Fête du Trône 2006

Nouvelle grève des blouses blanches

La majorité des hôpitaux du pays, centres de santé, dispensaires, centres hospitaliers universitaires, administration centrale et tous les autres établissements de Santé, à l'exception des services d'urgence, de réanimation et de garde, ont été quasi-dése

29 Novembre 2005 À 15:33

Ainsi et à l'appel du Syndicat national de la santé publique dépendant de la Confédération démocratique du travail, de la Fédération nationale de la santé affiliée à l'Union marocaine du travail et de la Fédération nationale de la santé faisant partie de l'Union générale des travailleurs du Maroc, ainsi que la FDT, et l'UNTM, une grève nationale préventive de 48 heures est observée, depuis hier.

Un mouvement de protestation qui sera probablement repris durant ce mois de décembre, avec des sit-in devant le ministère de la santé publique, si le cahier revendicatif des instances syndicales n'est pas satisfait. Ces dernières expliquent que la grève des 29 et 30 novembre courant intervient en signe de protestation contre l'indifférence du gouvernement qui a déçu les fonctionnaires du secteur de la santé et fait fi du droit de la population aux soins médicaux.

Un communiqué émanant des syndicats précise qu'ils continueront de manifester contre «le non-respect par les responsables de leurs engagements concernant les légitimes revendications de toutes ces catégories, que ce soit au niveau de la primature ou du département de la Santé, ainsi que les dernières mauvaises décisions relatives à l'augmentation du tarif des soins qui nuit à la santé des citoyens». Il est aussi probable que les pharmaciens se joignent au mouvement de protestation.

Les principales revendications sont relatives à l'amélioration des conditions du travail et aux indemnités à allouer aux professionnels du secteur. Elles portent également sur la régularisation des dossiers administratifs des infirmiers et des médecins internes et le renforcement de l'arsenal juridique des établissements de santé.

Les syndicats revendiquent la rémunération sur les risques professionnels, la révision du statut des infirmiers et des médecins, la rémunération sur la garde obligatoire, la ronde et la responsabilité, la promotion des agents publics, la programmation des concours professionnels gelés depuis 2002, la résolution des problèmes qui entravent le fonctionnement des CHU, l'activation des mouvements de permutation, l'intégration des licenciés dans les grades appropriés, la titularisation des agents temporaires, ainsi que l'intégration des médecins et infirmiers au chômage. Les professionnels demandent en outre la révision des statuts et l'élaboration du statut des infirmiers.

Rappelons qu'une pétition de protestation a notamment été signée par une trentaine d'associations de défense des droits de l'Homme et de la société civile, ainsi que par plus de 400 professionnels. Les signataires «tirent la sonnette d'alarme sur la détérioration du secteur de la santé au Maroc et sollicitent une réforme des ordres des médecins, dentistes, pharmaciens et paramédicaux». La pétition, qui a pour thème «ramenons tout l'espoir à notre jeunesse», appelle à «une réforme du système de la santé et à la sauvegarde de la création d'emplois». Des copies ont été déposées auprès du ministre de la Santé et du ministre des Finances et de la Privatisation.

Par ailleurs et suite à l'arrestation et la poursuite en justice de dizaines de jeunes promoteurs, le bureau national de l'Alliance nationale médicale et santé libérale (ANML) condamne la décision prise par le percepteur de la ville de Beni Mellal entraînant l'emprisonnement du jeune promoteur H.M.

L'ANML sollicite la libération immédiate de ce dernier, l'ouverture de dialogue avec le gouvernement, le ministère de l'économie et des finances, le Groupement professionnel des banques, les centrales syndicales et les ONG s'occupant depuis plus de dix ans de ce dossier.

L'Alliance nationale médicale et de santé libérale avait, par ailleurs, indiqué que «si détournements de fonds existent, les banques et les fournisseurs du matériel d'exploitation sont forcément complices, car le jeune promoteur ne perçoit aucune liquidité financière. Le tout étant débloqué entre les mains des fournisseurs».

Pour résoudre ce problème et pallier le déficit en potentiel humain médical, elle suggère au gouvernement de transformer la dette des jeunes promoteurs en services : «cette mesure permettra à l'Etat l'économie dans un cadre de conventionnement avec le secteur de santé libérale de probables masses salariales, la récupération de ses fonds et ceux des caisses de garantie d'emploi des jeunes promoteurs et le non recours à l'emprisonnement de jeunes médecins promoteurs». L'alliance propose aussi «une aide financières aux PME/PMI en difficultés, et surtout une homogénéisation des visions de développement économique et sociale rendant les finances, non pas un élément freinant son élan, mais un moyen de son développement».
A vrai dire , c'est le citoyen qui est malheureusement pris en otage entre les revendications syndicales et les contraintes du gouvernement.

1.100 postes budgétaires octroyés
Pour le ministre de la Santé, Mohamed Cheikh Biadillah, beaucoup d'actions ont été entreprises au cours de ces dernières années dans le cadre de la restructuration des hôpitaux.

Le ministre a déploré la modicité des recettes propres du CHU par rapport à celles enregistrées dans les autres établissements hospitaliers, tout en soulevant la problématique relative aux procédures de facturation et de recouvrement et aux moyens d'admission des malades. Il a appelé, à cet égard, à la création de services informatisés développés au sein du CHU.

Tout en rappelant que 1.100 postes budgétaires sont octroyés chaque année à son département, le ministre a déploré les grèves chroniques dans le secteur, appelant à plus de responsabilité et de conscience professionnelle. Le ministre a souligné à cet égard que les problèmes posés doivent être résolus dans le cadre d'un dialogue constructif et insisté sur la nécessité de l'élaboration d'un système de contractualisation.

S'agissant de l'insuffisance des ressources humaines au sein de l'hôpital, le ministre a évoqué le système de concentration des compétences disponibles qui ont une expérience connue dans d'autres pays pour pallier le manque de moyens humains nécessaires au bon fonctionnement des services de santé.

A l'issue des travaux du conseil, le ministre a appelé à la mise en place «des déterminants de santé», qui sont, a-t-il dit, l'affaire de tous.
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