Journée mondiale du livre et des droits d'auteur : Lire... un plaisir qui se célèbre !
En ce 23 avril, le livre est à l'honneur, un peu partout dans le monde. Cette fête de la lecture, de l'industrie éditoriale et de la protection de la propriété intellectuelle, célébrée depuis dix ans déjà, est un hommage à cette œuvre de l'esprit et de la
LE MATIN
22 Avril 2005
À 15:29
La valeur éducative du livre, sa place en tant que courroie de transmission des savoirs entre les générations se trouvent, ainsi, particulièrement renforcées.
La cause du livre et des droits d'auteurs, ardemment défendue par l'UNESCO, ne pouvait que trouver de fervents adeptes, à travers la planète. Cette mobilisation, en faveur du livre, a eu pour heureux corollaire d'inciter les jeunes à renouer avec les plaisirs de la lecture. «La Journée leur a permis de découvrir, de valoriser et d'approfondir une multitude d'aspects inhérents au monde de l'édition : le livre comme vecteur de valeurs et de savoirs, et comme dépositaire de patrimoine immatériel ; le livre comme fenêtre sur la diversité des cultures et outil de dialogue ; le livre comme source de richesse matérielle et œuvre de créateurs protégés par le droit d'auteur. Tous ces aspects ont fait l'objet de très nombreuses initiatives de sensibilisation et de promotion, qui ont eu un impact réel. Il n'en faut pas moins poursuivre les efforts sans relâche», relève le directeur général de l'UNESCO, Koïchiro Matsuura, dans un message adressé en cette occasion.
Le choix de la date du 23 avril par l'UNESCO n'est pas fortuit. Il coïncide, en effet, avec la disparition de Cervantès et de Shakespeare.
En ce troisième millénaire et en dépit de la prédominance de l'audiovisuel, le livre continue à être considéré comme un instrument privilégié des identités culturelles. Sa libre circulation contribue à l'enrichissement des savoirs et à la sauvegarde du patrimoine de l'humanité.
Conscient qu'une journée n'est jamais suffisante pour changer les habitudes, l'UNESCO a lancé depuis cinq ans, une autre initiative: la Capitale mondiale du livre. Celle-ci a pour objectif de capitaliser l'élan provoqué par la célébration de cette journée et d'en faire une activité pérenne. Cette année, c'est à Montréal qu'échoit l'honneur de contribuer au rayonnement géographique et culturel du livre à travers la planète.
Au Maroc, où le ministère de la Culture, avait donné un coup de fouet à l'édition et à la promotion de la lecture, par le biais des crédits alloués à l'édition et une politique de soutien au livre, il n'en demeure pas moins que cette année, rien n'a été prévu pour célébrer cette journée. Coïncidant avec les fêtes de l'Aïd Al Mawlid, la journée du livre est passée presque sous silence. Célébrée en grandes pompes l'année dernière grâce à l'organisation de diverses manifestations, dans des bibliothèques et des musées, la journée d'aujourd'hui se trouve, cette année, amputée de cette valeur ajoutée que pouvait lui insuffler le ministère, en charge de la culture dans notre pays.
«Les établissements consommateurs du livre doivent donner leur appui au livre marocain, comme les communes, le ministère de l'Education nationale, les organismes publics ou encore des banques qui pourraient acheter des livres pour les offrir à des associations», insistait Mohamed Achaâri dont le ministère ne peut, à lui seul, contribuer à redonner une nouvelle santé au livre et à la lecture. Ainsi, la célébration du livre et des droits d'auteur ne deviendra plus une action isolée, mais puisera dans ces engagements multiples et ces actions diverses, la force d'impulser le livre, et partant créer la tradition de la lecture.
Dynamiser le livre, lui donner une place de choix dans nos vies n'est pas une mince affaire. Elle nécessite l'implication de différents acteurs et la prise de conscience de l'importance du livre, comme outil du savoir mais aussi et surtout comme instrument de l'expression de la démocratie.