Solidarité à l'occasion de Aïd Al Adha : Les associations mènent campagne en faveur des enfants orphelins
Pour célébrer l'Aïd-El-Kébir, les Marocains vont sacrifier, demain vendredi, le mouton dans leur maison. La fête commence par la prière d'Al Aïd à Lam'sala (mosquée sans toit). Puis chacun rentre chez lui pour procéder au sacrifice rituel du mouton. Duran
LE MATIN
19 Janvier 2005
À 15:37
Pour eux, l'Association Afak pour le civisme et le développement, présidée par le docteur Abderrahim Harouchi, ministre du Développement social, de la famille et de la solidarité, mène depuis quelque temps une campagne de sensibilisation tous azimuts. Une campagne salutaire est lancée sur les ondes de la radio, sous forme d'un spot publicitaire conçu par cette association et qui appelle les Marocains à être solidaire avec les enfants orphelins.
Le spot demande aux gens de venir en aide aux différentes associations qui accueillent ces « sans familles ». destinée à inciter les gens à prendre conscience de la situation tragique de ces enfants, la campagne a eu un impact très positif sur les bienfaiteurs qui ont activement participé à cet élan de solidarité. C'est ailleurs la générosité des gens qui a été mise en évidence comme à l'occasion de chaque fête religieuse.
Ces derniers ont surtout besoin d'affection et d'amour. Mme F. Kaouachi, directrice de la Maison d'Enfants Lalla Hasnaa explique : « Mon souhait est de donner à tous ces enfants le plus grand amour du monde et la plus grande stabilité psychologique possible.
Mais, rien ne remplacera la présence, l'amour d'une mère, d'un père, d'une famille et la chaleur d'un foyer. Un enfant qui reste dans un orphelinat ne peut être aussi éveillé qu'un enfant recueilli qui, lui, reçoit de l'amour, un équilibre et une éducation. On encourage les parents à revenir à l'orphelinat après la prise en charge pour éviter le choc psychologique chez l'enfant ».
Dans ce cadre, plusieurs orphelinats organisent des cérémonies durant les trois jours de l'Aïd Al Adha. A l'orphelinat d'el Akkari à Rabat, l'ambiance sera festive, souligne Nawal Hakam, la directrice, qui ajoute que « seulement quelques enfants vont pouvoir passer l'Aïd chez des familles de bienfaiteurs suffisamment connues par la direction.
A l'intérieur de l'orphelinat, le cadre est très familial. Après le petit déjeuner, on sacrifie le mouton et on prépare un repas spécial pour les enfants qui ne diffère pas de celui par les familles chez eux. Le plat que nous allons ensemble déguster est constitué de brochettes de foie grillé, qui sera suivi d'un tagine d'abats et de viande ».
A Casablanca, l'Association musulmane de bienfaisance de Aïn Chok qui regroupe trois centres d'accueil prend en charge durant la période de l'Aïd plusieurs centaines de pensionnaires. La Maison d'enfants accueille 500 pensionnaires, tandis que 230 filles vivent dans la maison des filles, appelée Moulay Driss 1er. Le centre d'accueil des personnes âgées prend en charge une centaine de pensionnaires. Selon Mohamed Kafi, président de l'association, « Tous les enfants en bas âge parrainés par de nombreuses familles partent les voir à domicile pour pouvoir passer la fête avec eux.
D'autres restent aux centres d'accueil et fêtent l'Aïd comme s'ils sont chez eux. Après l'immolation du mouton, nous préparons, comme toutes les familles marocaines, un repas festif. Le lendemain, nous allons organiser une soirée artistique pour tous les pensionnaires et les mécènes à la maison des personnes âgées ». La fête du sacrifice est également célébrée à l'Association marocaine des villages d'enfants SOS.
Celle-ci est tutrice des enfants qui lui sont confiés par les orphelinats et les services sociaux nationaux et leur assure éducation et formation.Maria Mir, responsable de la communication au sein cette structure à but non lucratif, précise que « pour fêter l'Aïd, on s'appuie sur le modèle familial. Tous les enfants passent la fête aux villages.
Aucun enfant ne quittent les villages pour passer la fête ailleurs. Chaque maison du village bénéficie d'un mouton. Un groupement familial est organisée où tous les jeunes du foyer rejoignent leurs maisons dans les villages pour fêter en famille.
Un repas de fête sera également préparé et les enfants vont porter de habits neufs, entièrement pris en charge par l'Association ». Créée en 1985 et reconnue d'utilité publique, elle a pour objectif de prendre en charge des enfants abandonnés, orphelins ou nécessiteux. Les villages d'enfants aident donc les enfants qui, en raison de la perte de leurs parents ou pour diverses autres raisons ne peuvent plus vivre chez ceux-ci, et ont besoin d'un nouveau foyer permanent en remplacement de leurs parents naturels.
Elle accueille des centaines d'enfants et de jeunes dans ses 3 villages situés à Aït Ourir (Marrakech), Imzouren (Al Hoceima) et Dar Bouazza (Casablanca) ainsi que dans ses 9 foyers de jeunes (Marrakech, Casablanca, Taza, Settat, Salé, Fès, Imouzzer kandar) et son lieu de vie pour handicapés.
A noter qu'à travers cette campagne, l'esprit de solidarité qui caractérise le Marocain en général reste naturel. C'est pourquoi, il répond avec enthousiasme à l'appel du devoir chaque fois qu'il est sollicité pour le faire.