La saison des Prix Nobel se poursuit à Stockholm
AFP
06 Octobre 2005
À 13:55
Les prix Nobel 2005 sont annoncés depuis lundi dernier à Stockholm, et le plus prestigieux, celui de la paix, sera attribué ce vendredi à Oslo et pourrait rappeler les dangers de l'arme nucléaire.
Le prix de médecine ou de physiologie a ouvert la saison Nobel lundi. Le prix 2004 a été attribué conjointement aux Américains Richard Axel et Linda B. Buck pour leurs découvertes sur le système olfactif.
Le prix de physique a été attribué mardi et celui de chimie mercredi. Le prix de littérature, traditionnellement annoncé un jeudi, pourrait suivre ou être rendu public la semaine suivante. Le prix d'économie sera annoncé le lundi 10 octobre.
Dans le jeu des pronostics, plus aisé pour les prix de la paix et de littérature qui sont attribués à des personnalités plus connues du grand public, de nombreux noms circulent.
Après la surprise qu'a constituée la désignation en 2004 de l'écologiste planteuse d'arbres et ministre kényane Wangari Maathai, le prix de la paix devrait être plus fidèle cette année à ses origines.
Le lauréat pourrait être lié à la lutte contre la prolifération nucléaire du fait des efforts intenses déployés par la communauté internationale pour dissuader le régime islamique iranien et le régime communiste nord-coréen d'abandonner leurs velléités nucléaires.
L'an dernier déjà l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et son chef, Mohamed El Baradei, faisaient figure de favoris pour leur rôle central contre la prolifération et restent encore dans la course.
Mais, alors que cette année fut marquée, en août, par le 60e anniversaire des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, c'est une autre organisation qui semble avoir les faveurs des pronostics: Nihon Hidankyo.
Cette organisation regroupe les "Hibakushas", nom japonais donné aux 266.000 survivants irradiés.
"Puisque le comité est apparu réticent ces dernières années à accorder le prix à des hommes politiques connus, Nihon Hidayanko (...) serait une bonne alternative pour un prix destiné à la réduction des armes de destruction massive", a déclaré à l'AFP Stein Toennesson, directeur de l'Institut de recherche pour la paix (PRIO) d'Oslo.
Pour le prix de littérature, certains observateurs soupçonnent l'Académie suédoise, qui attribue le prix, de vouloir élargir à des genres autres que le roman ou la poésie, généralement récompensés.
"L'Académie a parlé de sa volonté d'élargir le prix, ce qui pourrait ouvrir une porte par exemple pour des journalistes littéraires comme le Polonais Ryszard Kapuscinski", selon Eva Bonnier, à la tête de la maison d'édition suédoise du même nom.
Mais les mêmes noms d'écrivains "nobélisables" depuis plusieurs années circulent toujours. Parmi eux, les romanciers américains Philip Roth et Joyce Carol Oates, l'Albanais Ismaël Kadare, l'Israélien Amos Oz, le poète suédois Tomas Transtroemer ou encore la poètesse et cinéaste algérienne Assia Djebar.
Le prix 2004 avait récompensé l'écrivaine et dramaturge autrichienne Elfriede Jelinek.
Les six prix Nobel, représentés par un diplôme, une médaille en or et un chèque de 10 millions de couronnes suédoises (environ 1,1 million d'euros) sont remis lors de cérémonies à Stockholm et à Oslo le 10 décembre, date anniversaire de la mort de leur fondateur, l'inventeur suédois de la dynamite Alfred Nobel.
Ce dernier, mort sans enfant en 1896, avait souhaité dans son testament rédigé à Paris que les revenus de sa fortune soient distribués annuellement "sous la forme de prix à ceux qui, dans l'année écoulée, auraient rendu les plus grands services à l'humanité".
Il avait légué pas moins de 31,5 millions de couronnes suédoises à la création des prix, somme colossale à l'époque, équivalente à 1,7 md SEK actuelles (environ 181 millions d'euros).
Les cinq premiers prix ont été attribués en 1901. Le prix d'économie s'est ajouté en 1968, à l'initiative de la banque centrale de Suède.