La relève assurée... ?
29 Septembre 2005
À 15:36
La question s'est souvent posée avec acuité .En particulier depuis le départ à la retraite de Karim Alami devenu consultant pour une télévision au golfe et les "défaillances» de Hicham Arazi et Younes Al Aynaoui qui ne font plus partie de l'équipe nationale de Coupe Davis. Y a t-il une relève capable de reprendre le flambeau ? Le débat est souvent contradictoire selon les humeurs des uns et des autres.
Ce qu'il faut surtout retenir c'est l'émergence d'une génération qui donne l'impression d'être un bon produit, autrement dit de futurs champions, tant les résultats acquis dans des compétitions continentales sont encourageants. Que ce soit au championnat d'Afrique des jeunes qu'en Coupe Arabe ou Maghrébine, les joueurs et joueuses nationaux sont toujours montés sur les plus hautes marches du podium.
Cela conforte quelque peu les encadreurs qui ont accompagné ces jeunes dans leurs pérégrinations et aussi Mohamed Mjid , si fiers de ces champions en herbe. Médailles et autres titres ont été enlevés avec une facilité déconcertante. A titre d'exemple, lors du championnat d'Afrique des jeunes qui s'est déroulés à l'Ile Maurice, Anas Fettar chez les juniors et F/Z Allami chez les cadettes ont remprté la médaille d'or tandis que Réda Karakhi a obtenu la médaille de bronze.Au classement général , notre pays s'est adjugé la troisième place.
Au championnat arabe qui s'est déroulé en Tunisie, la moisson a été plus qu'honarable avec sept médailles d'or, autant en argent et deux de bronze.
Les jeunes ont eu droits à tous les égard lors d'une réception organisée à leur attention par la Fédération Royale Marocaine de Tennis, en présence du président Mohamed Mjid et des membres fédéraux Mohamed Zouhair, Abdelkébir Haggouch et Mohamed Bono.
Des parents étaient également de la fête. " C'est le résultat du travail accompli par les encadreurs, a déclaré le président de la fédération.C'est sur le terrain que l'on doit juger le tennis national et non dans les terrasses de café.Nos jeunes ont fait honneur à ce pays et nous sommes reconnaissants pour leur parcours."
Benamar, Karmoussi et Sabri ont, évidemment, apprécié les éloges du président, eux qui ont accompli un excellent travail avec ces jeunes lors de ces manifestations internationales. Mais le problème de la relève est –il, pour autant, réglé ? Pas dans l'immédiat, assurent certains observateurs, surtout quand on sait que les jeunes, qui ont la chance de participer à des tournois de plus grande importance comme les WTA, les Futures ou les ITF, ces manifestations qui leur permettent de gagner des points et, donc, de soigner leur classement mondial, ne dépassent souvent pas les premiers tours même quand ces tournois se déroulent au Maroc.
Mohamed Ziadi , ex joueur de 2eme série résume cette situation en des termes bien posé : "Combien parmi les jeunes arrivent à dépasser un ou deux tours dans des tournois internationaux ? Bien peu et cela montre à quel point les marocains ont encore besoin de soutien pour pouvoir percer à un haut niveau.Il y a encore beaucoup à faire dans la formation " Cette dure réalité ne concerne pas uniquement le tennis mais bien d'autres disciplines et le débat sur cette question relève plutôt de la politique du pays.
Quand on veut des athlète de haut niveau, il faut y mettre le prix, et en tennis, cela veut dire l'engagement des pouvoirs publics de trouver des sponsors ou octroyer des bourses aux jeunes pour leur permettre de disputer le plus de tournois à l'étranger, de former des encadreurs, et donner les moyens aux clubs pour l'organisations de tournois internationaux.Encore faut-il qu'ils aient le temps de s'entraîner au moins 3ou 4 heures par jour, ce qui est loin d' être le cas pour nos jeunes accaparés par leur études.
Khalid Alami , sociétaire du COC a toujours milité pour un assouplissement des horaires d'étude pour permettre aux joueurs de tennis de s'entraîner dans leur club ou dans des centres fédéraux mis à leur disposition. " Aujourd'hui, confirme t-il, les jeunes ne s'entraînent pas suffisamment pour pouvoir percer à un haut niveau comme dans d'autres pays.
Depuis longtemps, j'ai espéré que le ministère de l'éducation nationale et la direction des sports allaient résoudre ce problème qui se pose avec acuité mais rien, hélas, n'a été fait et c'est la formation qui en prend un sacré coup." Pour l'heure, on se contentera de ces jeunes qui ont fait leur entrée en équipe nationale et ceux qui ont été appelés pour faire fonctions de sparring spartner.
Après les deux plus anciens, Mounir Laarej et Mehdi Tahiri, devenus no1 et 2 , on retrouve Mehdi Ziadi qui accompli un beau parcours et qui reste le seul joueur à avoir remporté, il y a deux ans, trois ITF successif. Il aurait pu soigner son classement sil n'avait eu quelques problèmes disciplinaires avec la commission technique de la fédération à la veille du Grand Prix Hassan II.
Mais tout cela fait, désormais, partie du passé, un passé qu'il considère comme un pêché de jeunesse et qu'il veut vite enterrer. Il fait partie des nouveaux mousquetons de la Coupe Davis, appelé par Abderrahim Moundir pour donner un air de jeunesse à cette équipe nationale. Le no4 n'est autre que le marrakchi Talal Ouahabi qui a retrouvé sa place en Coupe Davis après avoir joué deux ans au Koweit. Il est revenu au bercail où il a surtout participé à des tournois de 1ere série.
Cet été il a pris part à des futures en Iran et en Algérie. Anas Fettar, le néo champion d'Afrique est récompensé pour ses résultats et son sérieux.
Il a obtenu une bourse de la fédération internationale et a disputé avec plus ou moins de bonheur de grands tournois à l'étranger.
Il fait également partie des jeunes qui aspirent à une carrière professionnelle pourvu qu'il trouve les moyens de ses ambitions.
D'autres jeunes frappent aux portes de l'équipe nationale à l'image de Kamil Filali, présent en Italie et qui a acquis une expérience en disputant un certain nombre de tournois tant en simple qu'en double.
Omar Laalej , du TCM reste aussi un espoir capable de percer à un haut niveau mais pour l'heure ce sont surtout ses études aux USA qui le préoccupent. C'est un bon gaucher qui a fait partie de l'équipe nationale contre l'Italie. Un autre jeune, qui a montré de belles dispositions mais qui manque terriblement de soutien, c'est le stadiste Yacine IdMbarek.
Ce garçon n'a pas, malheureusement les moyens de ses ambitions.
D'où son manque d'expérience internationale.
On retiendra quelques autres noms comme Rabii Chaki, ancien pensionnaire du centre fédéral mais qui a choisi de poursuivre sa carrière à l'étranger, Yassine Houssam, encore junior, champion du Maroc, qui a déjà plusieurs titres à son escarcelle, Mouhcine Roudami,El Amrani Réda, les frères Fathi, Hicham et Omar, Fadi Zemzaoui, Hicham Laalej , vice champion de Maroc. Et puis il y a les autres qui suivent et qui espèrent devenir des mousquetaires et évoluer à un haut niveau. Mais au bout du compte combien parmi eux arriveront à cet objectif ?
Bien peu évidemment, à la lumière de la situation du sport dans notre pays.
Le tennis féminin, puisqu'il faut bien en parler, reste le parent pauvre du tennis national. Il fut un temps où Mme Bencherki s'en occupait et était l'une des chevilles ouvrières des WITA de Fes et Meknes.
Des filles comme Salma Benzekri, Sanaa Belguezzar, Nejmi, Nadia Filali, Chemsi Filali, les Saber, Mouna Kharchafi ont eu leurs heures de gloire et se sont retirées sur la pointe des pieds au même titre que Mme Bencherki qui a quitté la fédération pour des raisons personnelles qui ont pris des allures d'un véritable mystère.
Ce qui est certain s'est qu'elle a également claqué la porte Et puis c'est une tout autre génération que l'on retrouva au gré des saisons. Avec une autre dame qui a occupé un poste à la fédération, en l'occurrence Hakima Houari, de Mohamadia , qui a suivi la nouvelle génération mais qui a rendu le tablier au bout de quelques mois après avoir, semble t-il ,été privé de la direction du Grand Prix Lalla Meriem au profit du….trésorier Saïd Tazi.
Sa déception fut aussi grande que ses ambitions lors de son élection au bureau fédéral. Elle est partie sans crier gare, sur la pointe des pieds Parmi les joueuses qui ont incontestablement réalisé le plus beau parcours on retiendra celui de Bahia Mouhtassine.
Elle a fait l'essentiel de sa carrière au RUC et a réussi à se hisser parmi les 150 meilleures joueuses mondiales.
Elle fut sur tous les fronts et leva bien haut le drapeau national à maintes reprises tant lors de manifestations continentales, arabes que mondiales.
Vainqueur de plusieurs tournois dont celui de Biarritz, en France,des PTT à Rabat, elle s'est distinguée dans tous les championnats du Maroc qu'elle survola depuis plus d'une dizaine d'années. Mais faute de moyens, elle n'a pu aller au delà de ce classement mondial.
Elle n'a pas trouvé des sponsors capables de l'accompagner dans son parcours. Elle fut la partenaire de Habiba Ifrakh lors de la fameuse FED-CUP que notre pays ne dispute plus, faute de moyens selon les explications d'un ancien membre fédéral.
Ifrakh, sociétaire du Wifaq fut également l'une des animatrices du tennis féminin et aurait pu aspirer à un meilleur classement mondial si elle avait bénéficié de plus d'attention . La même chose pourrait s'appliquer à Meriem Haddad, devenue " chasseur de primes "à défaut d'aller montrer ses compétences sous d'autres cieux. La relève montre tout juste le bout du nez, à l'occasion de manifestations continentales, comme on l'a précisé plus haut.
Fatima Zahra Allami, une cadette, reste la plus capée avec ses titres de championne d'Afrique, et Arabe et ses nombreuses médailles gagnées au fil des tournois. D'autres filles se sont plus ou moins distinguées à l'image de Zineb Ouazzani, Hilali Zineb, Toumi Hanane, Nadia Lallami, Lina Benkirane, Khould Soukaina, Majda Nachit, les soeurs Tazi, Sophia Bouganga, Rita Bengelloun, Jamil Sara etc…
Tous ces jeunes donc n'ont qu'un souhait : jouer à un plus haut niveau et aspirer à une carrière professionnelle. Elles retiendront l'attention lorsqu'elles auront accompli l'essentiel lors des tournois WTA ou des ITF pour les moins jeunes .Il est vrai qu'en l'absence de sponsor, il leur est difficile de devenir de grandes championnes comme elles l'aspirent.
Le tennis féminin existe, certes, mais l' on ne peut que se contenter de quelques duels palpitants dans les clubs en attendant des jours meilleurs.
Parmi les joueuses qui ont incontestablement réalisé le plus beau parcours on retiendra celui de Bahia Mouhtassine. Elle a fait l'essentiel de sa carrière au RUC et a réussi à se hisser parmi les 150 meilleures joueuses mondiales.
Elle fut sur tous les fronts et leva bien haut le drapeau national à maintes reprises tant lors de manifestations continentales, arabes que mondiales.