Saïd Lamrini, au nom des handicapés
LE MATIN
24 Octobre 2005
À 13:57
Le dernier programme initié par la Fédération internationale de tennis en faveur des tennismen sur fauteuil roulant fut une belle réussite et un beau succès pour notre pays. Choisi parmi plusieurs prétendants à ce programme, le Maroc a su relever le défi, en témoigne la satisfaction de l'expert français des instances internationales, Yann Maître, qui a supervisé toutes les étapes de ce stage.
Ce succès, on le doit au travail des hommes qui ont préparé, bien à l'avance, ce programme constitué de conférences, de séminaires, de formations des encadreurs et des joueurs. Outre les deux fédérations de tennis et du sport pour handicapés, en association avec l'association "Chaîne du cœur ”, basée en Suisse et présidée par le Marocain Hassan Achoumi, plusieurs intervenants ont mis en lumière les efforts consentis dans le domaine du handisport en général et du tennis sur fauteuil roulant en particulier dont le directeur technique national, Saïd Lamrini, qui est au service de la FRMSPH depuis plusieurs années.
Son parcours est assez éloquent. Cadre au ministère de la Jeunesse et des Sport, l'homme a mené plusieurs recherches sur des domaines touchant le sport pour handicapés. Il est également enseignant au centre national des sports de Moulay Rachid et à ce titre il a dirigé plusieurs travaux de mémoires et de recherches. Membre de la FRMN et président de sa commission technique, Saïd Lamrini est aussi conférencier de la FINA et membre d'un certain nombre d'associations qui lui accaparent l'essentiel de son temps. Il a entraîné l'équipe nationale de natation, dirigé plusieurs clubs comme l'OM, l'USCM, le Wifaq, l'ASS.
Il a également touché à l'arbitrage en water-polo et en natation. Si l'on devait énumérer les nombreuses responsabilités de Saïd Lamrini et ses interventions dans des forums internationaux, il faudrait écrire des pages entières. Aussi, on se contentera de l'essentiel, à savoir sa contribution aux athlètes handicapés. Après donc un séjour à Oman entre les années 80 et 96 dans le cadre de la coopération entre nos deux pays, Saïd Lamrini est sollicité par la FRMSH en tant qu'entraîneur et responsable de la natation des handicapés." Comme j'avais mené des travaux sur des thèmes touchant la pédagogie nouvelle de l'apprentissage de la natation des handicapés lourds ou l'obésité et l'inactivité physique chez l'enfant, explique Lamrini, je n'ai pas hésité à mettre mon expérience au service des nageurs et des athlètes handicapés. Depuis lors, j'ai fait partie de toutes les délégations aux jeux paralympiques, notamment à Athènes en 2004 où le Maroc a obtenu des résultats appréciables avec 2 médailles d'or et 4 d'argent plus un record du monde et en Algérie aux jeux Panarabes 2004 où nous avons gagné 34 médailles et une 2e place au classement général. Je pense aussi que ces résultats sont le fruit d'un travail remarquable qui est fait au niveau de la Fédération du sport pour handicapés que préside Hamid El Aouni. Tous les membres y sont très actifs.”
Saïd Lamrini a participé dernièrement au Forum international de l'élite sportive organisé par l'organisme mondial des centres de préparation de haut niveau au Canada. L'intervention du Marocain sur l'intégration des athlètes nationaux vivant avec un handicap fut magistrale et a retenu l'attention des plus hauts responsables de ce forum. La contribution la plus importante de Saïd Lamrini fut celle du Silver Fund Maroc, et qui a concerné la formation et le développement du tennis sur chaise roulante. Depuis plus de deux ans, en collaboration avec Hassan Achoumi, champion de tennis de cette discipline et président de la chaîne du cœur, les deux hommes ont été en contact avec l'ITF pour lancer ce programme au Maroc et qui sera très bénéfique pour les joueurs marocains.
En effet, l'objectif est de constituer une équipe nationale capable d'affronter les meilleurs joueurs mondiaux et de mettre en place des structures visant à faciliter l'intégration des handicapés dans la vie associative.
" Lors de ce stage, nous avons reçu un grand nombre de coachs qui souhaitaient une réorientation vers le handi tennis, avoue Lamrini. C'est une bonne chose pour cette discipline qui est appelée à se développer et à connaître un engouement sans précédent. Nous avons réalisé l'essentiel de nos objectifs mais le plus important reste à venir, à savoir une bonne représentativité de notre pays dans les manifestations internationales et l'instauration d'un pont de coopération entre les diverses associations pour développer davantage le tennis sur fauteuil roulant et aider les handicapés.”
Le souhait de Saïd Lamrini, des responsables de la FRMSH et des divers intervenants est d'attirer l'attention du comité olympique pour le sport pour handicapés et le seul moyen d'y contribuer plus efficacement, c'est forcément d'intégrer l'instance olympique à travers une commission spéciale. Saïd Lamrini compte y parvenir fort de ses arguments.