LE MATIN
22 Février 2005
À 18:04
Ce qui, avouons-le, lui sied beaucoup mieux que cet air de chef de guerre toujours sûr de lui, hautain, colérique et capricieux qu'il a affiché durant son premier mandat et qui lui a valu tant de haine, de mépris et à tout le moins, de méfiance jusque dans les rangs des alliés les plus sûrs de Washington.
Qu'est-ce qui a changé donc concrètement dans l'attitude et l'analyse de Bush II et que cette tournée européenne a pu mettre en évidence plus que toute autre chose ? Le discours d'abord, le ton ensuite, le style et la forme enfin. Le style c'est l'homme, dit-on, surtout lorsqu'il s'agit d'hommes politiques et de grands décideurs ou de stratèges.
S'agissant du leader de la première puissance mondiale, cette assertion prend une dimension et une signification toutes particulières. Et ce qu'a dit Bush à Bruxelles, lundi, tranche radicalement avec ses déclarations et prises de position précédentes à telle enseigne que l'on peut parler non seulement de «repositionnement» mais, de virage à 180 degrés de la «nouvelle» diplomatie américaine. Quelques «petites phrases», prises pêle-mêle, suffisent amplement à illustrer ce propos.