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Drapor sera privatisée pour 280 MDH

06 Novembre 2006 À 01:00

Le tant attendu appel d'offres pour la privatisation de la société de dragage des ports (Drapor), annoncé comme imminent à plusieurs reprises depuis plus d'un an, est enfin lancé.

Ce qui permettra au processus de privatisation de la société, lancé en 2003, d'entrer dans une phase décisive, selon certains opérateurs qui suivent de près ce dossier.

Cette opération porte sur le transfert au privé de la totalité de la participation publique dans le capital de Drapor. Il s'agit de 830.000 actions entièrement détenues par la Société d'exploitation des ports (Sodep), d'une valeur globale de 83.050.000 de dirhams.

Les offres doivent être adressées au ministère des Finances au plus tard le 7 février 2007. Le prix minimum de l'offre financière est fixé à 280 millions de dirhams.

En décidant de se désengager totalement de cette société, le gouvernement s'est montré indifférent aux souhaits des responsables de la société.

En effet, dans une précédente occasion, le président du directoire, Mohamed Bachiri, avait recommandé à l'Etat de garder une part du capital qui lui permettra d'avoir un droit de regard sur la politique du nouvel actionnaire.
Car, a-t-il insisté, l'acquéreur de Drapor devra s'engager à la garder en tant qu'entreprise marocaine basée au Maroc, de même qu'il devra respecter son business plan.

En tout cas, selon M. Bachiri, cette opération constituera un tournant historique dans la vie de la société, qui s'y était d'ailleurs bien préparée, ses résultats en témoignant. Elle a, en fait, enregistré l'année dernière des niveaux de production et de chiffre d'affaires supérieurs à ceux de l'année précédente. Ainsi, on tablait sur un résultat net de +17 %, un chiffre d'affaires en évolution de 10 % et un résultat d'exploitation de +23 %.

Quant aux prévisions à long terme, le management de la société table sur un taux de croissance annuel moyen à deux chiffres, compris entre 10 et 12 %, durant la période 2005-2013 que couvre son business plan.

Rappelons également que Drapor a pu décrocher un deuxième contrat de 19 millions de dirhams pour le dragage du port autonome de Dakar et un autre d'une valeur d'un million de dirhams pour la réalisation d'une opération de dévasage avec la société sénégalaise Dakarnav.

La préparation de l'entreprise pour ce passage a donné également lieu à un important projet, dit «Rimal», qui consiste à permettre à Drapor de produire et de commercialiser le sable marin.
De même, le spécialiste du dragage a introduit, au cours de l'année dernière, une nouvelle méthode de conduite de changement, appelée Appreciative Inquiry ou Exploration Appreciative.

En outre, Drapor a été certifiée en 2004 au management de la qualité, de la gestion et de la sécurité et a obtenu trois prix, à savoir ceux de l'innovation, de l'entreprise citoyenne et le prix national de la qualité.

Par ailleurs, cette opération devra boucler le programme de privatisation prévu pour cette année, en s'ajoutant à trois autres qui ont été réalisées en 2006.
La première est la privatisation de la Société marocaine du thé et du sucre (Somathes) au profit de la société holding marocaine commerciale et financière (Holmarcom), pour un montant de 539 millions de dirhams. De même, l'Etat s'est définitivement désengagé du capital de la Régie des Tabacs, en cédant les 20 % restant au profit du groupe Altadis, pour un montant de 4,02 milliards de dirhams.

Il s'agissait également de la cession à la Caisse marocaine des retraites, à travers le marché central de la Bourse de Casablanca, de 0,1 % du capital de Maroc Telecom pour un montant de 98,5 millions de dirhams.

Pour l'année prochaine, plusieurs autres sociétés devront être privatisées totalement ou partiellement, ce qui apportera au budget de l'Etat des recettes estimées à 5 milliards de dirhams, hors BCP (Banque centrale populaire).

Ce montant résultera de la cession d'une tranche supplémentaire de 4 % de la part détenue par l'Etat dans le capital de Maroc Telecom, qui est actuellement de 34 % et de la cession des entreprises et des participations inscrites sur la liste des entreprises privatisables.

Il s'agit pour l'année prochaine du transfert au privé de la totalité du capital des sociétés Biopharma, spécialisée dans la fabrication des produits vétérinaires, SSM (production de sel) et Sonacos (commercialisation de semences).

De même, l'Etat prévoit de céder presque la totalité (99,5 %) du capital de la Sococharbo (négoce du charbon et du bois), 76 % de la Comanav, 62 % de la BTNA (briqueterie et tuilerie) et 50 % de la SCS (production de sel).
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