Naissance de SAR Lalla Khadija

Le CRI Casa passe à la vitesse supérieure

05 Octobre 2005 À 12:06

Le Centre régional desinvestissements (CRI) de Casablanca a réalisé pour l'année 2004 près de 2500 créations d'entreprises. La priorité aujourd'hui est de promouvoir la métropole économique en dehors des frontières pour drainer davantage d'investisseurs étrangers.

Hamid Ben Elfadil succède à Mouaâd Jamaï à la tête du CRI. Le second a été appelé à la wilaya de Casablanca où il assure désormais le poste de gouverneur- secrétaire général. La venue d'un autre manager, " produit " du secteur privé, devrait assurer la continuité de la politique mise en place depuis la création du CRI de Casablanca, premier d'une longue série.

Le bilan est plutôt positif, compte tenu de la dynamique qu'il a impulsé.
Après trois années d'existence, le CRI de Casablanca enregistre quelque 30 "créations d'entreprises quotidiennes. Les autres régions demeurent, néanmoins, loin du compte puisque certaines d'entre elles n'enregistre, encore, qu'une seule création de société par jour.

Bref, la métropole économique attire, de plus en plus, d'investisseurs d'horizons divers. Durant le premier semestre 2005, les services du centre ont enregistré 1650 créations contre 2499 sur toute l'année 2004. Près de 30% des réalisations revenant à l'initiative féminine œuvrent dans le secteur du tertiaire.

C'est dans cette optique que les responsables du CRI se sont fixé le pari de satisfaire cette demande globale d'investisseurs. Mais l'absence de schéma directeur de l'agglomération, qui se fait toujours attendre, n'est guère un atout.
Les études réalisées par le ministère de l'Habitat et de l'Aménagement du territoire, et plébiscitées par les experts, auraient dû déboucher sur un schéma directeur territorial tenant compte de l'explosion démographique et économique de la capitale économique. Au lieu de cela, Casablanca continue à grandir sans véritable vision, au point de commencer à s'étouffer…


L'engouement des investisseurs pour les secteurs de la logistique et du stockage, par exemple, a du mal à être satisfait. La raison est liée au foncier, toujours pointé du doigt. En marge, l'axe Settat-Berrechid-Casablanca est en cours d'aménagement, et devrait séduire d'éventuels entrants étrangers.
Autre secteur porteur, l'activité "composants automobiles". L'exemple de la Logan, produite en périphérie de Casablanca par la Somaca, en témoigne. C'est le secteur des services et particulièrement les franchises qui attire le plus de porteurs de projets. La demande croissante des investisseurs arabes est réelle. "Nous en recevons chaque semaine", confirme Aziz Alami Gouraftei, chargé du pôle création d'entreprises au sein du CRI.

Il faut dire que la simplification des procédures a contribué à accélérer la cadence des concrétisations de projets. Depuis l'année dernière, le délai annoncé de 48 heures pour une création est respecté. Le système de guichet unique est huilé.

Seul hic : les chiffres relatifs aux créations démontrent un recul des investissements locaux, au profit de capitaux étrangers. Inciter à la création d'entreprise devient alors le second défi à relever par les centres. "Nous constatons une faible motivation de la part des jeunes diplômés à se lancer dans la création d'entreprise", constate, en effet, M Alami. Un observatoire économique et de réflexion devrait prochainement assurer le suivi et permettre d'établir les différentes orientations selon la base d'études récentes et d'avis d'experts en économie. Cet organe est en cours d'élaboration. La sensibilisation des jeunes lauréats représente une des priorités de l'année 2005. L'instauration du module "création d'entreprise", dans les facultés comme dans les écoles privées, en est le premier pas.

Le CRI avait lancé il y a quelques mois un appel à projets qui a reçu près de 160 candidatures à la création, parmi lesquels 25 ont été sélectionnés. Le CRI s'est engagé à accompagner ces investisseurs et des prix préférentiels pour l'acquisition d'un local ont été négociés en leur faveur au Technopark de Casablanca. La généralisation de cette opération pilote permettrait l'incitation à l'investissement. Preuve à l'appui : l'émission Challenger…

Reste à doter les CRI de moyens nécessaires pour l'accompagnement des entrepreneurs, dans l'optique du développement du tissu économique marocain.
Autre cheval de bataille pour l'année 2006 : la promotion de la ville de Casablanca auprès des investisseurs à l'étranger. Le nouveau directeur du centre en fait la priorité de l'année 2006. Faut-il encore en avoir les moyens! Certains préconisent qu' " un fonds de développement régional soit créé pour conduire à l'autonomie financière des CRI. Il permettrait le financement du foncier, des infrastructures et de la restauration des équipements dans les villes. Le Fonds d'équipement communal pourrait servir à alimenter ce fonds régional ".

Pour l'heure, les CRI demeurent sous le joug du ministère de l'Intérieur… Et la composante économique est subordonnée à l'aspect sécuritaire. Rattachée à ce dispositif, le foncier non géré par une politique claire freine l'investissement.

48 heures chrono
Le CRI s'engage sur un délai de 48 heures à partir du dépôt complet du dossier pour le règlement des formalités de création d'entreprise. L'objectif est d'arriver à des formalités on line. Ce "guichet unique" centralise l'ensemble des administrations concernées : l'Office marocain de la propriété industrielle (OMPIC), la subdivision des impôts, le tribunal de commerce, la Sécurité sociale (CNSS), l'inspection du travail et le service de légalisation. Un formulaire unique est mis à la disposition de l'investisseur au sein des CRI.

Il vaut demande d'inscription à la patente, déclaration au registre de commerce, déclaration d'identité fiscale et demande d'affiliation à la Caisse nationale de sécurité sociale.
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