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Projet d'assainissement liquide : «Une ville saine pour un environnement propre»

19 Février 2005 À 15:08

"Une ville saine pour un environnement propre", telle est la devise de la Régie autonome de distribution d'eau et d'électricité de Fès (RADEEF), a affirmé le directeur régional, M. Mohammed Moussa.

Intervenant dans le cadre d'une rencontre organisée par la wilaya de la région de Fès-Boulemane, le responsable, évoquant le projet d'assainissement liquide initié par son administration pour lutter contre la pollution des eaux et en particulier de celui de Oued Sebou exutoire final des rejets de Fès, a rappelé que jusque dans les années 90, Fès baignait dans une mare de pollution excessive.

Ses oueds se sont transformés en véritables égouts à ciel ouvert charriant toutes sortes d'ordures et de déchets puisque, a précisé le responsable, plus de 70 tonnes de pollution organique (DBO5) se déversaient quotidiennement dans l'oued Sebou causant ainsi une destruction massive de sa faune et de sa flore et ce à une centaine de kilomètres en aval.

Compte tenu de cette situation désastreuse, la RADEEF a pris en 1996, le contrôle de l'assainissement liquide de la ville pour collecter et traiter l'ensemble des eaux usées avant leur rejet dans le milieu naturel.

C'est ainsi, a souligné le directeur régional, que de grands projets ont été créés, notamment la liaison ouest-intercepteur et le collecteur Massira-Dokkarat qui a permis l'assainissement de l'oued Fès et de décloisonner le grand pôle d'agglomération de Bensouda pour en faire une zone d'urbanisation nouvelle.

Dans un autre quartier, le prolongement du collecteur de Sidi Brahim et la réalisation de l'intercepteur aval ont permis pour leur part d'intercepter l'ensemble des eaux usées de la ville nouvelle afin de pouvoir les acheminer vers la station de prétraitement de Zenjfour via les deux ovoïdes de la Médina, (qui n'ont jamais été opérationnels depuis leur construction en 1973).

Cette réalisation d'infrastructure de base a permis, selon M. Moussa, de mettre fin à une situation très délicate marquée par des odeurs nauséabondes, des débordements des eaux usées et la prolifération des insectes et rongeurs.

En 1999, l'opération de la réhabilitation du réseau d'assainissement et le curage des "oueds égouts" dans l'ancienne Médina fut entamée. Reprise en 2003, elle a eu, a-t-il souligné, un impact imminent sur l'amélioration de la qualité de vie des habitants de l'enceinte ancestrale et contribué au renforcement et à la consolidation des infrastructures du bâti qui menaçait ruine.
S'agissant de la station de prétraitement de Zenjfour, le responsable a souligné que cette installation a une grande importance pour Fès.

Opérationnelle depuis Juin 2004, elle contribue à la réalisation des objectifs fixés par la RADEEF : l'épuration des eaux usées de Fès, a-t-il dit, précisant que cette station constituera un grand tournant dans le développement économique, social et environnemental de la ville de Fès et de la région du Sais.

Concernant le volet de la dépollution industrielle, la Régie, a-t-il mentionné, a déployé des efforts considérables dans la réalisation de plusieurs projets, notamment le projet pilote de traitement des margines qui, exploité depuis 1997, consiste au transport et à l'évaporation naturelle de 30 pc de la production des margines rejetées par les huileries du quartier industriel de Dokkarat et la réalisation de la deuxième phase du projet "l'évaporation forcée" prévue prochainement et qui aura pour but le traitement de la totalité des margines rejetées par la ville évaluée entre 50.000 et 70.000 m3/an.

La Régie exploite également une station de déchromatation dans le même quartier. Créée grâce à un don de l'USAID, elle a été mise en service en mai 2003 avec une capacité maximale de 50 m3 d'eau chromée par jour.

Actuellement, elle ne traite que les 40 pc de chrome rejeté par le quartier de Dokkarat et l'objectif final est le traitement de la totalité du chrome rejeté par la ville, a indiqué M. Moussa.

Au niveau des tanneries et dinanderies des quartiers de Ain Nokbi et de l'ancienne Médina, la RADEEF a réalisé entre 1991 et 2001, et ce grâce à un don de l'agence Française de Développement (AFD), le programme de sensibilisation et de démonstration des techniques de réduction de la pollution à la source.

Dans ce sens, a-t-il noté, des changements au niveau des procédés de fabrication ont été testés avec succès et ont permis de réduire d'environ 70 pc les rejets en chrome et en Nickel. La RADEEF a procédé, par la suite, à la généralisation de cette opération à l'ensemble des dinanderies de la Médina.

En outre, le service exploitation de la régie se charge de l'entretien et de l'exploitation des ouvrages de la ville en particulier de 1.700 km de canalisations sanitaires et pluviales ainsi que d'une station de relevage a-t-il conclu.
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