Souk témoin de Bab Marrakech : Le recasement des marchands ambulants avorté
LE MATIN
29 Novembre 2005
À 15:21
Pour recaser les marchands ambulants et les commerçants qui s'étaient installés illégalement sur l'esplanade de la mosquée de Bab El Kébir en ancienne médina, les responsables au niveau de la wilaya du Grand Casablanca avaient aménagé le parking qui se trouvait au coin de l'avenue des F.A.R. (extension) et la rue Tahar Alaoui, en souk témoin.
Les stands réalisés étaient bien ordonnés dans un environnement structuré. Dans l'esprit des promoteurs du projet, ce nouvel espace commercial allait créer une certaine animation et donner aux bénéficiaires un nouveau statut social. Les vendeurs à la sauvette allaient devenir des commerçants bel et bien installés. Mais, chassez le naturel, il revient au galop.
Un grand nombre parmi ceux qui ont bénéficié de ce projet sont vite retournés à leurs anciennes habitudes et préfèrent commercer sur la voie publique, notamment en retournant s'installer sur l'esplanade de la mosquée. Ce qui fait qu'aujourd'hui, même si certains stands ont été réaménagés et sont bien achalandés, la majorité des emplacements sont fermés.
Cette situation n'est pas nouvelle. Chaque fois qu'il y a un projet du genre (marché, complexe artisanal, zone d'activité économique, lotissements publics etc.), on se bouscule, on fait des interventions, en un mot, on s'arrange pour décrocher un lot, un magasin ou un espace. Il n'y a pas de mal à cela du moment que l'on veut créer une activité permanente génératrice de revenu ou que l'on veut construire une maison pour y habiter. Mais les choses ne se passent pas comme cela. La quasi-totalité des bénéficiaires de ces projets sont en fait des spéculateurs.
C'est exactement ce qui se passe dans le souk témoin de Bab Marrakech. Malgré les nombreuses injonctions de la direction de ce souk, certains bénéficiaires ne cherchent pas à créer une activité, mais plutôt à vendre les droits d'exploitation qu'ils détiennent. C'est ainsi que des stands ont changé plusieurs fois de propriétaires. Ce n'est pas grave du moment que les nouveaux venus veulent animer cet espace. Il reste maintenant aux responsables de trouver une solution pour les stands qui restent fermés et qui commencent à se détériorer.
Il y a bien des gens et particulièrement des jeunes qui cherchent désespérément une opportunité pour s'installer à leur compte et commencer une nouvelle vie. Que ceux qui ne sont pas en mesure d'aménager ou d'entreprendre une activité dans les lots qui leur ont été alloués cèdent la place à ceux qui veulent gagner honnêtement leur vie. Le souk témoin de Bab Marrakech est un bon site commercial, il faut lui donner l'occasion de s'épanouir.
Il faut aussi trouver une solution permanente aux marchands ambulants qui refusent de se sédentariser et qui gênent aussi bien la circulation que le commerce organisé. Une expérience a bien été engagée en ancienne médina, elle a donné ses fruits, mais à présent, elle semble avoir été abandonnée. Comme on dit bien chez nous " Rajaât al moghref l'dak chi li kataâraf ".