Le Souverain au congrès «100 imams et rabbins pour la paix» de Bruxelles: L'affirmation de nos spiritualités et de nos spécificités n'est pas incompatible avec le devoir de solidarité

" Le devoir le plus pressant qui s'impose à tous aujourd'hui est d'œuvrer sans désemparer pour affranchir le nom de Dieu et les paroles divines de l'étau où les enserrent les contempteurs du bien ", soulignait S.M. Mohammed VI, qui adressait un message aux participants à l'ouverture de leurs travaux.

La rencontre, inédite, est initiée par la Fondation Hommes de parole. "C'est une rencontre " religieuse " dans le sens originel du terme qui est " relier", une rencontre qui a l'objectif de relier les hommes entre eux. Dieu est souvent utilisé comme source de division alors qu'il est source de relation harmonique.

Ces dignitaires de l'Islam et du Judaïsme qui vont enfin discuter face-à-face, vont prouver à nouveau cette volonté de coexistence pacifiée en vivant et en travaillant ensemble durant quatre jours", soulignait le premier responsable de la Fondation, Alain Michel.

Le congrès de Bruxelles, qui compte une quinzaine de personnalités chrétiennes parmi ses convives, se fixe pour objectif de délégitimer "toutes les violences destructrices exercées au nom de Dieu". Le choix porté sur les personnalités religieuses (Ouléma, Imams et Rabbins) se justifie par le fait qu'ils ont plus d'influence auprès des populations en comparaison avec les personnalités qui se proclament laïques.

Ils sont ainsi appelés à prendre publiquement position contre les maux qui minent nos sociétés d'aujourd'hui et qui se nomment : "extrémisme, terrorisme et pauvreté ". Une interpellation à laquelle vient se joindre celle des femmes. Une alliance de femmes originaires de différentes régions du globes ont lancé un message combien significatif à l'adresse des participants au congrès. " Nous, femmes du monde entier, qui portons et accompagnons la vie, quelles que soient nos nationalités, religions ou cultures, vous demandons de désavouer publiquement toute forme de violence destructrice commise au nom de Dieu ou d'un principe religieux", dit l'appel de ces mères, épouses et sœurs qui aspirent à voir le monde se muer en espace de paix et de dialogue serein entre les peuples.


Les religieux, participants au congrès mondial des Imams et Rabbins, ont afflué du monde entier. Les organisateurs souhaitent, que par la force du nombre, les décisions qui seront prises lors de cette rencontre auront l'impact escomptés auprès des gouvernement et surtout des populations.

"Une paix signée par les gouvernements sans l'accord des populations est une paix de fausse sécurité, une paix froide, instable et donc sans véritable avenir", précise le fondateur des " Hommes de parole ". Cette rencontre au sommet revêt une " importance fondamentale " dans un contexte mondial rendu difficile par le conflit israélo-palestinien, la situation en Irak ou d'autres événements récents comme ceux de Madrid, précisent les initiateurs de ce grand projet de dialogue.


Le conflit isarélo-palestinien a, ainsi, dépassé les frontières des territoires du Proche-orient opposant des protagonistes dans le monde entier. En France, la polémique, relayée par les médias, a investi l'espace publics et des actes de violence ont éclaté faisant des victimes parmi les communautés juives et musulmanes devenues cible de l'intolérance et de l'extrémisme.


Ce sont, encore une fois, des religieux appuyés par des personnalités laïques et des responsables dans l'hexagone qui avaient pris l'initiative de créer un club de dialogue entre les deux communauté pour favoriser le dialogue et barrer la route au rejet, à l'incompréhension et à la haine qu'alimentent les intégristes et fanatiques de tout bord.

Le congrès de Bruxelles, intervient donc, en ce contexte particulier, comme une initiative audacieuse promue par les hommes de religion, prêcheur de la parole juste de Dieu. Les promoteurs de ce projet, unique dans son genre, formulent le souhait de voir cette rencontre «contribuer à changer le regard des juifs et des musulmans à travers le monde », de même que « le regard du monde sur les juifs et les musulmans ». De fait, aiment-ils à répéter, «l'utilisation de Dieu pour la violence ne sera plus valable.

Les fidèles pourront voir les convergences et la volonté de coexistence que leurs chefs spirituels ont manifestées».

Le fondateur des « Hommes de la paix », exprime ainsi son optimisme : «Cette coexistence pacifiée, ils pourront la refaire chez-eux, entre voisins de palier et entre pays voisins ».