Irak : 20 morts dans l'attentat de Bassora
L'Irak a connu un mois d'octobre sanglant, qui a coincidé avec le mois de Ramadan, tant pour les militaires américains que pour les civils et les forces de l'ordre irakiens, dont les derniers sont tombés lundi dans un attentat à Bassora, dans le sud du pays.
L'explosion d'une voiture piégée a semé la mort dans un marché très fréquenté de Bassora, tuant 20 personnes et blessant 45. L'attentat s'est produit rue Al-Jazaër devant un centre commercial où de nombreux habitants faisaient les derniers achats pour le Fitr, fête marquant la fin du Ramadan. Il s'agit du deuxième attentat anti-chiite en trois jours. Samedi, 27 civils ont été tués, 14 portés disparus et 45 blessés dans l'explosion d'une camionnette, sur la place du village de Houayder, au nord de Bagdad.
Au total, 407 Irakiens ont été tués en octobre, dont plus des deux-tiers (299) sont des civils, selon des statistiques officielles. Ce chiffre est toutefois en diminution par rapport à septembre avec 700 Irakiens tués.
Lundi a été une journée meurtrière pour l'armée américaine qui a annoncé la mort de sept de ses soldats, tous dans des attentats à le bombe artisanale. Au total, 2.021 GI's et civils américains assimilés militaires sont morts dans le cadre des opérations de l'armée américaine en Irak depuis l'invasion du pays en mars 2003, selon un décompte de l'AFP. Octobre a été le quatrième mois le plus sanglant pour les soldats américains en Irak, avec 93 tués, selon un bilan établi d'après des données du Pentagone.
Le porte-parole du Pentagone, Lawrence DiRita, a déclaré que le nombre élevé de morts reflétait la puissance et le perfectionnement croissants des attentats à la bombe commis par les insurgés.
Les six soldats qui ont péri lundi, quatre dans la localité de Youssoufiyah, à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de Bagdad, et deux au nord de la capitale, ont été tués par des explosions d'engins piégés.
Des experts militaires ont souligné que les rebelles utilisaient désormais des charges creuses, qui permettent de percer le blindage des véhicules, grâce à la forte température dégagée et à la vitesse du projectile propulsé. Les rebelles n'hésitent plus à envoyer des enfants à la mort.
L'un d'eux, âgé d'une dizaine d'années, s'est fait exploser mardi dans le nord de l'Irak contre le convoi d'un chef de la police, le blessant ainsi que son chauffeur, selon une source policière.
L'attentat a été mené à Kirkouk (250 km au nord de Bagdad) contre le général Khattab Abdallah Areb par un enfant portant une ceinture explosive.
L'enfant s'est approché en courant du convoi et s'est fait exploser contre le véhicule, alors que celui-ci arrivait au poste de police. Depuis le début de la matinée, trois Irakiens ont été tués et 16 blessés dont 13 membres des forces des sécurité dans des attaques.
L'attaque la plus meurtrière a eu lieu à 30 km au sud de Bagdad, quand un engin piégé a explosé au passage d'une patrouille de la police à Madaëen, tuant trois personnes dont un policier et blessant trois, dont un membre des forces de sécurité. A l'approche de la fête du Fitr, 500 Irakiens détenus à la prison d'Abou Ghraib, à l'ouest de Bagdad, ont été libérés, selon l'armée américaine et les autorités irakiennes.
Par ailleurs, l'armée américaine a annoncé mardi avoir commencé à payer des entrepreneurs irakiens par chèques libellés en dinars au lieu de dollars versés en espèces, afin de renforcer l'économie et les finances de l'Irak et de limiter la quantité d'argent utilisée par les rebelles.