Ould Houmane, la légende

Au Panthéon du football marocain, ils sont nombreux à s'être illustrés sur les plans national et international mais au lieu de réserver à ces grands artistes des places privilégiées dans les mémoires voilà qu'ils sont condamnés à l'oubli. Parce que rien dans les structures de notre football national ne s'est jamais intéressé à son patrimoine et les hommes sont sacrifiés.

Des légendaires joueurs marocains de l'après-protectorat, parlons d'un valeureux et authentique artiste qui a marqué notre football et dont le nom est inscrit à tout jamais dans son histoire. Il s'agit de Mohamed Jarir plus connu sous son pseudonyme Houmane. A ses débuts en équipe première du Raja (saison 1962-63), on l'appelait Ould Houmane.

Il opérait en demi-défensif mais plein d'activité, il débordait de tout terrain. Ce qui a poussé Père Jego, l'entraîneur, à l'avancer d'un cran, dans la même zone d'opération que le stratège des Verts de l'époque, Hamid.

Houmane est né en 1944 à Derb Soltane. Il a commencé à jouer au football à 8 ans et dans ces matches interminables du derb, il était toujours le meilleur car infatigable pour récupérer le ballon et le monopoliser.

En 1955, il signe sa première licence au Raja et se place sous la houlette de Abdelkader Jalal, le formateur inoubliable qui donna naissance à plusieurs générations de footballeurs d'exception, tels Bénéne, Aliouat, Saïd entre autres.

Houmane se fait rapidement remarquer par Boujemaâ Kadri, le vieux lion qui en souffle un mot au Père Jego. Et dès la catégorie juniors, Houmane intégre l'effectif des séniors, avec les illustres Baeja, Hamid, Milazzo, Moussa, Aliouate.

Titulaire à part entière dès sa première saison, Houmane va s'illustrer au fil des saisons pour devenir dès 1967 le maâlem de l'équipe et, rapidement, il va gravir tous les échelons pour bientôt effectuer ses débuts en sélection nationale.

D'abord chez les Espoirs avant de fêter sa première apparition chez les séniors face à Batafogo. Dès lors, le voilà vedette à part entière du football national à partir de 1967 où propulsé avant de pointe, il enlève le titre de 1er buteur avec 18 buts, ex-acquo avec Chiadmi du Difaâ Hassani Jadidi.

La consecration mondiale va venir en juillet 1970 de la première participation du Maroc en Coupe du monde au Mexique en 1970. C'est lui qui va en effet marquer le premier but marocain dans cette prestigieuse épreuve face à l'Allemagne.

Seule une vilaine blessure à un genou l'empêcha de poursuivre sa carrière avec le Raja en 1975, il mettra un terme à son périple pour se convertir en entraîneur.

D'abord adjoint de Tachkov, Houmane prendra plusieurs fois les destinées du Raja notamment de 1977 à 1983. Il aura le mérite d'avoir lancé plusieurs joueurs de renom, comme les Abderrahim, Hajri, Tijani etc… Houmane a également entraîné le TAS, l'Etoile Jeunesse et la Régie des Tabacs.

Houmane qui a côtoyé de très grands joueurs au Raja (feu Petchou, Benene, Saïd, Moussa, Mibazzo) et en équipe nationale (Bamous, Allal, Amar, Amari, feu Hajjami, Maâroufi, Faras, Filali, Boujemaâ, Ghazouani) est aujourd'hui oublié de tout le monde, alors que malade, il serait très touché par des signes ou des témoignages de sympathiie et d'amitié.

Bio-express
Jair Mohamed – Ould Houmane
Né en 1944 à Casablanca
Il a commencé à jouer à 8 ans.
Minime, Cadets, Juniors au Raja

A débuté dans la catégorie minimes en 1955 sous la houlette de Abdelkader Jalal.
1er match officiel avec les séniors lors de la rencontre de la Coupe du Trône à Fès.

Sélectionné en équipe nationale Espoirs 1er match en équipe nationale A, contre le Botafogo du Brésil en amical. A joué plus de 14 ans au Raja. Première participation avec le Maroc en Coupe du Monde au Mexique en 1970 avec comme entraîneur Vidinic et sélectionneur Kacem Kacimi.

Auteur du 1er but marocain à Mexico face à l'Allemagne (1-2).
Reconverti en entraîneur, il prend les destinées du Raja à deux reprises (1977 à 1979 et de 1980 à 1983) puis directeur technique du club.

Entraîneur du TAS, de l'Etoile Jeunesse et de la Régie des Tabacs (Division 2).
A disputé une seule fois la finale de la Coupe du Trône avec le Raja qui avait perdu par 1-0 face au RAC en 1968.

Blessé, Houmane n'avait pas terminé le match.