lois de la République algérienne démocratique et populaire,un accord entre le Chef du gouvernement, M. Ahmed Ouyahia et les délégués du mouvement citoyen des Aârouch a été signé, , au Palais du gouvernement, à l'issue de deux jours de dialogue.
Nous publions ci-dessous le texte intégral du communiqué qui a été remis à la presse :
"Le Chef du gouvernement et les représentants du Mouvement citoyen des Aârch se sont réunis les 14 et 15 janvier 2005, dans le cadre de la reprise du dialogue pour la mise en œuvre de la plate-forme d'El Kseur.
A cette occasion, les représentants du Mouvement citoyen des Aârch, partie prenante dans la mise en œuvre de la plate-forme d'El Kseur, comme stipulé dans le document de son explication de Larbaâ Nath Irathen, réaffirment leur disponibilité à concrétiser leurs revendications contenues dans la plate-forme d'El Kseur, et ce, conformément au document de sa mise en œuvre adopté à Tizi Ouzou, et ont tenu à rappeler leur souhait de voir ce dialogue constructif et responsable aboutir.
De son côté, le Chef du gouvernement a tenu à rappeler que l'Etat a clairement exprimé à maintes reprises sa volonté et son engagement à mettre en œuvre la plate-forme d'El Kseur, comme il l'a proclamé dès la déclaration du Conseil des ministres du 24 août 2003 et l'a réitéré à maintes reprises.
Au demeurant, cette même volonté a été réaffirmée par Monsieur le Président de la République personnellement, notamment dans le cadre de son programme que le peuple algérien a démocratiquement approuvé par une très large majorité le 8 avril 2004. Le gouvernement s'y est à son tour engagé de nouveau à travers le programme qu'il a présenté au Parlement et qu'il avait accompagné d'un appel renouvelé au Mouvement citoyen pour aborder, ensemble, la mise en œuvre de la plate-forme d'El Kseur.
Le Chef du gouvernement a également rappelé que cette mise en œuvre a été entamée à travers les décisions arrêtées à l'occasion du dialogue au sujet des six incidences, décisions qui ont connu un important début d'application et qui sont confirmées. Animés de la même volonté et soucieux de ne pas retarder encore plus la mise en œuvre de la plate-forme d'El Kseur, le Chef du gouvernement et le Mouvement citoyen des Aârch ont décidé d'un commun accord de mettre en place un mécanisme conjoint qui sera chargé du suivi et de la mise en œuvre de la plate-forme d'El Kseur par l'Etat, dans le cadre de la Constitution et des lois de la République Algérienne Démocratique et Populaire.
Fait à Alger, le 15 janvier 2005
Le Chef du gouvernement Ahmed Ouyahia
Pour le Mouvement citoyen des Aârch Abrika Bélaïd, porte-parole et chef de la délégation