Spécial Marche verte

Ménopause : le traitement hormonal sous conditions

17 Octobre 2005 À 14:19

L'Association Marocaine pour l'Etude de la Ménopause (AMEM) organise aujourd'hui et demain, deux rencontres destinées à sensibiliser la population féminine sur la ménopause et ses conséquences sur la santé de la femme. Ces deux manifestations, organisées à l'occasion de la journée mondiale de la ménopause (18 octobre), se dérouleront au centre culturel Mohamed Zezaf, du Maarif, et au complexe culture Kamal Zabdi, de Ben Msik.

La ménopause reste un tabou et la plupart des femmes marocaines la subissent comme une fatalité. En effet, de nombreux préjugés entourent encore la ménopause.

Le plus populaire de tous : être vieux signifie mort sexuelle. La ménopause est presque synonyme de vieillesse. Une étude réalisée par l'AMEM a montré que 33%, des 2 millions de femmes ménopausées au Maroc ont consulté pour leur ménopause et seulement 4% d'entre elles ont suivi un traitement hormonal pendant une moyenne de 4 mois et demi.

"Ces résultats mettent en évidence qu'il est essentiel d'informer largement les femmes sur la ménopause et ses répercussions sur la femme et sur la nécessité d'un suivi médical régulier pour éviter l'automédication avec des produits qui n'ont pas apporté leurs preuves d'efficacité et d'innocuité ", a précisé le Professeur Mahjoub Ghazli, président de l'AMEM lors d'une conférence de presse.

Le but est d'inciter les femmes ménopausées à discuter avec leur médecin traitant pour choisir ensemble sereinement le traitement qui convient à leur ménopause car chaque femme est un cas particulier qui nécessite une prise en charge particulière, a affirmé le Pr Mahjoub. La ménopause est un phénomène naturel, ce n'est pas une maladie.

Le terme ménopause signifie étymologiquement "arrêt des règles", et désigne ainsi la période qui survient au moment où les ovaires arrêtent de produire les hormones de la reproduction : l'estrogène et la progestérone. Elle débute le plus souvent aux alentours de 50 ans.

Ce qui veut dire qu'une fois le cap de la ménopause passé, il reste beaucoup d'années à vivre (1/3 de la vie).

Ce n'est pas la fin de la vie, c'est simplement la fin de la vie reproductive.
Néanmoins, la ménopause peut s'accompagner de troubles plus ou moins difficiles à supporter et favoriser le développement de l'ostéoporose ou de maladies cardiovasculaires. Les symptômes qui l'accompagnent varient d'une femme à l'autre et se traduisent par des bouffées de chaleur, une sécheresse vaginale, des troubles urinaires, des troubles de l'humeur, des troubles du sommeil. Ces troubles peuvent ne pas se manifester ou modérément chez une femme sur deux. Lorsqu'ils se manifestent, ils peuvent être pénibles et difficiles à supporter.

Leur durée peut varier de quelques mois à plusieurs années. L'arrivée sur le marché pharmaceutique du THS, il y a 30 ans, a constitué un défi à la nature et une révolution dans la vie de ces femmes ménopausées. Durant des décennies, ce traitement a apporté à celles qui l'utilisaient un mieux-être considérable : meilleure qualité de vie, protection cardio-vasculaire et surtout prévention de l'ostéoporose.

Mais depuis 1997, la publication de deux études (américaine et anglaise), qui a suggéré que ce traitement induisait un risque de cancer du sein a semé des doutes dans les esprits, et n'a pas laissé indifférents ni les médecins prescripteurs ni les femmes qui sont sur le point de prendre un THS ou qui en prennent déjà un.

Celles qui entrent dans la ménopause ne savent pas si elles doivent entreprendre un traitement, celles qui le sont déjà ne savent pas si elles doivent l'arrêter ou le continuer.

Les recommandations des instances sanitaires, notamment l'Afssaps, sont claires : le THS ne doit pas être prescrit en première attention mais peut être envisagé si les troubles du climatère sont perçus par la femme ménopausée comme altérant sa qualité de vie.

Néanmoins, elles devront être clairement informées des risques inhérents au THS et la prescription devra se faire " à la dose minimale efficace, pour une durée la plus courte possible ". Une réévaluation régulière "au moins une fois par an" devra être conduite avec éventuellement une suspension temporaire du traitement afin de contrôler la persistance du syndrome climatérique et sa sévérité.

Il faut privilégier des molécules de synthèses telle que la tibolone, traitement ne contenant ni œstrogène ni progestérone et qui agit sur les symptômes climatériques et prévient l'ostéoporose. L'AMEM s'est aligné sur les recommandations de l'Afssaps.
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