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Hydrotecnica Maroc S.A ferme ses portes

07 Février 2006 À 01:00

Après moult péripéties, la Société Hydrotecnica Maroc S.A vient de fermer ses portes une bonne fois pour toutes. Et du coup, les 14 employés (et corollairement leurs familles) se trouvent confrontés aux affres du chômage.

Pourtant, cette triste fin était prévisible vu les difficultés financière et de gestion, traversées par l'entreprise, depuis plusieurs années déjà. Un audit commandité il y a deux ans avait conclu à des irrégularités flagrantes et à une gestion désastreuse. Mais rien n'a été fait pour redresser cette situation, à en croire les témoignages de plusieurs employés.

Le personnel rejette la responsabilité de tout ce qui arrive sur le directeur, en l'occurrence, Mohamed Sbihi.

«En dépit des nombreuses plaintes et procédures engagées devant la justice, la société a pu poursuivre son activité, notamment, des projets récents, tels les barrages sur l'Oued Douiss, financés par le Fonds Abu Dhabi pour le développement», explique Bernard Omar Maloberti, un des employés.

De plus, selon beaucoup de ses collègues, les salaires n'ont jamais été versés de façon régulière depuis plusieurs années, de même que les sommes dues aux caisses de prévoyance sociales et aux organismes de mutuelle.

Excédés, les employés ont fait appel à l'inspecteur du travail, mais aucun terrain d'entente n'a été trouvé. C'est ainsi que l'affaire a été portée devant la justice. Les plaignants demandent réparation.

Mais ce qui les intrigue le plus (et les indignent par dessus tout), c'est comment les dirigeants ont pu tirer leur épingle du jeu alors que plusieurs inspections du ministère des Finances ont été faites.

Mais le plus cocasse dans cette affaire n'est pas tant le litige opposant les employés à leur directeur, mais plutôt les arguments invoqués par ce dernier pour calmer les esprits et pour « pousser le personnel à patienter». En effet, des notes informatives dûment signées par M. Sbihi, comprennent des versets coraniques.

Dans ces notes informatives, M. le directeur général recommande aux employés de « méditer ces versets du Coran afin de bien comprendre les moments difficiles que nous vivons et réfléchir sur la bonne issue. Nous demandons au Bon Dieu de nous guider afin de bien nous en sortir et de nous accorder sa bénédiction et sa miséricorde ».

Selon les employés, les dégâts de la mauvaise gestion des dirigeants ne se sont pas arrêtés là. Ils ont touché des personnes à l'extérieur de la société. C'est le cas de certains fournisseurs et du propriétaire de l'immeuble (sis 31, rue de Safi, Rabat) loué par Hydrotecnica Maroc.

Ce dernier réclame au directeur général des arriérés de loyer qui se montent à des sommes exorbitantes : pas moins de 504.000 DH. D'ailleurs le tribunal de première instance de Rabat avait rendu un jugement en sa faveur le 03/07/2003. Mais rien n'y fait une fois encore, le propriétaire n'arrive toujours pas à percevoir son argent.

M. Sbihi, que nous avons essayé de contacter sans résultat, est injoignable.
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