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Kadiri Fayçal, la passion d'un Ruciste

30 Septembre 2005 À 15:28

Quand on fait partie d'une famille qui cultive une passion pour la petite balle jaune, on devient forcément un joueur de court. Fayçal Kadiri, neveu de Abdellah Kadiri, président de Grand RUC et cousin de Amine Kadiri, ex-capitaine de l'équipe nationale, a vécu dans un milieu féru de tennis. Très tôt, il va accompagner son père, Khamis Kadiri, au club des Universitaires où il va faire ses premiers pas en tenant une raquette à la main.

Il venait aussi pour voir de plus près des joueurs qui deviendront de grandes stars du tennis mondial, à l'image de nos mousquetaires Younes El Aynaoui, Hicham Arazi et surtout l'enfant du terroir, Karim Alami, et aussi des étrangers qui participaient au tournoi Omar Benomar initié à l'époque par le club. Le RUC grouillait de jeunes qui aspiraient à une belle carrière et la formation a toujours été l'une des plus performantes du Royaume.

Laïmina Khalifa reste une figure de proue dans le domaine de la formation et bon nombre de jeunes du club ont profité de ses conseils. Kadiri Fayçal fait partie de la pépinière qui a débuté sous la houlette de cet entraîneur hors pair. Petit à petit, il se fraye un chemin pour intégrer l'élite du club, celle qui participe aux divers championnats des jeunes.

Il se fait remarquer par la qualité de son jeu et sa robustesse. Sa morphologie lui permet très tôt de dominer ses adversaires. Les premiers bons résultats vont suivre. Poussin en 1997, il remporte le championnat du Maroc par équipe et parvient au demi-finale en individuel. C'est la satisfaction au sein de la famille qui voit déjà un autre champion faire parler de lui.

"L'objectif pour nous était que Fayçal se passionne pour le tennis, explique son père Khamis qui ne le quitte plus d'une semelle. Surtout pour lui éviter d'aller perdre son temps ailleurs ou dans la rue. Il nous a donné satisfaction dès ses débuts. Depuis, il a toujours fait partie des jeunes qui représentaient le RUC dans des manifestations nationales."

Deux ans plus tard, il passe chez la catégorie des benjamins. Il se forge une personnalité et devient à force de travail l'un des meilleurs éléments du club. Une nouvelle fois, il est champion du Maroc par équipe pour la saison 1999, gagne quelques tournois nationaux et devient demi-finaliste en individuel.

C'est l'année où il dispute et remporte son premier tournoi international en France, plus précisément à Sérignan, le club qui formera plus tard Richard Gasquet.

" Ce fut une expérience enrichissante pour moi, se souvient Fayçal. J'étais animé d'un réel désir d'entreprendre quelque chose de positif en France et montrer que je méritais d'être parmi l'élite de mon club. Grâce à ma persévérance, je me suis retrouvé sur la plus haute marche du podium. L'essentiel était fait. C'était une satisfaction pour moi, mon encadreur et mes parents."

La série rose va continuer pour ce jeune garçon âgé à peine de 12 ans. En effet, il fut parmi le groupe du RUC qui remporta successivement, en 2000 et 2001, les championnats du Maroc des jeunes par équipe. Une belle performance pour les universitaires qui ont survolé cette compétition pendant plusieurs saisons. Fayçal était minime et il dispute dans sa catégorie le championnat nord-africain.

Il est promu vice champion. Quand il passe chez les cadets, les choses deviennent un peu plus corsées pour lui .N'empêche, il va continuer à travailler parce qu'il va entamer les tableaux de 3e série et les duels sont plus difficiles face à des joueurs plus expérimentés. Il est pourtant vice champion du Maroc par équipe, demi-finaliste au championnat du Maroc 3e série et se classe 8e au tournoi international de Tanger. Il va, malheureusement, être stoppé dans son élan par une opération qu'il a subie, suivie d'une longue période de convalescence (5 mois).

" Ce fut une période déprimante pour moi, soupire-t-il. Il m'était difficile de reprendre ma forme. Il m'a fallu de la patience, beaucoup de travail pour reprendre le chemin des courts. J'ai été chaudement encouragé par mon entraîneur, mon père et mon cousin Amine. A la reprise, j'ai réalisé seize performances lors des tournois que j'ai disputés."

L'année 2005 sera aussi pour lui pleine de réussite sur le plan national. Des quarts de finale, demi-finales en 3e et 2e série. Au national des jeunes, Kadiri parvient en 8e de finale, un résultat en deçà de ses ambitions.

Il promet cependant de mieux faire la saison prochaine. A 17 ans, Fayçal a tout de même un classement ITF, 1200e. Il est certes, bien loin de l'élite mais il tient à s'accrocher et à faire bonne figure malgré le manque de soutien d'un sponsor qui pourrait l'aider à réaliser ses objectifs.
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