Salon international de l'agriculture de Meknès

La formation professionnelle dans les IMMEE repensée

01 Juin 2006 À 01:00

L'OFPPT et la FIMME ont signé une convention visant la mise en place d'un certificat professionnel d'aptitudes et de compétences (CPAC). Le projet pilote permettra le passage à une certification professionnelle en maintenance électromécanique.

Ce cycle de formation sera assuré dans les locaux de l'ISTA-IE, établissement de l'Office et cogéré par ladite fédération professionnelle. La démarche devrait induire la mise à niveau professionnelle des ressources humaines du secteur des IMMEE (Industries métallurgiques, mécaniques, électriques et électroniques).

Et pour y arriver, les deux partenaires comptent bâtir leur collaboration sous le signe du dialogue social. Une collaboration d'ailleurs qui ne date pas d'hier.
«Cette action de qualification professionnelle qui s'inscrit dans un vaste programme de valorisation des ressources humaines des IMME vient renforcer les liens de partenariat qui lie l'OFPPT à la FIMME depuis déjà 15 ans». Larbi Bencheikh, directeur général de l'OFPPT tient bien à le préciser.

Aujourd'hui, l'alliance entre les deux parties se voit également renforcée par un rapprochement avec l'Union des Industries et Métiers de la Métallurgie France. Ce partenariat ayant pour objectif de promouvoir les compétences dans ces domaines. D'une pierre deux coups, les partenaires sociaux pourront, ainsi, mieux appréhender la formation professionnelle. Et c'est dans ce cadre que cette fédération a signé en même temps une convention avec l'UMT (Union marocaine des travailleurs).

Concrètement, le lancement de la phase expérimentale est prévue pour la rentrée 2006.

«Elle sera destinée à fournir un échantillon d'une dizaine de stagiaires à la qualification de technicien de maintenance en électromécanique», assurent les responsables de l'Office. L'entité s'engage, par la même occasion, auprès de la fédération à mettre en place un dispositif de formation individualisée.

Ceci devrait contribuer à améliorer la qualité des formations dispensées. L'enjeu est réel lorsque l'on sait que le secteur des IMME représente le tiers du dispositif de l'Office.

Cerise sur le gâteau, le niveau de compétence de plus de 40.000 stagiaires, installés sur 156 établissements de formation dont 5 sectoriels, en dépend. «Les formations que nous mettons au service du développement des compétences du secteur sont dispensées dans 36 métiers et ouvertes sur les quatre niveaux (technicien spécialisé, technicien, qualification et spécialisation)», poursuit Larbi Bencheikh.

Un système pédagogique destiné à la reconversion des jeunes diplômés est également disponible. Il profite aujourd'hui à plus de 1.000 salariés, soit 19 % de l'ensemble des effectifs en formation. Bref, pour accompagner les nouvelles orientations stratégiques économiques nationales, l'opérateur de la formation se donne comme objectif de former plus de 43.000 stagiaires avec une augmentation de 8 % par rapport à cette année. «Les effectifs en formation ont progressé de 64 %, passant de 26.000 à plus de 43.000 depuis l'année 2000», souligne le directeur général de l'établissement de formation professionnelle. Reste à généraliser le processus à l'ensemble des filières d'un domaine aussi large que divers.

Doter l'Office de moyens humains pour renforcer les équipes de formateurs déjà présents ne sera pas inutile. La qualité des prestations en dépend.
Reste à ce que cette démarche ne soit pas cannibalisée avec d'autres projets de formation déjà en cours de mise en œuvre.
Pour rappel, le dispositif général de la formation professionnelle est en attente de recevoir de nouvelles manières pédagogiques.

L'implémentation de l'Approche Par Compétences, projet financé par le gouvernement canadien, tarde à venir. Les équipes du projet MedaII devant prendre la relève pour justement généraliser le concept pédagogique à l'ensemble des établissements de formation de l'Office, l'implémentation proprement dite.

Le retard pris par cette dernière action risquerait toutefois de reporter les échéances. En attendant, les formateurs de l'Office se dévouent tant bien que mal pour dispenser à la fois leurs cours selon l'ancienne méthode et s'approprier les nouvelles méthodes… Un exercice de dure haleine lorsque l'on sait que leur statut ne leur permet pas encore de bénéficier des heures supplémentaires.
La réussite de tels projets dépendra, d'un côté, de la bonne gouvernance au sein des agences d'exécution qui les portent, et de la bonne volonté des formateurs des établissements de l'Office.

Larbi Bencheikh s'était déjà inquiété, il y a quelques mois, sur la bonne marche de ces types de processus.
Le secrétariat d'Etat en charge de la Formation professionnelle semblerait avoir perçu le message…

Ce qui est certain aujourd'hui, c'est qu'il est temps de passer à la vitesse supérieure pour accompagner les divers chantiers lancés sur l'ensemble du territoire national.

Car la formation représente un des facteurs cruciaux de réussite de ces projets.
Copyright Groupe le Matin © 2025