Mouhcine Iajour, La race des buteurs

Les efforts entrepris au niveau de l'école du grand club bidaoui par les encadreurs ont abouti à l'émergence d'une kyrielle de joueurs talentueux qui ont fait les beaux jours des équipes nationales et de l'équipe senior du Raja. On citera pêle-mêle Tarik Bendamou, Daoudi, Hamid Nater, Zakaria Aboub, Armoumen et surtout Mohcine Iajour, devenu en l'espace de quelques temps la coqueluche des supporters du Raja. Même quand il est sur le banc de touche, attendant sagement que l'entraîneur le sollicite pour faire sa rentrée, son nom est scandé sur l'air des lampions. Les ovations fusent quand il touche son premier ballon. Il faut dire que cet enfant du terroir a toujours été attiré par le but adverse et s'est taillé une réputation de chasseurs de buts. "C'est un joueur qui a toujours aimé jouer aux avants pointes ", remarque Fathi Jamal, qui l'a suivi depuis sa tendre jeunesse.
Sa morphologie l'a quelque peu aidé dans ce rôle. Depuis qu'il a débuté au Raja, il s'était toujours porté volontaire pour faire partie des fers de lance des attaques. C'est ainsi qu'il s'est fait remarquer par les différents encadreurs qui se sont succédés au Raja et les sélectionneurs des équipes nationales.
Il faut dire que ce pur-sang est passé par toutes les équipes nationales minimes, cadettes et juniors. Son passage parmi ces sélections a laissé inévitablement des traces mais aussi de mauvais souvenirs pour ses adversaires, en particulier les gardiens de buts.
" C'est un pur avant-centre qui fait le bonheur de n'importe quelle ligne d'attaque, souligne cet entraîneur des jeunes qui l'a vu à l'œuvre à plusieurs reprises. J'étais certain qu'il ferait un bon parcours dans sa carrière à condition qu'il garde la tête froide et qu'il soit discipliné dans les entraînements. "
Assurément, Mouhcine Iajour n'a pas voulu brûler les étapes et s'est contenté de gérer sa carrière dans les meilleures conditions possible, sans trop faire attention à ce qui se passe autour de lui ou à ce qui s'écrit sur lui.
Il sait pertinemment que son avenir est devant lui et qu'il ne sert à rien de trop vouloir se mettre en avant, au risque de perdre la sympathie de ses admirateurs, comme ce fut le cas pour certains jeunes qui, à défaut de crever l'écran, se sont retrouvés dans des seconds rôles sans espoir de jouer à un haut niveau. Lui, il caresse plutôt l'espoir, d'abord de donner le meilleur de lui-même pour son club et ensuite d'espérer attirer l'attention de recruteurs qui viennent souvent faire de la prospection dans notre pays.
" A ce rythme-là, il peut aller loin, explique Fathi Jamal, l'entraîneur de l'équipe nationale junior. Je suis sûr qu'un jour ou l'autre, il fera l'objet de l'attention d'un grand club professionnel qui s'intéressera à lui, comme ce fut le cas pour des joueurs avant lui."
Avec Fathi Jamal, Mohcine Iajour a retrouvé toutes ses sensations et fait partie de l'ossature de la sélection junior avec laquelle il a fait un bon parcours avec quelques beaux buts à la clé tant au niveau des qualifications que de la phase finale.
" Je n'ai jamais eu à me plaindre de lui, continue Fethi Jamal. Il remplissait son rôle comme il le fallait, c'était un buteur bien dans sa peau qui suivait à la lettre les consignes. Il a marqué pour nous des buts décisifs. Il est évident qu'il reste l'un des fers de lance de notre attaque .Je pense qu'il nous sera d'un précieux soutien pour la campagne mondiale en Hollande en juin prochain ".
Mouhcine Iajour est donc bien parti pour faire carrière honorable. Et en attendant, c'est Henri Stambouli qui ne regrette pas de l'aligner lors des moments forts de la rencontre.
L'on se rappelle ce joli but contre les Congolais de Pembe en Champion's League d'Afrique. Un but que l'on aimerait tellement revoir.
L'avant-centre rajaoui récupéra un ballon à la limite de la surface de réparation et loba le gardien adverse qui resta pantois face à ce beau geste technique. Mentalement, la perle noire du Raja se sent bien et cela reste le principal pour un joueur qui nourrit de belles ambitions quant à sa carrière.