Tiger Woods, 30 ans d'excellence
Tiger Woods continue de laisser des empreintes sur le golf mondial. A 22 ans, tout le monde criait au génie et il s'obligeait humblement à refermer la porte de la gloire. le jeune noir américain acquérait un mental hors de commun !
En 1999, il ressent la sensation de faire le coup parfait. La balle exécute ce que sa pensée intériorise.
D'autres coups parfaits suivent entrecoupés de balles classiques. Durant l'année 99, Woods se permet de remporter dix victoires sur les 14 compétitions qu'il dispute dont 6 de suite à cheval sur 99 et 2000 ! On connaît la suite. Jack Nicklaus, golfeur du siècle, semble avoir trouvé son successeur. Dès à présent, Tiger Woods est entré dans la légende du sport mondial et il semblerait indécent de vouloir lui prêter les défis les plus fous.
On ne peut, en effet, évoquer son nom sans murmurer l'invraisemblable, utopique et sysiphique grand chelem, soit les quatre tournois majeurs remportés la même année. Il faut garder à quiconque toute dimension humaine.
L'Américain qui a fêté vendredi ses trente ans, clôt ainsi une décennie de succès ponctuée par dix titres dans les tournois majeurs de golf et espère détrôner son idole et compatriote Jack Nicklaus et ses 18 titres, d'ici à son quarantième anniversaire. «Bien que mes amis me le rappellent sans cesse, je n'arrive pas à réaliser, confie Woods à propos de ses 30 ans. Je ne me sens pas vieux, mais je tourne sur le circuit depuis près de dix ans, c'est effrayant.» Le N.1 mondial, qui s'offre actuellement une pause de six semaines, domine le circuit professionnel depuis 1996 et y a établi quantité de records en matière de précocité et de titres.
Quadruple vainqueur du Masters, il a remporté à deux reprises les autres tournois du Grand Chelem: l'US Open, l'Open britannique et le Championnat PGA, en réalisant notamment ce que l'on a baptisé le «Chelem du Tigre», soit une série de quatre victoires dans les «Majeurs» entre l'US Open 2000 et le Masters 2001.
«Je n'aurais jamais cru remporter dix tournois majeurs entre 20 et 30 ans, cela n'avait jamais été fait», s'étonne le prodige, Eldrick de son prénom, surnommé «Tiger» en hommage à un soldat vietnamien avec qui son père avait fraternisé durant la guerre du Vietnam. «Et j'espère que mes meilleures années sont devant moi», ajoute-t-il.
Tiger Woods rendait une carte de 48 sur un neuf trou à l'âge de trois ans et a été élevé avec un club de golf dans les mains. A l'époque, un poster de Jack Nicklaus, rappelant la chronologie de ses 18 succès en Grand Chelem, trônait dans sa chambre. Champion des Etats-Unis junior amateur en 1991, 1992, 1993, puis senior en 1994, 1995 et 1996, il passa alors professionnel pour frapper fort d'entrée en s'adjugeant le Masters 1997 avec 12 coups d'avance, devenant au passage le premier golfeur noir à s'imposer sur le parcours d'Augusta et le plus jeune lauréat du mythique tournoi.
Sevré de titres depuis 2002, il a alors pris le temps d'effectuer quelques réglages dans son jeu pour revenir encore plus fort en 2005, s'imposant au Masters et à l'Open britannique. Ses deux premiers titres majeurs depuis son mariage avec la Suédoise Elin Nordegren, en octobre 2004.
A titre de comparaison, Nicklaus a remporté son premier Grand Chelem à 22 ans et son dixième à 32 ans, ce qui laisse Tiger Woods dans les «temps» de son record.
«Les gens me demandent toujours si je peux m'améliorer. Ils plaisantent. En sport, si vous croyez être arrivé, c'est le temps d'arrêter. C'est ce qui me motive pour 2006: Je sais que je peux être meilleur qu'aujourd'hui», a conclu le N.1 mondial.
Certains observateurs financiers osent évaluer que la valeur marchande de Tiger Woods pourrait atteindre le milliard d'euros à l'âge de 30 ans (en 2006)!