L'humain au centre de l'action future

Mohamed Lyounsi signe son premier documentaire

15 Décembre 2005 À 15:20

«Le maître de la médina» est le titre du premier documentaire récemment tourné à Fès par Mohammed Lyounsi, jeune réalisateur marocain.

Ce documentaire-fiction dont la réalisation a été effectuée dans les rues de la médina de Fès, patrimoine de l'humanité, est programmé en ouverture du festival international du documentaire de fiction de Capbreton (Sud de la France) en avril prochain. Ce documentaire, qui a réuni une pléiade de comédiens et artistes de la ville de Fès, dont Azel Arab El Kaghat, Mohammed Lamrini, Driss Filali, Karima Belloug et Abdallah Moufid ainsi qu'une centaine de figurants, a été conçu et écrit par Moncef Kadiri, écrivain et conteur du zajal .

Le Maître de la médina est un tableau teinté d'humour qui illustre le transport ancestral pour les produits marchands de la médina de Fès et où l'âne occupe incontestablement un rang de maître. La fiction révèle l'importance d'une coutume sociale combien importante chez les artisans et les commerçants de la médina et livre aux regards extérieurs le rôle incontournable joué par les mulets dans les espaces piétonniers et denses.

Ce documentaire original fait circuler à sa manière un message pour la sauvegarde d'une espèce animale en voie de disparition. Il reproduit la vie palpitante dans la médina à travers ses ruelles étroites et tortueuses, son activité économique intra-muros qui ne peut être assurée que par des services dociles et familiers de ce type de bête robuste et combien serviable.

A travers ce documentaire, aussi bien le réalisateur que le scénariste, tous deux natifs de Fès, ont cherché à faire connaître au grand public l'organisation minutieuse d'un métier séculaire : celui du transport à dos d'âne régi par des structures et des statuts à savoir l'amine et la guelssa ainsi qu'à démontrer que de nombreuses activités artisanales gravitent essentiellement autour des mulets, notamment la fabrication des brides de bâts.

Le documentaire, qui relate également la vie quotidienne du personnage «Mimich» un portefaix qui sensibilise son fils sur les conséquences négatives de la maltraitance des ânes, est aussi une présentation des particularités architecturale de la médina et de sa richesse artisanale grâce au déambulement de l'âne dans les dédales de la vieille cité.

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