Fête du Trône 2006

La femme marocaine séquestrée à Tindouf victime des affres de la torture et de la répression

Les participants à un atelier de formation organisé, vendredi à Rabat, au profit des sections féminines de plusieurs partis politiques à l'occasion de la Journée mondiale de la femme, ont été unanimes à souligner que "la femme marocaine souffre aux côtés

13 Mars 2005 À 21:45

Intervenant à cette occasion, la ministre déléguée chargée des Marocains résidant à l'étranger (MRE) et membre du Bureau politique de l'USFP, Mme Nouzha Chekrouni, a affirmé que la grande marche populaire organisée, dimanche dernier à Rabat, a démontré l'attachement du peuple marocain à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les séquestrés marocains dans les camps de Lahmada, ajoutant que cette demande est soutenue par l'ensemble des forces démocratiques et de paix à travers le monde.

Elle a d'autre part indiqué que "le renforcement du rôle de la femme dans le domaine politique relève des responsabilités de l'Etat, du gouvernement, du Parlement, de l'ensemble des instances syndicales, professionnelles, des associations de la société civile et des forces de la démocratie et de la modernité".

Elle a affirmé que le gouvernement marocain a exprimé à maintes reprises que la promotion de la femme figure parmi les orientations du programme de réformes et représente une option stratégique pour réussir l'enjeu de la démocratie, indiquant que le succès de tout projet de développement reste tributaire de la dynamisation du rôle de la femme, de la reconnaissance de sa citoyenneté et de l'adoption d'une vision intégrée et complémentaire qui accorde un grand intérêt aux questions féminines dans leurs dimensions socioéconomiques, politiques et des droits humains. Elle a estimé que le nouveau code de la famille, qui constitue un saut culturel et juridique de grande portée politique et sociale, est un signal fort au monde entier que "le Maroc, en tant que pays arabe et musulman, a adhéré au processus démocratique".

De son côté, la secrétaire d'Etat chargée de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées, Mme Yasmina Baddou, a souligné que le rôle assumé par la femme marocaine aux plans politique, social et économique la qualifie pour assurer le défense de la cause nationale, en particulier celle de la libération des détenus marocains dans les camps de Tindouf.

Mme Baddou, membre du comité central du Parti de l'Istiqlal, a estimé que l'intérêt manifesté par la femme marocaine à la vie politique remonte à l'indépendance.

Cet intérêt n'a cessé de se développer avec le progrès qui a marqué les expériences des mouvements féministes qui concilient entre l'action sociale de bienfaisance et celle revendicative, accumulant ainsi d'importants acquis au profit de la femme.

Ces acquis sont le fruit de la lutte engagée des associations féministes, a affirmé la secrétaire d'Etat, citant entre autres le code de la famille qui vise à instaurer de nouvelles relations familiales basées sur "l'égalité, la justice, l'équité et la responsabilité partagée", partant du principe que la famille est un choix stratégique pour la réalisation des réformes sociales et la consolidation de la démocratie sociale.

Passant en revue les grandes lignes du programme d'action de son département et qui s'inscrit dans le cadre d'une approche participative visant la mise en place de structures accompagnant les réformes juridiques dans le domaine de la famille, Mme Baddou a indiqué qu'une étude sur la marginalisation économique des femmes au Maroc et les obstacles entravant la consécration de l'égalité des chances est en cours de préparation ainsi qu'un programme de partenariat avec les associations locales tant sur le plan financier qu'institutionnel.

Elle a en outre jeté la lumière sur les "grands défis" que le gouvernement devra relever, notamment la consolidation du rôle de la femme dans les instances politiques, judiciaires, syndicales, publiques et professionnelles, la lutte contre la pauvreté et la marginalisation dont souffre la femme et le règlement des problèmes en suspens relatifs au Code de la nationalité.

De son côté, Mme Bouchra Khiari, du Front des forces démocratiques, a souligné que le Maroc a besoin plus que jamais d'un mouvement féministe capable de contribuer à l'édification de la société avec la participation de toutes les élites politiques, culturelles, artistiques et médiatiques.
Cette rencontre, a-t-elle ajouté, ouvre de nouvelles perspectives à l'action commune en vue de promouvoir la condition de la femme, gagner l'enjeu de la démocratie, consolider les fondements de l'Etat de droit, réaliser le développement humain durable et global, partant d'une approche intégrée qui prenne en considération les dimensions politiques, culturelles et socioéconomiques de la cause féminine.

De son côté, Mme Saadia Sâadi du Collectif Watanouna a souligné le consensus autour de la question des séquestrés, ce drame humanitaire sans précédent, qui interpelle toutes les composantes de la société.

Dans son intervention, Mme Sâadi s'est penchée sur le contexte de la création du Collectif Watanouna, qui rassemble plusieurs potentialités féminines de différentes appartenances politiques et culturelles, ajoutant que l'objectif du Collectif est la mobilisation de la communauté internationale pour qu'elle assume sa responsabilité en matière de libération des séquestrés et d'activation des mécanismes juridiques relatifs aux détenus marocains à Tindouf.

Au programme de ces deux journées de formation figurent deux ateliers sur "La femme au sein des formations partisanes : réalité et perspectives de la loi sur les partis", "la transition démocratique : rôle des formations politiques-rôle de la société civile : quel impact ?", ainsi que la présentation d'une série de rapports et autres recommandations.
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