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Musique des cimes espagnoles et italiennes : Raices de Malaga et Tarcisio Pisanu à Imilchil

02 Septembre 2005 À 16:04

« Toutes les troupes étrangères, qui ont participé à l'animation des soirées du festival de musique des cimes organisé du 25 au 27 août dernier à Imilchil, sont issues de leurs régions montagneuses respectives, surtout les Espagnols « Raices de Malaga » et l'artiste italien qui joue à la "lauwreddas”, un instrument de musique exclusivement joué dans les montagnes », nous a confié Najat Falaq Aourid, directrice du festival et du Centre Tarik Ibnou Zyad. En effet, le public venu nombreux a longuement apprécié la musique de Tarcisio Pisanu, musicien sarde qui a commencé sa carrière en 1989.

Après avoir conclu ses études musicales au Conservatoire de musique de Cagliari, il apprend la technique du souffle continu et commence à jouer et à construire les launeddas. La launedda est un instrument de musique ancien, peut-être d'époque pré nuragique, formé de trois longues cannes, de longueur différente, tenues par une ficelle cirée. Dans les cannes «mediana» ou «destrina», quatre perforations sont faites afin de produire des touches de doigtés avec différentes sonorités.

L'ensemble des trois cannes appelé «cuntzertu' e launeddas», et généralement conservé dans un étui de cuir rigide nommé «istracassu». L'origine de l'instrument n'est pas définie et on ne la connaîtra peut-être jamais, hormis la civilisation sarde, qui l'a utilisé. Il est cependant connu que de nombreuses civilisations du bassin méditerranéen utilisent des instruments de musique similaires à la launedda, tel l' argul égyptien, composé par deux cannes, avec quatre perforations par canne, la chirma de le baleari, avec une canne a cinq perforations, la tibia romane est la clarinette de maintenant. Selon la tradition, les musiciens de launedda sont salariés de la ville dans laquelle ils résident, et vivent de leur art.

En contrepartie, le musicien accompagne la messe à l'église, dans les funérailles et les danses des jeunes le dimanche après la sortie de l'église. Cette année, la Panda «Raices de Malaga», une des plus prestigieuses de Malaga, qui réunit trois générations de «verdiales», descendants des mauresques de Comares, a merveilleusement animé la fête d'Imilchil en transmettant depuis la terre d'Andalousie, un message de fraternité. La troupe espagnole a joué «los verdiales», un folklore populaire de Malaga, originaire des monts de cette région. Il s'agit d'une manifestation propre à la culture populaire de la région de Malaga, d'origine campagnarde dont les racines se perdent dans la nuit des temps.

Ses origines, liées au milieu rural, dont la grande popularité a été un phénomène présent dans tous les moments de festivités : baptêmes, mariages, enterrements, déclarations d'amour… Ancêtre historique du «flamenco», «el Verdial » peut se voir comme un «fandango allègre», le plus ancien de la région de Malaga, natif précisément d'une région d'oliveraies appelée Verdiales. Ses danses sont ponctuées par des castagnettes décorées de longs rubans de différentes couleurs.

Elles s'accompagnent également de guitares, de tambourins, de violons primitifs à deux cordes et de minuscules cymbales de métal. Enfin, la musique du groupe français « Malodj » est le résultat d'un métissage entre la rythmique du Maloya (la Réunion) et l'esprit festif du pagode(Brésil).

C'est une musique typique du soleil et de la joie de vivre ; c'est une musique à chanter et à danser ; c'est une musique synonyme de liberté. Il s'agit d'une musique de rue, des bars et des guinguettes. Malodj s'est produit dans 80 concerts dans des festivals, théâtres, et en 1ère partie de Femi Kuti, Israel Vibration, Rageous gratoons, Lutins géants…
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Témoignage : Malodj, un groupe à suivre de près
Vendredi 26 août, 22h, décor féérique de la ville d'Imilchil. Nous assistons au concert de la 3e édition du "Festival des musiques des Cimes" placé sous le symbole "O temps suspends ton envol"; un groupe entre en scène... et enflamme le public, Malodj' jeune groupe bordelais né d'un métissage entre la rythmique du Maloya (La Réunion) et l'esprit festif et dansant du Pagode (Brésil). Malodj' se définit comme un croisement d'influences, un confluent de cultures.

Et en effet, entre les chants traditionnels Amazigh, Françoise Atlan et la musique andalouse, le groupe Malodj', dont la gaieté des percussions n'a d'égal que la candeur des paroles, a pleinement participé à cette communion interculturelle. Malodj' a démontré à quel point la musique se jouait des frontières en faisant danser un public principalement constitué de berbères venus des villages alentours.

C'est avec leur musique que s'est clôturé le festival, le public en redemandait encore.... Les plus jolies choses ont une fin. Malodj', un nom à retenir, qui fera sans doute encore danser longtemps et que l'on espère revoir sous le ciel étoilé de l'Atlas. Le groupe se compose de : Benji : basse, chœurs. Alice : saxo,rhodes, percus, chœurs. Jérémie :guitare, caitya, lead. Franck : congas, cajon et Steph :trombone, chœurs.

Fatym Layachi
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