AFP
18 Octobre 2005
À 14:01
Cette suspension a été signée lundi soir à 20H00 par Mme Alliot-Marie, conformément à l'article 44 du statut général des militaires "en cas de faute grave commise par un militaire", a-t-il indiqué à la presse.
Sont également suspendus le colonel Eric Burgaud, chef de corps au moment des faits et actuellement au 13ème bataillon de chasseurs alpins (BCA) de Chambéry ainsi que le sous-officier, qui faisaient alors partie du dispositif Licorne.
Les suspensions ont été prononcées pour "manquements graves à la loi, aux règlements militaires et aux ordres", a précisé M. Bureau.
Cet Ivoirien "avait commis à plusieurs reprises des crimes sur les populations civiles", a-t-il ajouté. Aucune précision n'a pu être donnée sur la réalité des faits, mais le ministère indique "qu'il est en particulier établi qu'il n'a pas été rendu compte à l'époque des faits aujourd'hui mis au jour" sur ce décès.
Dans un communiqué en date du 17 mai, le ministère avait relaté la mort "d'un dénommé Mahé connu comme étant le chef d'une bande de coupeurs de route recherché pour de nombreuses exactions perpétrés en avril (au moins 5 morts, 9 blessés et 4 viols".
"Poursuivi et se voyant cerné, il a ouvert le feu en direction des éléments de la force Licorne" qui "en état de légitime défense, ont riposté", selon ce même communiqué.
"Blessé très grièvement, le suspect a été arrêté" et "est mort des suites de ses blessures pendant son transfert au CHU de Man" (ouest de la Côte d'Ivoire), ajoute ce communiqué. L'affaire a éclaté lorsque le chef d'état-major de l'armée de terre Bernard Thorette a reçu le 11 octobre dans l'après-midi un appel d'un officier supérieur lui indiquant que les circonstances de la mort de cet Ivoirien étaient tout autre, a révélé lundi soir à l'AFP un militaire qui a recquis l'anonymat.
"Cela a conduit le chef d'état-major des armées Henri Bentégeat à déclencher immédiatement une enquête", a-t-il poursuivi. "Ce qu'on sait des faits, s'ils sont avérés, est particulièrement intolérable pour un chef militaire", a-t-il ajouté sans plus de précision.
Le général Poncet était en Côte d'Ivoire depuis 11 mois au moment des faits et venait d'être promu général de corps d'armée (quatre étoiles).