Mondial de l'Automobile 2006

La Ligue arabe propose la tenue d'une conférence de réconciliation nationale en Irak

22 Octobre 2005 À 15:04

La Ligue arabe a affirmé avoir obtenu samedi le soutien de la plus haute autorité religieuse chiite en Irak, le grand ayatollah Ali Sistani, à sa démarche de réconciliation nationale dans le pays.

De son côté, le gouvernement irakien, sous pression en raison de l'assassinat d'un avocat de la défense dans le procès de Saddam Hussein, a écarté d'avance toute idée de juger le président déchu ailleurs qu'en Irak.

Le chef de la Ligue arabe Amr Moussa a déclaré, à l'issue d'un entretien avec l'ayatollah Sistani à Najaf, ville sainte chiite à 160 km au sud de Bagdad, avoir reçu son soutien pour sa mission de réconciliation en Irak.

"J'ai obtenu la bénédiction et le soutien de l'aytollah Sistani (à ma mission), ce qui me fait plaisir", a-t-il indiqué aux journalistes.

Cette rencontre, la première jamais tenue entre un chef de la Ligue arabe et la plus haute autorité religieuse chiite en Irak, a été consacrée aux moyens de créer "un climat favorable à la tenue d'une réunion préparatoire à une conférence nationale", a indiqué M. Moussa.

Un leader sunnite a indiqué auparavant à l'AFP que M. Moussa avait proposé la tenue au Caire, le 15 novembre, d'une réunion préparatoire à une conférence de réconciliation nationale à Bagdad.

"J'ai été invité verbalement par le secrétaire général à prendre part à une réunion qui sera organisée au Caire le 15 novembre", a affirmé Saleh Motlak, le porte-parole du Conseil de dialogue national.

"Au total, 80 personnalités irakiennes de tous les courants politiques seront conviées à la rencontre" pour préparer "une conférence plus élargie de réconciliation nationale à Bagdad", a-t-il dit.

M. Moussa a entamé jeudi une visite de trois jours en Irak pour favoriser le dialogue entre les Irakiens, marquant le retour de l'organisation panarabe qui ne s'était pas rendu en Irak depuis la chute, en avril 2003, du régime de Saddam Hussein, dont le procès pour le meurtre de plus de 140 chiites en 1982 s'est ouvert mercredi.

Le Premier ministre Ibrahim Jaafari a souligné, à ce propos, que ce procès était "une affaire purement irakienne, qui doit se dérouler sur le territoire national". "Il est hors de question de le transférer ailleurs", a-t-il dit.

"L'idée même de ce transfert ne doit pas effleurer notre esprit", a-t-il souligné vendredi en réponse aux pressions intérieures et d'ONG internationales s'inquiétant pour la sécurité des personnes impliquées dans le procès.

Il a estimé que ceux qui ont enlevé jeudi soir et tué Sadoun Janabi, l'avocat d'un des coaccusés de Saddam Hussein, "voulaient, peut-être, par cet acte, parvenir à cet objectif", à savoir transférer le procès hors de l'Irak.

M. Jaafari a concédé que les avocats "doivent être protégés pour qu'ils puissent accomplir leur devoir", comme le demande des ONG internationales. Human Rights Watch (HRW) a ainsi souligné que l'assassinat de Saadoun Janabi "risque de décourager les avocats et par conséquent compromettre le droit des accusés à un procès juste".

HRW appelle le gouvernement irakien "à mener une enquête approfondie sur l'enlèvement et l'assassinat de Saadoun Janabi" et à châtier ses auteurs.

Soulignant que le procès se tient dans une "atmosphère de grande insécurité", HRW affirme qu'un "procès équitable nécessite une équipe de défense qui peut défendre ses clients sans peur de représailles". Plus généralement, l'organisation de défense des droits de l'Homme a appelé à "des mesures immédiates pour assurer la sécurité de l'équipe de défense, des témoins et de leurs familles".

Saadoun Janabi était l'avocat d'Awad Ahmad al-Bandar, un des coaccusés dans le procès de Saddam Hussein pour le massacre de près de 150 chiites en 1982 à Doujaël, au nord de Bagdad.

Et en tout, six personnes Saadoun Janabi, un juge d'instruction et quatre employés du TSI- ont été tuées ces derniers mois, selon Amnesty international.

Des dirigeants invités au Caire le 15 novembre


Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a proposé la tenue au Caire le 15 novembre d'une réunion préparatoire à une conférence de réconciliation nationale à Bagdad, a affirmé samedi à l'AFP un responsable sunnite irakien.

"J'ai été invité verbalement par le secrétaire général à prendre part à une réunion qui sera organisée au Caire le 15 novembre", a affirmé Saleh Motlak, le porte-parole du Conseil de dialogue national.

"Au total, 80 personnalités irakiennes de tous les courants politiques seront conviées à cette rencontre" en Egypte pour préparer "une conférence plus élargie d'entente nationale à Bagdad", a ajouté M. Motlak, sans préciser la date de cette conférence.

M. Moussa a entamé jeudi une visite de trois jours en Irak pour favoriser le dialogue entre les Irakiens, marquant le retour de l'organisation panarabe dans le pays après une absence de plus de deux ans et demi.

Le Premier ministre Ibrahim Jaafari a indiqué jeudi ne pas être opposé à un tel dialogue à condition qu'"il n'inclue pas les terroristes qui ont fait couler du sang et les baassistes qui occupaient des postes importants" sous le régime du président déchu Saddam Hussein.

La mouvance du chef radical chiite Moqtada Sadr a de son côté refusé toute rencontre avec Amr Moussa tant que la Ligue arabe ne condamnerait pas clairement le terrorisme et le régime déchu de Saddam Hussein.
Copyright Groupe le Matin © 2025