Rabat dresse le bilan du partenariat euro-méditerranéen
MAP
16 Avril 2005
À 18:11
Le bilan "Partenariat euro-méditerranéen (PEM)" dix ans après le lancement du processus de Barcelone et l'élargissement de l'Union européenne (UE) a été au centre d'un séminaire international, tenu vendredi à Rabat.
Organisée par le Groupement d'études et de recherches sur la Méditerranée (GERM), en partenariat avec la Fondation Friedrich Ebert sous le thème "Le partenariat euro-méditerranéen: quelle actualité?", cette rencontre a pour objectif d'évaluer les volets politique et sécuritaire, économique et financier ainsi que le volet socio-culturel du PEM.
Intervenant à la première séance des travaux de ce séminaire, Mme Caroline Sorgues, responsable à la délégation de la Commission européenne au Maroc, a souligné l'importance de cette rencontre pour rappeler les objectifs et dresser le bilan des réalisations et des difficultés rencontrées dans l'application du Processus de Barcelone.
Mme Sorgues a réaffirmé l'engagement de l'UE pour la réussite du PEM à travers son soutien financier et l'encouragement des réformes économiques politiques et sociales, mettant l'accent sur la nouvelle politique de voisinage initiée par l'UE qui devrait s'inscrire, selon elle, dans le cadre du Processus de Barcelone.
Le PEM et la politique de voisinage, a-t-elle précisé, doivent se compléter et se renforcer mutuellement, ajoutant que l'UE dispose d'un plan d'action visant à accompagner les pays tiers méditerranéens dans leur transition économique, politique et sociale pour être au rendez-vous de l'entrée en vigueur de la zone de libre-échange euro-méditerranéenne, prévue pour 2010.
Mme Sorgues a précisé que ce plan vise à assurer une croissance et une réforme économique durables dans les pays de la Méditerranée du Sud, et ce à travers l'intégration de leurs économies (coopération Sus-Sud), l'attraction des investissements et la préparation d'un environnement macro-économique sain.
Elle a également souligné que la Commission européenne propose de lancer une réflexion sur la création d'une banque euro-méditerranéenne de développement, estimant que la réussite de ce partenariat exige la mobilisation des ressources humaines qualifiées, d'où l'importance de rehausser le niveau de l'enseignement dans les pays de la région afin d'assurer un développement humain durable.
De son côté, M. Aziz Hasbi, professeur des relations internationales à la Faculté de droit de Rabat-Agdal, a déploré "l'absence d'un dialogue politique effectif" dans l'expérience euro-méditerranéenne, soulignant que cette dernière est assez récente. Il a estimé que la réussite des autres volets du PEM est tributaire du succès du dialogue politique.
Il a également indiqué que la réussite de ce dialogue pourrait contribuer à la création d'un espace commun de paix et de prospérité à travers la lutte contre le trafic de drogue, la criminalité, le terrorisme et la prolifération des armes, tout en veillant au respect des droits de l'Homme.
L'universitaire Hassan Zaoual a, quant à lui, évoqué le thème de l'interculturalité dans le PEM, soulignant que l'échange culturel représente la dimension "oubliée" des accords de Barcelone.
M. Zaoual a précisé que ces accords demeurent profondément marqués par la conception selon laquelle l'établissement d'une zone de libre-échange serait la "solution miracle" pour résoudre les problèmes rencontrés à l'échelle euro-méditerranéenne.
Il a également ajouté que le "brassage culturel" qui entoure la Méditerranée fait de cette région une mosaïque de sites symboliques enchevêtrés, capable d'être le moteur d'une nouvelle civilisation de la diversité.
Cette rencontre de deux jours, qui connaît la participation de plusieurs experts et universitaires marocains et étrangers, traite des thèmes portant sur le "bilan du PEM", "les grandes problématiques du PEM" et "les perspectives du PEM".