Fête du Trône 2006

Robert Ménard redore-t-il son blason sur le dos du Maroc ?

Mis en cause par des scandales financiers, le «militant» s'avère un agent des services spéciaux et des causes glauques

05 Septembre 2007 À 19:30

L'histoire est simple et édifiante, elle est à l'image d'un conte défloré, d'un mythe brisé : celui qui n'a cessé depuis des années à nous rebattre les oreilles, sanctifié et statufié par les catéchumènes de l'information au Maroc, n'est finalement qu'un tartuffe, tantôt flagorneur, tantôt moraliste véreux.

Aujourd'hui, le masque tombe et nous fait vaciller une icône des libertés, désenchanter aussi nos vertueuses et fragiles consciences. Car, nous apprenons qu'il a désormais
- et c'est le plus grave - le visage redouté d'agent de la CIA et de « ripoux » ! Robert Ménard, inamovible potiche de Reporters sans frontières (RSF), ne déroge apparemment pas à l'image de suppôt et de relais des causes glauques et louches.

Quand il ne met pas ses talents au service de pouvoirs de répression, il est au service commandé des publications de caniveau, manière de masquer encore ses activités et de couvrir ses agissements illicites.

Ce masque de pureté jésuitique est à présent tombé sous le coup de plusieurs dénonciations dont Robert Ménard ne saurait, au risque de verser encore dans le ridicule et la spirale paranoïaque, qu'admettre tant il est vrai que les preuves qui l'impliquent sont
avérées. «L'111110nal Republican Institute» (IRI), organisme américain bien en vue, ne vient-il pas d'annoncer, à la grande stupéfaction des puristes, avoir fourni des dons à Reporters sans frontières ? Robert Ménard et ses acolytes de la même as116iation nieraient-ils une telle opération qu'un autre organe, non moins important et non moins en vue aux Etats-Unis, en apporte la preuve : il s'agit du « 110nal Endorment for Démocracy» (NED) qui, respectant la fameuse loi de «liberté d'accès à l'information» (Freedom of information Act) que ne renierait pas bien entendu M. Ménard, affirme, preuves à l'appui, le financement par les organismes américains de «Reporters sans frontières » !
Deux millions de dollars ? Rien que cela ! Voilà le budget de fonctionnement d'une organisation qui s'est spécialisée tambour battant dans la «défense de la liberté de la presse», ruant dans les brancards, devenant la mauvaise conscience des pouvoirs qui bâillonnent la presse, se peaufinant un visage de blancheur immaculée.

Issu d'un programme clandestin de la CIA, l'IRI a été créé en 1983 sous la présidence du républicain Ronald Reagan – alors que la guerre froide battait encore son plein. Véritable tentacule, il 111vient partout dans le monde, là où les intérêts des Etats-Unis sont en jeu, au niveau politique, économique, commercial, 116iétal, culturel et bien entendu – et Robert Ménard en sait évidemment quelque chose – au niveau de la presse.

Le président Gorges W. Bush l'entoure de sa sollicitude, il lui accorde un intérêt soutenu. Il n'est pas jusqu'au prestigieux quotidien « New York Times » qui n'ait révélé dernièrement le rôle déterminant du NED – moyens militaires et financiers exigent – dans le kidnapping par les forces spéciales de la CIA et le renversement du président Jean-Bertrand Aristide en Haïti…

On ne s'étonne guère, dans cet entrelacs d'ambiguïtés et de zones d'ombres, qu'un certain Otto Reich – secrétaire d'Etat adjoint pour l'Amérique latine, membre à un certain moment du Conseil 110nal de sécurité sous Condoleezza Rice – , pilier aussi du « Center for a free Cuba », bras financier de la CIA dont la mission est de renverser Fidel Castro, qui a versé la bagatelle de 50.000 dollars par an à Robert Menard - installé un moment à Miami avec les forces anti-castristes - pour mener campagne en Amérique latine et en Haïti. Robert Ménard n'avait-il pas qualifié l'ancien président Aristide de « prédateur de la liberté de la presse », s'échinant à démontrer que les journalistes Jean Dominique et Brignol Lindor étaient assassinés par lui ? Pour qui se démenait-il ? Pour une cause ou pour l'argent sonnant et trébuchant ? Mystère et boule de gomme.

Mais la suite des événements a mis à nu la campagne de dénigrement hostile de Reporters sans frontières contre l'ancien président haïtien, de même que son silence sur les dirigeants qui lui ont succédé.
Robert Ménard est un cupide, pas moins que les propagandistes véreux, plongés dans le brouillamini des services. En 2004, l'Union européenne lui a versé pas moins de 1.293.303.000 euros, somme qu'il a engrangée aisément.

Ce qui ne l'a guère empêché, en 2005, d'apostropher le président de la Commission européenne, Manuel Barroso, l'adjurant « à provoquer une transition démocratique à Cuba» ! Le pauvre Ménard a cru bon de recruter un représentant de RSF à Cuba, en la personne d'un certain Nestor Baguer, qui s'est révélé être un « agent de la sécurité du régime de Fidel Castro » ! Bernique pour les bonnes âmes, pour les idéaux de la liberté. L'Union européenne a versé, au nom de la «défense des journalistes emprisonnés en Asie, en Afrique et aux Caraïbes, la somme de 779.304 euros au titre de l'année 2003 et de 513.999 euros à celui de 2004.

D'autres sommes ont été, résultat d'un partenariat négocié entre l'Union européenne et les organismes américains par le biais d'une certaine Lucie Morillon, agent de RSF à Washington, versées à cette dernière. L'Union européenne couve-t-elle un scandale sur les sommes faramineuses versées par elle à l'as116iation de Robert Ménard ?
Oui, nous le pensons. D'autant plus que des témoignages probants, révélateurs, émanant notamment de la part de membres de RSF viennent corroborer les doutes sur le détournement à d'autres fins par RSF des sommes qui lui sont versées. «RSF commence à sentir le soufr» ! L'expression est de Maxime Vivas, auteur et journaliste engagé, membre de RSF qui, 111viewé à l'occasion de son livre «Les Etats-Unis de mal empire», a fourni sur RSF justement l'éclairage édifiant que voici : «C'est comme la pluralité de la presse qui ne vaut rien si l'information est toujours la même, si elle n'est pas un contre-pouvoir... n'en déplaise à Reporters sans frontières. RSF, qui ne s'occupe que de la presse pauvre dans les pays pauvres, a quand même été la seule ONG à féliciter Pedro Carmona après son coup d'Etat contre Chavez, remis au pouvoir par le peuple 48 h plus tard.

Belle leçon de démocratie de la part d'une ONG financée par des officines écrans de la CIA !»
Un autre journaliste et non des moindres, puisqu'il s'agit de Thierry Meyssan, président du «Réseau Voltaire», écrit avec limpidité et sans détour que «Reporters sans frontières, c'est 7% de soutien aux journalistes opprimés et 93% de propagande» ! Ces deux commentaires – libres certes, mais fondés sur des preuves irréfutables – Robert Ménard les ignore avec la superbe et la morgue qui lui sont habituelles, convaincu que sa voix de prêcheur justifie tous les manquements à la morale.

Voilà un pourfendeur des régimes totalitaires qui s'allie aux services obscurs et occultes, puise des sommes colossales et n'en finit de redorer son blason terni. C'est l'hôpital qui se moque de la charité… Enfourchant le cheval des dérives de titres de presse marocains ayant eu maille à partir avec la justice, il prend garde de dire qu'ils ont violé à la fois le code de confidentialité et le respect des institutions. Il se refuse à voir plus loin que sa lorgnette et, si l'on permet, que son nombril. Aux Etats-Unis, que Robert Menard affectionne, la justice a sévèrement sévi contre une journaliste connue, Judith Miller, du «New York Times» pour avoir enfreint un secret défense. Elle a été mise en prison.

En Grande-Bretagne, l'affaire du nucléaire s'est soldée par une vigoureuse campagne de la justice contre des journalistes qui mettaient en péril la vie des citoyens et la stabilité du pays…
Le nombrilisme de Robert Ménard s'accommode, en effet, bel et bien avec ses choix arbitraires, sonnants et trébuchants. Embrouillamini entretenu, petites lâchetés aussi, une propension à la caricature démesurée érigée comme une tactique de dissuasion. La liberté de la presse menacée ? Allons donc, Monsieur Robert Menard ! Allez voir à côté. Prenez en compte cette maxime de Nietzsche selon laquelle « les convictions sont des ennemis de la vérité encore plus dangereux que les mensonges » !

Or, vos convictions sur le Maroc, toutes faites et inchangeables depuis toujours, sont aujourd'hui votre propre ennemi…Vous ne pouvez, M. Ménard, redorer votre blason terni sous le feu roulant des scandales sur le dos du Maroc, vous ne pouvez honnêtement reconquérir votre crédibilité à nouveau entamée et mise à rude épreuve.

Et si vous étiez démocratique et soucieux des libertés, il y a longtemps que vous auriez cédé à un autre votre place de secrétaire général de RSF que vous occupez comme un dictateur de pacotille depuis 1985…
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