Lafarge transfère le coke de pétrole à Jorf Lasfar

Les importations de coke de pétrole de Lafarge Maroc, qui s'élèvent à 350.000 tonnes par an, sont transférées du port de Casablanca à celui de Jorf Lasfar, où le leader marocain des matériaux de construction a mis en place un parc de réception et de stockage d'une capacité de deux fois 700.000 t. A partir de ce stock, les usines de Bouskoura et de Meknès seront alimentées en flux tendu par voie ferrée.

D'un coût de 37 millions de dirhams, cette réalisation permet au cimentier de réduire ses coûts logistiques d'importation de coke de pétrole, matière qui sert à chauffer les fours de cuisson.

Cette opération nécessite une température d'environ 1.500 degrés Celsius, a expliqué Abdelouhab Sekkat, directeur des achats et de la logistique du groupe Lafarge Maroc, lors de la visite organisée par la société à ce parc de réception au port de Jorf Lasfar. «La cuisson est une étape très importante et représente quelque 40 % du coût de fabrication du ciment.»
Selon Jean-Marie Schmitz, administrateur directeur général du groupe, cette installation permettra d'affréter des navires de 45 à 60.000 tonnes que le port de Casablanca ne pouvait pas accueillir en raison du niveau du tirant d'eau du quai minéralier de ce port.

Cela permettra également de réduire le coût des investissements de stockage de coke dans les unités de Bouskoura et Meknès. Par ailleurs, cette action s'inscrit dans la politique du groupe de développement durable et de sécurisation du transport des combustibles qui sera assuré entièrement par voie ferrée, contribuant ainsi à la limitation des nuisances au niveau de la ville de Casablanca, apprend-on auprès des responsables.

Pour la construction et l'exploitation de ce parc, Lafarge Maroc a mis en place deux partenariats, respectivement avec l'Odep (Office d'exploitation des ports) pour l'occupation du domaine public et l'ONCF (Office national des chemins de fer) pour l'embranchement du parc ainsi que l'acheminement du coke par voie ferrée aux usines de Bouskoura et de Meknès.

«Impressionnante», selon l'expression de Jean-Marie Schmitz, l'installation comprend principalement deux trémies mobiles de quai pour le déchargement des navires. Elle comporte également un parc de stockage composé d'un système mécanisé de réception et de mise au tas de 1.000 tonnes/heures de capacité, et d'une tour de chargement des wagons de 500 t/h de débit, équipée d'un système automatique de pesage. La construction a duré près de sept mois.

Par ailleurs, Lafarge Maroc, premier cimentier marocain, dispose d'une capacité de production de 5,4 millions de tonnes et détient environ 40 % de part de marché. Il est présent dans le plâtre, le béton, les granulats et la chaux industrielle. Le groupe emploie 800 personnes dans ses quatre usines installées à Bouskoura, Meknès, Tanger et Tétouan.

En 2005, le chiffre d'affaires du groupe s'est élevé à 2,74 milliards de DH pour des ventes d'environ 4.200 kilotonnes. Pour répondre à la croissance du marché et achever le développement de son outil de production, Lafarge Maroc mène une politique d'investissement soutenue.

Sur les six dernières années, il a réalisé quatre milliards d'investissements industriels, augmentant ainsi de 50 % ses capacités dans le ciment tout en développant le reste de ses activités. Ainsi, 15 % des investissements sont consacrés à la sauvegarde de l'environnement.