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Projet Omar Ibn Khattab : 250 familles se plaignent des défauts de construction

14 Septembre 2005 À 16:05

C'est un cri de colère que les 250 familles du projet Omar Ibn Khattab, situé à l'arrondissement El Fida-Derb Soltane, lancent aux pouvoirs publics. Les habitants, en grande majorité des anciens sinistrés du quartier Boujdour inondé en 1996, s'indignent de l'étroitesse des canalisations interne d'assainissement liquide. Ce qui provoque, souvent, des fuites des eaux usées.

" Ce n'est pas possible de continuer à vivre au milieu de ces fuites d'eau incessantes, alors que je paie une traite de 1200 DH par mois et ce jusqu'en 2012", affirme avec véhémence un locataire de l'immeuble C.

D'autres habitants reprochent également à l'entreprise qui a réalisé les travaux d'installation des canalisations, de buses de petites dimensions en sachant pertinemment que plusieurs familles vivent dans ces immeubles.
En parallèle, ils affirment que les gaines d'aération ne sont pas conformes aux normes, ce qui cause des fuites d'eaux à l'intérieur des constructions et dans les dalles.

Autre défaut de construction dénoncé, l'emplacement des gaines d'aération des halls qui communiquent directement avec les magasins du marché. Cette position facilite l'accès des voleurs et surtout les répugnantes effluves du marché. "Il est pratiquement impossible d'ouvrir les volets qui donnent directement sur le marché en raison des odeurs nauséabondes" souligne une jeune femme qui se dit déçu du projet.

Ils pointent également du doigt le marché qui cause énormément de gêne aux habitants et exigent qu'il soit couvert pour l'isoler du reste des habitations puisqu' il est sources de nuisances olfactives, etc.
Ils demandent aussi un minimum de sécurité puisque le quartier est fréquenté par de nombreux délinquants qui font régner un climat de terreur sur le secteur.
Contacté à ce sujet, l'un des deux maîtres d'œuvre de ce projet a réfuté ces accusations en affirmant que «les canalisations ne sont pas sous dimensionnées».

«Ce qui arrive, dit-il, c'est que les gens font les travaux chez eux et jettent le ciment et le sable dans les conduites des toilettes et, par conséquent, ils les obstruent.

Le problème n'est pas un problème de dimensions de conduites, mais de savoir vivre dans ces nouveaux logements.
La preuve, les habitants n'évoquent jamais un problème d'électricité, ni celui du raccordement au réseau d'eau potable, mais toujours celui de l'assainissement liquide intérieur, précise-t-il.

De son côté, la holding Al Omrane qui a conçu et réalisé le projet affirme qu'elle a «lancé un marché pour réparer les canalisations bouchées et que le problème est en voie de résolution».
Les travaux concernent également la création de toilettes publiques au sein du marché et le nettoiement des regards.

Le chef du projet Omar Ibn Khattab au sein de la holding affirme que «ce travail aurait dû être effectué normalement par les habitants puisqu'ils sont responsables de l'obstruction des canalisation intérieures».
Les bénéficiaires du projet qui étaient victimes des inondations en 1995 réclament aussi la baisse des taux d'intérêts bancaire fixé à 12,5% pour un logement dit sociale alors que les taux proposés actuellement par certaines entreprises n'excèdent pas 4,5%.

Il est à signaler que le programme Omar Ibn Khattab, dont l'architecture est fort belle, est réparti en trois tranches. Il permettra la production de 638 logements et 673 commerces pour un coût qui s'élève à 137 millions de dirhams. Il est destiné à la résorption du souk de derb Milan qui regroupe plus de 500 commerces édifiés en matériaux de récupération, ainsi que le relogement de 250 familles sinistrées du quartier Boujdour.

Construit dans un quartier à forte densité démographique, ce complexe vise la concrétisation de la politique de proximité et la lutte contre la pauvreté, l'handicap, l'exclusion et l'analphabétisme.

Les habitants issus de familles défavorisées de la préfecture, tous âges confondus et en particulier les femmes au foyer, les handicapés et les jeunes qui rêvaient de bénéficier d'espaces de loisir n'ont trouvé, en fin de compte, qu'un projet où il est difficile de vivre.

Le problème de quartier Omar Ibn Khattab suscite à nouveau la problématique de la qualité des constructions des logements sociaux, mais également l'absence de culture de cohabitation au sein de ces quartiers.
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