960 MDH de la BID pour financer l'autoroute Marrakech-Agadir

En signant une convention avec la Société nationale des Autoroutes du Maroc (ADM), la Banque islamique de développement (BID) vient d'officialiser son engagement de participer au financement de l'autoroute Marrakech-Agadir, dont les travaux ont été lancés le 3 janvier 2006 par S.M. le Roi Mohammed VI.
La BAD pendra ainsi part à ce grand chantier pour un montant de 106 millions de dollars (960 millions de DH environ).

Par cette signature, elle rejoint les deux autres bailleurs de fonds qui ont signé des conventions à ce sujet avec l'ADM, à savoir le Fonds arabe de développement économique et social (FADES) et le Fonds koweïtien de développement économique arabe (FKDEA). Par contre, la société ADM attend toujours le passage à l'acte de deux autres institutions financières qui ont également participé au montage financier de ce projet, que sont la Banque africaine de développement (BAD) et le Fonds japonais (JBIC).

Ces cinq bailleurs de fonds assureront 80% du financement de la réalisation de ce tronçon autoroutier, avec des emprunts concessionnels de l'ordre de 5,45 milliards de DH.

Le reste sera à la charge de l'ADM, dont le capital a été augmenté pour lui permettre de faire face aux charges financières du projet. En effet, une convention a été signée le 1er juin 2004 à Agadir sous la présidence de S.M. le Roi, en vertu de laquelle le Fonds Hassan II pour le développement économique et social a apporté 1,5 milliard de DH au capital de la société des Autoroutes du Maroc. Le coût global de ce projet sera donc de sept milliards de dirhams.
Il est à rappeler que cette convention est la troisième du genre passée entre la BID et ADM, après celles relatives au financement des autoroutes Sidi El Yamani-Asilah et Tétouan-Fnideq.

Avec ce nouveau financement, l'enveloppe globale allouée à la réalisation des autoroutes marocaines s'élève à près de 187 millions de dollars. La BID se situe ainsi parmi les principaux bailleurs de fonds des ADM.
Par ailleurs, l'autoroute Marrakech-Agadir, qui est en projet depuis juin 2004, constitue le dernier maillon de la liaison Nord-Sud définie par le schéma d'armature autoroutier national.

D'une longueur de 233 km, cette liaison autoroutière permettra de relier deux pôles touristiques très importants du pays, favorisera les échanges, essentiellement dans les domaines agricoles entre les régions du Sud et du Centre. Elle prend son origine vers la fin de l'autoroute Settat-Marrakech, contourne la cité ocre par l'Ouest, passe par Chichaoua, Imintanout, Argana et Amskroud pour atteindre la ville d'Agadir.

Sept points d'échange sont prévus au niveau des agglomérations traversées. La démarche à suivre consiste à attaquer le projet sur ses deux extrémités. Le tronçon Agadir-Ameskroud sera réalisé en même temps que celui de Chichaoua-Marrakech.

Le projet nécessitera la réalisation d'environ 61 millions m3 de terrassement, ce qui obligera les entreprises à avoir un rendement de plus de 1,25 million de m3 de terre remuée par mois.

Cet axe, composé de plusieurs sections, s'intègre aux grands axes structurants, à savoir Agadir-Casablanca-Rabat-Tanger-Europe et autoroute maghrébine.
Le coût des travaux se décompose sur la section Marrakech-RP 2006 (33 km-790 MDH), la section RP 2006-RN 8 (17 km-460 MDH), la section RN 8-Chichaoua (34 km-840 MDH), la section Chichaoua-Imintanout (33 km-900 MDH), la section Imintanout-Argana (59 km-2.020 MDH), la section Argana-Ameskroud (46 km-1.700 MDH) et la section Ameskroud-Agadir (11 km-290 MDH).

Avec cette nouvelle réalisation, la liaison autoroutière, qui s'étendra sur près d'un millier de kilomètres du Port de Tanger-Méditerranée sur la rive sud du détroit de Gibraltar à Agadir, sera opérationnelle en totalité en 2009 après avoir atteint Marrakech en 2006.

Il est à noter que l'axe routier actuel reliant Agadir-Marrakech connaît un trafic très dense. En 2003, il a été utilisé par plus de 5.200 véhicules par jour dont plus de 56% de poids lourds.

En outre, le volume annuel des investissements pour la construction des autoroutes au Maroc a enregistré une forte progression en passant de 600 millions de DH durant les années 90 à 4 milliards de DH par an pour la période 2005/2010.


Le montage financier de ce programme comprend une contribution à parts égales entre le Fonds Hassan II pour le développement économique et social, le budget général de l'Etat et le recours à des prêts préférentiels auprès des bailleurs de fonds internationaux, ainsi que l'émission d'obligations garanties par l'Etat.
Le réseau autoroutier national compte actuellement 595 km ouverts à la circulation, 272 km en cours de réalisation et prévoit, avant fin 2007, le lancement des travaux pour la construction de 535 km d'autoroute. Ce réseau s'articule autour de deux principaux axes Nord-Sud (Tanger-Agadir) et Est-Ouest (Oujda-El Jadida).